Accès des femmes aux ressources agricoles: La KAS implique les femmes politiques pour lever les contraintes

Renforcer le leadership politique des femmes, des élues conseillères afin d’améliorer leur participation et influence dans les instances de prise de décisions locales, et ce pour contribuer à changer de paradigmes quant aux droits économiques et fonciers  des femmes en milieu rural. C’est là la trame du Forum qu’organise la Fondation Konrad –Adenauer (Konrad -Adenauer- Stiftung KAS) depuis ce jeudi 9 septembre 2021 à Nifur hôtel à Bohicon. Les participantes qui sont des femmes leaders politiques des partis ‘’ Les Démocrates’’, Union progressiste (Up), Bloc républicain (Br), Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe),  proviennent des communes des départements de Zou, Atlantique et Littoral. Selon Mounirou Tchacondoh, Coordonnateur de la KAS Bénin « les problèmes de l’accès et du contrôle par les femmes des terres rurales sont des défis majeurs auxquels le Bénin fait face, en dépit du fait que la Constitution consacre le principe d’égalité en matière d’accès au foncier ». En effet, la prééminence des régimes fonciers coutumiers sur le droit moderne dans les communautés et les pesanteurs sociales et culturelles limitent fortement la portée de la consécration du principe juridique de l’égalité constitutionnelle des sexes. Face à une telle problématique, il faut donc un déploiement de stratégies efficaces. D’où l’implication des femmes leaders politiques et élues conseillères dans la dynamique de renversement des tendances. Car, souligne M. Tchacondoh, « la participation des femmes dans la prise de décision au niveau locale n’est pas seulement une exigence de justice mais doit être considérée aussi comme une des conditions nécessaires pour le développement soutenu et  de la lutte durable contre la faim et la pauvreté ». Et  fort de cela, à la cérémonie d’ouverture du Forum, il a tenu, au nom du Bureau régional de la KAS à Abidjan et de sa Représentante Résidente, Dr Stéfanie Brinkel, à saluer la disponibilité et l’accompagnement des femmes qui ont effectué le déplacement à ce Forum qui s’inscrit dans la mise en œuvre du projet « Un monde sans Faim » au Bénin. Il les a ensuite invitées à accorder une attention particulière aux travaux et à y participer de manière active et constructive. A ses côtés, le maire de la commune de Toffo, Bibiane Adamazè épouse Soglo a remercié la KAS pour l’initiative. Ouvrant l’atelier, elle a laissé entendre : « En tant que femmes leaders nous avons effectivement des défis à relever, effectivement nous devons changer de paradigmes. Le paradigme si je comprends bien, c’est des comportements que les gens ont et c’est difficile à changer. Mais l’heure a sonné pour qu’on change en tant femmes leaders, en tant que femmes dynamiques que je vous connais, en tant que femmes décidées à aller plus loin ». Il faut préciser que pour ce Forum qui prend fin ce vendredi, plusieurs communications suivis d’échanges sont prévues. Il s’agit entre autres de voir la question de l’accès des femmes à la sécurisation foncière  à travers le dispositif juridique et institutionnel existant, les obstacles, défis et perspectives de l’entreprenariat agricole des femmes, et la question du leadership et de la participation des femmes aux instances de prise de décision en lien avec les opportunités pour renforcer les droits d’accès des femmes aux terres rurales.  Des propositions ou recommandations sont aussi attendues des participantes.

 

JB  

Elles ont dit :

Mireille Gbèbioho, membre de l’administration nationale du parti Les Démocrates

« Cet atelier est le bienvenu. Konrad Adenauer fait bien de nous donner chaque fois les outils nécessaires pour notre autonomisation. Le rôle que nous avons à jouer c’est de faire en sorte que les femmes soient représentées dans les instances de prise de décision et que cela leur soit bénéfique. Jusque-là, la formation se déroule bien et je remercie la Fondation Konrad Adenauer ».

Alimatou Badarou, coordonnatrice de l’organisation nationale des femmes républicaines (Br)

« Ce que je retiens globalement est que le défi de l’accès des femmes au foncier nous amène à prendre conscience de la chaîne des valeurs. En ce qui concerne l’autonomisation de la femme, nous sommes tous parties prenantes, qu’on le veuille ou non. Donc cette formation nous permet de prendre conscience réellement de ce que l’autonomisation ne s’arrête pas seulement au financement, mais c’est comment contribuer à chaque niveau à apporter un plus à la femme afin qu’elle ait son indépendance. Et donc on se rend compte que cette chaîne des valeurs, que ça soit les partis politiques, que ce soit les transformateurs, ceux qui sont au niveau de la consommation, tout le monde a un devoir et il ne faut pas regarder que parce qu’il s’agit d’un défi foncier ça s’arrête seulement au niveau de la terre. Non, je crois que tout le monde : les autorités, les responsables, on a un rôle à jouer. Désormais, nous allons être beaucoup plus vigilantes. Au quotidien, nous nous battons pour les quotas, mais nous nous rendons compte aujourd’hui que notre autonomisation ne se limite pas au quota que nous voulons pour la représentation des femmes. Nous devons aussi nous rapprocher de ces femmes rurales voir et apprécier ce dont elles ont besoin, et contribuer à leur développement réel que ce soit dans nos communes. Donc nous avons un grand rôle à jouer depuis la base jusqu’à l’étape supérieure.  Je ne regrette pas d’être là, j’apprécie beaucoup. C’est encore une fois pour moi l’occasion de remercier la Fondation Konrad Adenauer pour ses efforts, ses investissements au quotidien. On en a besoin parce que quand on fait de la politique, on n’a pas idée de ce qu’est notre rôle. Ce n’est pas aller chercher seulement l’électorat chez nos populations. Nous avons de grandes responsabilités à prendre à tous les niveaux afin que le quotidien de nos femmes, de nos jeunes soit meilleur ».

Philomène Zountchégbé Ekpo, parti Union progressiste

« Juste après l’ouverture on a suivi une communication présentée par un communicateur très compétent, sur les contraintes et défis de l’accès des femmes aux terres. On a vu que nous les femmes, à des niveaux donnés, nous avons des difficultés liées au genre du fait que dès le départ, il y a eu la division du travail où des tâches sont réservées à l’homme et sont réservées aussi à la femme. C’est ce qui justifie un peu notre retard. Qu’est-ce qu’il faut faire maintenant pour y remédier ? Des stratégies ont été proposées et je suis sûre qu’à la fin nous allons nous retrouver en groupes pour faire des propositions concrètes. Mais on se rend compte qu’on doit éduquer depuis la base pour montrer que ce qu’on doit commander au petit garçon, on doit aussi apprendre   ça à la petite fille. Et nous ici, en tant que cadres, responsables politiques, nous devons aussi sensibiliser nos sœurs qui sont surtout sur le terrain.  Cet atelier vient à point nommé, et je suis très contente. Mon engagement ici, c’est de pouvoir restituer et de mettre en application les propositions. Le défi ici, c’est l’autonomisation des femmes. Il n’est plus question de crier, mais il faut agir sur des piliers qui nous bloquent. Et ça été dit. Montrer que la femme est capable et qu’elle-même a la volonté, se décide, est pour le changement »

 

 

JB

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