Rencontre Talon-Yayi /Député Abdoulaye Gounou: « Faire table rase du passé, c’est ça qui a commencé »

Joint  au téléphone par la Rédaction de Matin Libre, le député à l’Assemblée nationale ; Abdoulaye Salifou Gounou s’est prononcé sur la rencontre entre le président Patrice Talon et son prédécesseur Yayi Boni. Il a profité pour donner des pistes en vue d’une décrispation politique. Il n’est pas pour l’Amnistie tout de suite des détenus et exilés. Lisez ses propos.

 

« Pour moi, il vaut mieux faire table rase du passé et que les acteurs repartent sur de nouvelles bases pour délivrer le peuple. On ne va pas passer toute notre vie à crier Yayi-Talon, ça ne sert à rien ; il faut arrêter ça.

Faire table rase du passé, c’est cela qui a commencé : leur rapprochement. Il faut un rapprochement sincère, la sincérité de part et d’autre, mais que Yayi soit beaucoup plus humble, qu’il ait la démarche d’un sage, d’un ancien président, d’un dépositaire, d’une icône politique. On a vu Kérékou dans ce pays, on a vu comment Kérékou a évolué. Il a fait ses dix ans, qu’il laisse Talon gouverner. Talon après ses dix ans va partir, et un autre va venir gouverner.

Il faut faire table rase du passé, libérer les prisonniers de part et d’autre. On peut même convoquer une Conférence nationale, je ne dirai pas dialogue politique, de retrouvailles sociales ; qu’on se retrouve entre nous et se parler. Talon a déjà son second mandat, qu’il dirige son second mandat jusqu’au bout. Et Talon l’a dit ouvertement partout que lui ne fera rien pour accompagner les partis de la Mouvance ; qu’il ne fera rien non plus pour combattre les partis de l’opposition, que chacun n’a qu’à travailler sur le terrain. Il a dit ça après sa réélection. Donc, moi je crois que c’est un bon début.

Pour ceux qui sont en prison ou ceux qui sont à l’extérieur et qui ont maille à partir avec la justice, je pense que le mécanisme approprié c’est la grâce présidentielle ; c’est-à-dire, on les juge et on les gracie tous. On les juge pour leur dire ce que vous avez posé comme acte, ce n’est pas bon mais la société pardonne. Là, chacun au nom de la grâce présidentielle revient et vit sa vie ici calmement. Ce sera l’étape 1. S’ils font preuve de bons comportements, une loi (Amnistie Ndlr) peut suivre. Pourquoi vous voulez qu’on aille tout de suite à une loi ? Dans tous les pays, c’est comme ça. C’est par gradation. Pour moi, qu’on trouve un moyen pour emmener les Komi Koutché, Djènontin, tout le monde. J’ai toujours plaidé pour une balle à terre. Maintenant, si vous restez là à dire Amnistie, Amnistie va venir quand ? Il faut d’abord une grâce présidentielle, s’asseoir pour se parler. Koovi est rentré, qu’est-ce qui s’est passé ? Lui-même a été condamné ! Une certaine courtoisie envers le président Talon, après tout c’est lui le président de la République, le chef de l’Etat. Moi, je suis pour une certaine loyauté. Ce n’est pas parce que c’est Talon. C’est l’institution de la République que Talon incarne que nous respectons. Il est le président de la République aujourd’hui, nous lui devons un minimum de respect. Pour finir, que le président Talon tende davantage la main. ».

 

M.M

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