7ème conférence sur les envenimations au Bénin: L’accessibilité des antivenins préoccupe

L’Institut de recherche clinique du Bénin (Ircb) accueille depuis mercredi, 1er décembre 2021, la 7ème conférence sur les envenimations par morsure de serpent et piqûre de scorpion en Afrique. Cette rencontre internationale qui se déroule en présentiel et en ligne a été organisée en partenariat avec l’Institut de recherche pour le développement (Ird) et l’Ircb. Au cœur des échanges, l’accessibilité des antivenins…

 

Du 1er au 03 décembre 2021, les travaux de la 7ème conférence sur les envenimations par morsure de serpent et piqûre de scorpion en Afrique se déroulent simultanément au Bénin et au Cameroun notamment en présentiel et en ligne. Initiée par cinq sociétés savantes africaines et européennes à savoir la société africaine de parasitologie, la société africaine de venimologie, la société francophone de médecine tropicale santé internationale, la société camerounaise de parasitologie et la société camerounaise d’épidémiologie, la conférence mobilise des spécialistes de nombreux pays africains pour partager leur expérience de la prise en charge des patients, déterminer une conduite à tenir et faire des recommandations thérapeutiques. A en croire Jean-Philippe Chippaux, Directeur de recherche Ird, les envenimations par morsure de serpent constituent un problème de santé publique en Afrique subsaharienne alors que la piqûre de scorpion est plus préoccupante en Afrique du nord. Si la disponibilité des antivenins efficace est désormais une réalité, l’accessibilité pose toujours problème en raison du coût plus ou moins élevé. Pour Philippe Chippaux, il importe de mener des réflexions afin de les rendre accessibles, les rendre disponibles dans les zones rurales où le besoin se fait ressentir et surtout renforcer les capacités du personnel de santé. Notons que plus de 500 000 envenimations par morsure de serpent surviennent chaque année en Afrique subsaharienne entraînant près de 30 000 décès et autant d’invalidités affectant la vie quotidienne des victimes. Au Bénin, les morsures de serpent ne causent pas moins de 5 000 envenimations et 300 morts annuellement. Une situation qui interpelle. Quant au Prof Achille Massougbodji, président de la société africaine de vénimologie, il a fait savoir que la présente Conférence répond à un besoin de coordonner les efforts pour mieux solutionner le problème des envenimations en Afrique. Il admet également que le défi reste et demeure l’accessibilité des antivénins. Il s’est, par ailleurs, réjouit de la disponibilité des antivénins liquides conservables dans un réfrigérateur mais surtout des antivénins en poudre, que l’on peut conserver dans une température ambiante. Quant à l’accessibilité desdits antivénins à un prix abordable, il plaide afin qu’ils soient accessibles à un prix subventionné par l’Etat. Faut-il le préciser, il sera question, au cours de la conférence, de la collaboration nécessaire avec les tradipraticiens à qui s’adressent les victimes en première intention, et de l’utilisation des antivenins. La qualité de ces derniers est inégale, certains étant peu efficaces ou mal tolérés tandis que d’autres réduisent considérablement le risque de décès et de complications. Ils raccourcissent significativement le temps d’hospitalisation et la durée d’invalidité. Notons que les envenimations sont classées parmi les maladies tropicales négligées, selon l’Organisation mondiale de la santé.

 

A.B

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