Navigation à vue dans le Littoral: Talon doit décharger Orounla

(Trop de frustrations accumulées par les populations)

 Dans un message radio codé, en date du jeudi 2 décembre 2021, le Ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale a suspendu l’arrêté du Préfet du Littoral portant réorganisation du transport en commun à Cotonou. Un cinglant revers pour Alain Orounla qui ne manque pas d’occasion, depuis son installation à la Préfecture de Cotonou, de frustrer ses administrés mais également d’autres béninois, par des décisions aussi morbides que latentes.

 

Jeudi sombre pour Alain Orounla. Nommé Préfet du Littoral après qu’il a été débarqué du gouvernement par Patrice Talon, cet avocat de profession est devenu, quelques jours après sa prise de fonction, « le petit père » des Cotonois. Et pour cause, il ne s’est pas fait prier, pour commencer par marquer, même du mauvais côté, son autorité. Après être entré en guerre contre les belles de nuit à Cotonou en fermant d’abord les bars et discothèques,  il a par ce procédé peu mûri, déjà laissé des plumes. Puisqu’en décidant de présenter plusieurs de ces travailleuses de sexe et leurs clients au Procureur, les mises en cause par le Préfet ont été simplement et purement relâchées. Tout ceci, avant que l’autorité de tutelle ne rende compte de sa plaisanterie et ne décide à recevoir cette frange des béninois. Alors que cette attitude, à l’instar de plusieurs autres comme la décision relative au nombre de personnes à prendre sur une moto, au port de casque obligatoire par toute personne sur une moto, agaçait déjà les béninois plus particulièrement les Cotonois, Alain Orounla s’est à nouveau mal illustré. Dans une nouvelle décision antisociale et incommode qui suscite la rage à l’orée des fêtes de fin d’année et du nouvel an, le Préfet suspend le transport en commun relatif aux taxis et minibus, en plein cœur de la ville de Cotonou. Autrement, depuis lundi 29 novembre dernier, il n’était plus possible pour les femmes de Dantokpa, leurs clients, les étudiants et autres béninois; de se rendre, à bord de taxis ou de minibus, dans les périphéries de l’un des plus grands marchés de l’Afrique de l’Ouest. Alors que les sites retenus pour servir désormais de parcs aux véhicules concernés n’ont pas été aménagés comme il se doit et sont restés insalubres et loin de la ville, Alain Orounla a été ferme sur sa décision, laissant au même moment libre chemin à d’autres moyens de transport en commun, de parcourir toute la ville. Pendant ce temps, les plus touchés par cette décision désobligeante et inopportune s’alarment et crient au secours. Un secours qui ne s’est d’ailleurs pas fait attendre. Car, le Ministre Raphaël Akotegnon de la décentralisation et de la gouvernance locale ne s’est pas gêné, pour dézinguer le Préfet du Littoral. Ceci, en suspendant illico presto cet arrêté. Le pire, c’est que d’après la même note, Alain Orounla est interdit de prendre quelque arrêté que ce soit, jusqu’à nouvel ordre. Dans cette situation très inconfortable où l’autorité de Alain Orounla est réduite à néant puisque désormais sans prérogatives majeures, l’éloquence qu’il a toujours semblé prôner voudrait même qu’il laisse les choses, avant que les choses ne le laissent. À défaut, que le Chef de l’État lui donne une bonne leçon comme il l’a toujours fait dans certaines situations, incriminant ses collaborateurs zélés. Autrement, accepter que celui qui le représente dans ce département phare du Bénin se rebelle autant contre ses citoyens est un acte à bannir, sous ce mandat du « hautement social ». Au-delà du rigorisme dont il fait preuve dans cette fonction, l’autorité préfectorale, si par hasard elle arrive à conserver son poste, doit impérativement s’assagir. Ce camouflet est également pour lui l’heure de comprendre que la ville de Cotonou n’est pas non plus un cabinet d’avocats, qu’on peut gérer au gré de son humeur.

 

J.G

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