Bénin/Lutte contre la corruption dans le public: Le fonctionnement et la composition de la CPD dévoilés

L’annonce en conseil des ministres, mercredi dernier, de la création à la Présidence de la République d’une Cellule d’analyse des plaintes et dénonciations (CPD) suscite moult interrogations, et le Béninois lambda veut en savoir plus sur cette nouvelle structure qui verra officiellement le jour très bientôt. Face aux professionnels des médias à la faveur de sa conférence de presse tournante dans les Rédactions, le Secrétaire général adjoint du gouvernement et porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji a dévoilé le fonctionnement de cette Cellule et sa composition. C’était vendredi 21 janvier 2022 au siège du groupe de presse Le Béninois Libéré. Lire le verbatim.

<< Il va y avoir une petite équipe. Un Coordonnateur qui sera nommé par un Arreté présidentiel. Maintenant à côté, il y a un comité de supervision de cinq membres. Ça, je ne vous dis pas qui sont ceux qui sont dedans parce que demain, comme vous le dites il y a des gens qui ont bras longs ; si par exemple je vous dis que votre serviteur est dedans, demain les journalistes vont dire passons par lui pour essayer d’étouffer ceci ou cela. Mais il y a un Comité de supervision de cinq membres. La garantie que les dossiers seront traités dans l’anonymat, on obligera aucun dénonciateur, aucun lanceur d’alerte à décliner son identité. Mais dans le même temps, on ne va pas favoriser la délation. Quand le scandale de l’Anatt a éclaté, et les gens ont dit  » oui mais pendant tout ce temps-là… », je vais vous expliquer que ce sont les dénonciations des usagers qui se faisait arnaquer qui ont alerté le chef de l’État en premier. Il y a eu sans doute des rapports, mais c’est parce que les gens à qui on prenait 2000F ont grogné que le chef de l’État a été alerté. Si on fait une telle structure aujourd’hui, c’est aussi pour prévoir. Et dans la même période, je discutais avec un des vôtres ( un confrère journaliste Ndlr) qui m’a fait le reproche en plateau que oui on ne met pas suffisamment l’accent sur la prévention. Aujourd’hui on va davantage sur la prévention. Cela veut dire que le gouvernement et son chef sont à l’écoute de l’opinion. Donc, vous appelez pour dénoncer un directeur de société, un cadre dans un ministère, un ministre même. Vous dites, moi je suis Béninois ou je suis usager de l’administration. Je ne veux pas donner mon identité mais je vous mets la puce à l’oreille, allez dans telle structure vous allez voir telle, telle chose. La Cellule, ça lui va parce que votre identité n’est pas déterminante dans la dénonciation ou dans la vérification que l’on devra faire. On accordera du crédit à toutes les dénonciations qui interviendront. Elles seront traitées mais le dispositif existe pour filtrer les dénonciations calomnieuses donc non fondées dont on ne rendra pas compte. Mais toutes celles qui seront avérées, compte rendu sera fait à l’opinion. Et maintenant, les mécanismes de saisine, il va y avoir très certainement une ligne verte, un numéro ou des numéros dédiés. Il va y avoir une plateforme qui est déjà en cours de conception. C’est pour vous dire que la mesure est pensée depuis un certain temps. Il y a une plateforme qui est en cours de conception, pas plus tard que ce matin j’en ai encore parlé avec un des membres du Comité de supervision, et une fois que c’est là, ça va être rendu public pour que les citoyens sachent comment ils procèdent pour porter leurs dénonciations au niveau de cette Cellule pour prise en charge >>.

Propos recueillis et transcrits par JB

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