Des députés de la 8e législature sur le front anti-djihadisme dans le Nord Bénin. A la tête de la délégation, le président de la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, en personne. Rachidi Gbadamassi et ses pairs seraient allés pour une mission d’information. Les images ont inondé la toile en fin de semaine et suscitent divers commentaires. La question qui revient, est-ce de cela qu’ont besoin les soldats qui sont sur le front ? Pour la plupart des Béninois, cette visite parlementaire et la médiatisation qui s’en est suivie ne sont que du folklore de politiciens toujours à l’affût de la moindre occasion pour se mettre au-devant de la scène médiatique. Rachidi Gbadamassi et les membres de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale n’ont-ils pas mieux à faire que de s’exhiber devant les caméras, sous prétexte qu’ils sont allés apporter leur soutien aux Forces de défense et de sécurité ? Qu’ont-ils fait depuis la présence des djihadistes au Nord Bénin ? Ont-ils seulement interpellé une seule fois le gouvernement sur la question, conformément au rôle du député qui est, entre autres, le contrôle de l’action gouvernementale ? Ont-ils interpellé le gouvernement sur le sort réservé aux soldats morts sur le front et à leurs familles ? Ont-ils interpellé le gouvernement sur les moyens mis à disposition des Forces de défense et de sécurité pour mener la riposte contre les djihadistes ? Voilà les questions sur lesquelles les députés sont attendus. Ce faisant, ils rendraient beaucoup plus service aux soldats qui, avec bravoure, mènent la lutte contre les djihadistes. Mais au lieu de ça, ils s’adonnent à une parade propagandiste. Combien de fois, ont-ils vu des députés en France ou aux Etats-Unis aller sur le front ? Et s’ils devraient le faire, cela devrait se passer de façon incognito, en absence de caméra compte tenu de la sensibilité du sujet. Rachidi Gbadamassi et ses pairs n’avaient aucun besoin de médiatiser cette sortie, pour le moins inopportune, dans un contexte aussi sensible.
MM