Cherté de la vie : Les centrales syndicales haussent le ton

 

Les travailleurs sont sortis massivement ce vendredi, 18 février 2022 pour protester contre la cherté de la vie. La Bourse du travail grouille de monde depuis quelques minutes. Pancartes en main et banderoles au Front, les travailleurs scandent des slogans « Non à la vie chère », « Non aux impôts qui asphyxient les travailleurs ». Plusieurs responsables syndicaux sont présents sur les lieux dont Adolphe Houssou, le porte-parole de l’intersyndicale des syndicats de la santé. Initié par la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Benin), le meeting de protestation est soutenu par les autres confédérations et centrales syndicales. « La vie n’a jamais été aussi chère au Bénin et les pauvres n’ont jamais été aussi nombreux » déplore Anselme Amoussou, secrétaire général de la Csa-Benin. A l’en croire, taux de pauvreté a galopé de 33 % en 2016 à plus de 45% en 2021. Une situation critique, selon le syndicaliste. Les travailleurs sont confrontés au refus de convention collective dans plusieurs entreprises, les dockers privés de tout droit, la situation des enseignants aspirants, des licenciements à la Sbee, des salaires impayés au Papme, finalement liquidé. Autant de faits déplorés. « Nous avons tous nos larmes face aux difficultés mais il y en a qui ont des larmes de sang. Et ils sont de plus en plus nombreux » poursuit Anselme Amoussou. Selon le syndicaliste, ce meeting se veut un appel au dialogue avec le gouvernement pour harmoniser les réflexions afin de mieux solutionner les revendications des partenaires sociaux.

A son tour, le secrétaire général de la Cosi-Benin, Noël Chadaré a fait savoir que la forte mobilisation autour du meeting témoigne du fait que le syndicat n’est pas mort. Pour lui, c’est un signal envoyé aux gouvernants pour attirer leur attention sur leur mal-être et le mal-vivre des populations. Selon Noël Chadaré, la situation est suffocante et l’indifférence du gouvernement est inadmissible. « Nos salaires ne sont plus des salaires, c’est plutôt des ça à l’air » deplore-t-il. La suppression de l’Onasa a été une erreur fatale du gouvernement, admet Noël Chadaré.

Le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), Moudachirou Bachabi a également déploré le faible pouvoir d’achat des travailleurs alors que les impôts se multiplient. « Nous assistons à une politique de fiscalité sauvage. La fiscalité n’a jamais développé un pays » alerte le secrétaire général de la Cgtb.

Quant au secrétaire général de l’Unstb, Appolinaire Affewe, il a également reconnu que tout va mal. « Quand cela mal, nous devons le dire. Le rassemblement vise à transmettre un message au Chef de l’Etat que ça ne va pas » a-t-il déclaré avant d’admettre qu’au regard de la forte mobilisation des travailleurs, l’heure du réveil a sonné. Les secrétaires généraux de la Csub et de la Cspib ont aussi appelé à la prise des dispositions subséquentes pour sauvegarder le pouvoir d’achat des populations.

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