Essentiel et son ancrage dans la restauration: Hermione Dohoungbo, entre mérite et florès

 

Manger est bien. Manger sain est meilleur. Ne dit-on pas que l’alimentation est la première médecine, le seul médicament pour l’homme ? Dans la panoplie d’espaces de restauration dans la capitale économique du Bénin, Essentiel se positionne. De la présentation du plat au goût, en passant par l’accueil et le service, le client est ravi. A la manette, Hermione Dohoungbo. Sur les traces d’une entrepreneure autodidacte… C’est Mars !

Pas la peine de chercher de midi à quatorze heures pour s’offrir un bon plat de salade à Cotonou. A Essentiel, c’est la spécialité. «Essentiel est un bar à salade ayant pour concept la confection personnalisée et sur mesure de la salade où le client choisit ses ingrédients en fonction de ses goûts et son budget», confie Hermione Dohoungbo, au cours d’un entretien exclusif accordé à votre journal. Le minimum de base étant toutefois 3000 F Cfa. Le prix s’oublie, la qualité reste…

 

Sur les traces d’une entrepreneure autodidacte

Le choix de la restauration pour Hermione Dohoungbo est arrivé comme par hasard, selon ses propos. A la base, ce n’était pas son projet. Après des années de formation en Comptabilité et par la suite en Gestion d’entreprise, elle visait autre ciel. Mais c’était sans compter avec le destin. Hermione Dohoungbo serait tombée dans son propre piège. Seulement qu’ici, si c’était à refaire, elle s’en donnerait derechef et à cœur joie. «Je voulais apporter une solution à un problème et voilà je suis restée…», se convainc-t-elle. Sans donc aucune formation dans le domaine de la restauration, elle s’y lance.  «J’ai appris sur le tas. Par contre, mes employés sont diplômés en cuisine et je leur fais faire des formations chaque année», avoue-t-elle fièrement du haut de sa taille en synchro avec un corps fin mais suffisant pour se soumettre les regards. Cheveux coupés, chose qui renvoie à sa force de caractère, elle électrise de par son teint clair et lumineux. Retour à la réalité…

Certes, la salade est un met simple à réaliser mais il en appelle à beaucoup de délicatesse, l’hygiène étant capitale. Assez de fruit et légumes entrent dans sa composition. «Vu que la majorité des produits utilisés ne sont pas cuits, il faut faire attention au lavage, etc. pour ne pas rendre les clients malades et l’autre chose, c’est de composer des recettes de sauces qui accompagnent les salades avec des produits sains comme du vinaigre bio, de l’huile d’olive et tournesol. Éviter les huiles de palme par exemple», révèle-t-elle en personne avisée. De surcroit, la conception du plat de salade requiert savoir-faire, précision, inspiration. Femme tenace, Hermione Dohoungbo s’accroche donc à ce défi qu’elle s’estime heureuse d’avoir relevé en dépit des exigences de sa situation de femme et mère au foyer. «Tout est question d’organisation et aussi de pouvoir compter sur des collaborateurs. C’est indispensable», à l’écouter.

Crée depuis 2017 avec son premier site en septembre 2019, Essentiel, c’est aussi des wrap (une sorte de sandwich), des jus et smoothies (boisson onctueuse à base de fruits mixés avec du lait, yaourt, etc.) Pour sa création, il aura fallu à notre entrepreneure mobiliser presque les 6 chiffres. «J’ai mis à peu près 1 million pour démarrer : local, travaux, machines, meubles et stock», laisse-t-elle entendre. Un fond issu de ses économies d’autres activités. Agée aujourd’hui de 34ans, en couple et mère d’un garçon, la promotrice de Essentiel reste une source inspirante de l’autonomisation de la femme. En compagnie de ses cinq collaborateurs, ses recettes journalières varient entre 100 et 150 000 F Cfa avec une clientèle composée de «Monsieur tout le monde, de la bonne dame du marché au chef d’entreprise. Toute personne désireuse de manger sain et rapide». Toutefois, ce n’était pas gagné d’avance sur ce chemin de l’entreprenariat. De la ténacité, de la confiance en soi, de la gagne, il lui en a fallu. Beaucoup. «Au départ, on était situé à Sikècodji et c’était très difficile. Je me rappelle qu’il y avait des jours où on ne faisait même pas 5000 F Cfa de vente», lâche-t-elle et son secret : «Mais, j’ai persévéré et je continue de croire que le secteur du fast-good est prometteur». Fast-good ? Avec Hermione, on ne finit pas de découvrir…

Un appétit toujours vorace

Malgré son succès, Hermione Dohoungbo n’entend pas vivre sur une ancienne gloire. Loin de s’endormir sur ses lauriers, elle continue de rêver. Et grand ! «Nous travaillons actuellement sur le concept de franchise. Concept de franchise, c’est le fait de démultiplier Essentiel, élargir la clientèle», fait-elle savoir. Sans craindre la concurrence, elle est plutôt admiratrice de ce que ses concurrents accomplissent, l’entreprenariat sous nos cieux n’étant pas chose facile. «Je pense qu’on devrait se soutenir», signifie la dame de fer. Mais, au-delà, l’autre challenge pour elle, est de trouver des fournisseurs qui se rapprochent le plus de l’agriculture biologique.  Ça y est ! Le grand secret de Essentiel est lâché.

Essentiel et le bio, un choix sain

«Pour moi, prendre soin de son corps et de son âme passe par la nourriture que nous mangeons, et évidemment, il est essentiel de prendre soin de soi d’où Essentiel», soutient Hermione Dohoungbo levant ainsi toute équivoque. En discutant autour d’elle, a-t-elle confié, elle va se rendre compte que bon nombre de personnes étaient prêtes à faire attention à ce qu’elles mangent au dehors, elles souhaitent manger plus sainement, plus rapidement et sans dépenser beaucoup d’argent. «L’enjeu était donc d’ouvrir un fast-good en lieu et place d’un fast-food. Le fast-food c’est ce que nous connaissons depuis toujours. La malbouffe. Le fast-good est la tendance actuelle, concept de manger rapide mais sainement», fait-elle appréhender, franco, la répartie toujours vive. Pour ce, elle va se rabattre sur «des partenaires fermiers qui font du bio». Des fruits et légumes locaux exclus de l’usage des intrants chimiques. Et, quand on sait les répercussions de ces produits chimiques même à faible dose sur la santé, (intoxication, cancers, troubles de fertilité…) il faut pouvoir reconnaître que Hermione Dohoungbo a du mérite. On comprend alors aisément pourquoi du lundi au vendredi de 10h à 20h et le samedi de 12h à 21h, dans les environs de l’Avenue Steinmetz en face de ‘’Illumination’’, ça passe et repasse dans ce cadre captivant : Essentiel.

Cyrience KOUGNANDE

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