Plan de gestion durable des mangroves au Bénin: Le Labef livre les résultats de 04 ans de recherches

Une équipe de chercheurs du Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF) de l’Université d’Abomey-Calavi a présenté, lundi 4 avril 2022 au centre Anouarite d’Abomey-Calavi les résultats du projet de recherche « Contribution à l’élaboration d’un Plan de Gestion Durable des Mangroves au Bénin (PGD-Mangroves) dans le contexte des changements climatiques », arrivé à son terme.  C’est à la faveur d’un atelier qui a réuni chercheurs, cadres de l’administration forestière, représentants d’Organisation Non Gouvernementales (ONGs) et des collectivités locales.

 

Financé sur 3 ans par le Fonds National de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique (FNRSIT) à la suite d’un appel à candidatures, le projet PGD-Mangroves a pour objectif de contribuer à la gestion durable des mangroves du Bénin pour la pérennisation et le développement de leurs fonctions économique, écologique et sociale. De façon concrète, ce projet en fin d’exécution a contribué aux connaissances scientifiques sur les mangroves, renforcé les capacités des acteurs locaux sur les techniques de propagation des palétuviers et de restauration des mangroves, puis définir les perspectives.  Après 4 ans d’exécution dudit projet, l’équipe mixte de pilotage composée de chercheurs de l’Université d’Abomey-Calavi représentée par le LABEF, de l’Université Nationale d’Agriculture et de l’Université de Parakou a bien voulu partager les résultats de ses recherches. Une série de présentations dans laquelle les orateurs composés du Prof Romain GLELE KAKAÏ, des Dr (MC) Belarmain FANDOHAN, Dr Valère SALAKO, Dr Serge ZANVO et le doctorant Constant GNANSSOUNOU a mis la lumière sur différents résultats portés successivement sur :  (i) Dynamique spatio-temporelle des écosystèmes de mangroves du Bénin et projection de leur évolution future, (ii) Distribution géographique et diversité floristique des mangroves, (iii) Vulnérabilité des mangroves au changement climatique, (iv) Impact de la salinité sur la survie et la croissance des espèces de mangroves, (v) Services écosystémiques des mangroves et facteurs contribuant à leur dégradation, (vi) Impacts des perturbations anthropiques sur la structure des peuplements de mangroves, et (vii) Equations allométriques locales et estimations du stock de carbone dans les écosystèmes de mangroves, puis (viii) Perspectives. Du point fait par Dr Valère SALAKO, 5 articles scientifiques ont été rédigés et publiés, 3 sont en cours de révision et 5 en cours de préparation. « Ce qui est largement au-dessus de ce qui était attendu », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, deux fiches techniques ont été élaborées sur la production des deux principales espèces de mangroves en pépinière, divers posters scientifiques ont également été présentés sur les résultats de recherche.

Toujours selon Dr Valère SALAKO, plusieurs séances de formation et de renforcement de capacités ont été organisées à l’endroit des acteurs locaux et des ONGs. Lesdites formations ont essentiellement porté sur la production des plantes en pépinières et les techniques de restauration des mangroves. Il ajoute pour finir qu’un documentaire de 24 mn a été produit sur les travaux réalisés et est disponible sur YouTube. En termes de soutien scientifique le projet PGD – Mangroves a eu le mérite d’accompagner de 2 thèses de Doctorat, 4 mémoires de Master et deux mémoires de Licence.

A l’ouverture de l’atelier…

« Les mangroves sont des écosystèmes d’une importance écologique capitale. Elles fournissent des services écosystémiques très appréciés par les communautés. Mais ce sont des écosystèmes assez fragiles parce que les mangroves s’établissent dans les zones qui nécessitent un équilibre physico-chimique qui devrait permettre aux espèces de mangroves de pouvoir se développer facilement. Mais on a noté que les mangroves disparaissent à une vitesse ahurissante. Pas seulement au Bénin, mais dans le monde entier. Au Bénin, la situation est assez alarmante parce que nous avons perdu une bonne partie de nos mangroves, jusqu’à 50% ces 50 dernières années », a déploré le Professeur Romain GLELE KAKAÏ, Coordonnateur du projet PGD-Mangroves. Certes, il y a eu des efforts pour la restauration des mangroves qui ont été faits par les gouvernements et autres ONGs. Malheureusement, ces efforts n’ont pas toujours donné les résultats escomptés « parce qu’on n’a pas mis à la disposition des différentes structures qui travaillent à cette restauration, des données scientifiques qu’il faut », a expliqué le Prof Romain GLELE KAKAÏ ressortant ainsi la pertinence du PGD-Mangroves qu’a accepté financer le FNRSIT sous tutelle du Ministère de l’Enseignement Supérieur. Prenant la parole, Professeur Bonaventure AHOHOUENDO, Doyen de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) qui abrite le LABEF a exprimé ses remerciements à l’endroit du FNRSITt pour ses appuis à la recherche scientifique. Ces résultats de recherche viennent, à ses dires, démontrer que l’Université d’Abomey-Calavi, particulièrement la FSA est au service de la communauté. « Nous estimons que les résultats importants obtenus vont contribuer à améliorer la gestion des mangroves pour le bien-être des populations ». Nous espérons donc que les échanges d’aujourd’hui vont permettre aux uns et aux autres de partir d’ici avec les éléments scientifiques importants qui permettront de faire un plaidoyer pour qu’une attention particulière soit accordée aux mangroves afin de les sauver », a conclu le représentant du FNRSIT, Dr Honorat SATOGUINA, qui a réitéré la disponibilité du Fonds à appuyer les « initiatives de recherches importantes pour l’innovation à travers de projets de nouvelles générations… pour la résolution de problèmes dans notre pays ». Les discussions autour des résultats présentés ont mis un terme à cet atelier.

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