Le championnat du monde de pétanque tiendra-t-il ou non en décembre 2022 ? Pour l’heure, difficile de répondre par l’affirmation. Du côté de la Confédération Africaine des sports boules (CASB), le président de l’instance faîtière, El Hadj Idrissou Ibrahima, à la lecture des éléments techniques à disposition, entend reporter de quelques mois, le mondial de décembre 2022. Il l’a fait savoir à la cérémonie d’ouverture d’une séance de travail qu’il a eue avec les membres de la Fédération béninoise de pétanque (Fbp). C’était, vendredi 7 avril 2022 dans la salle de Conférence de la CASB.
Pourtant, le Bénin savait depuis longtemps qu’il est pays hôte de la 50e édition du championnat du monde de pétanque en décembre 2022. Mais la lenteur dans les prises de décisions a freiné le bon fonctionnement des cahiers de charges. De la construction du boulodrome devant abriter la compétition proprement dite en passant par les autres paramètres de l’organisation, tout est presque au ralenti. Ce qui inquiète davantage la CASB qui n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme afin que les lignes bougent.
Et comme le dit un adage, «un vieux assis voit loin qu’un jeune homme debout». Les doutes du patron de la CASB se confirment et trois options s’offrent désormais au Bénin pour abriter ce grand rendez-vous mondial boulistique. Soit, ériger un simple hangar de circonstance pour décembre 2022 en lieu et place d’un Boulodrome ; ou faire construire un Boulodrome plus élaboré au-delà de décembre 2022 qui nécessitera un délai de 14 mois ou enfin, construire un joli, beau et jamais vu au Bénin et en Afrique un Boulodrome qui tienne compte des plans architecturaux modernes français, qui nécessitera un délai de 18 mois de réalisation.
Des résultats issus d’une réunion tripartite à savoir : le président de la Fédération Internationale de Pétanque et Jeu Provençal (FIPJP), les Architectes et Sociétés spécialisés en construction des Boulodromes, en présence du Ministre béninois des Sports, qui a eu lieu à Paris courant mars 2022 avec pour objet, l’étude approfondie de la construction d’un Boulodrome à Cotonou au Bénin, pour accueillir le Mondial de décembre 2022.
Mais de son côté, le président de la Fbp Garba Yaya a rassuré que «la compétition aura bel et bien lieu au Bénin» et que les dispositions sont en train d’être prises pour la réussite de l’organisation. «Par rapport au plan organisationnel, les différentes commissions ont été mises en place et même revisitées et reprises afin de donner plus de responsabilités à la Fédération dont j’ai la charge», a fait savoir le président Garba Yaya avant de souligner qu’il faut «s’inquiéter de la mise en place du boulodrome qui met du temps à venir». Ce qui amène le président Julien Minavoa du Comité national olympique et sportif béninois (Cnos-Ben) de dire qu’il est impossible d’organiser ce championnat dans les conditions misérables. «Si nous devons faire ce championnat dans les conditions misérables, vous (le président de la CASB) n’aurez pas votre raison d’exister», a-t-il laissé entendre.
Pour sa part, le président de la CASB, El Hadj Idrissou Ibrahima préconise le report de la compétition. «En conclusion, connaissant la volonté politique clairement affichée du Gouvernement Béninois et considérant l’implication personnelle du Chef de l’Etat dans ce projet de construction du Boulodrome, la CASB a-t-elle raison ou non d’œuvrer pour le report de quelques mois du Mondial de Décembre 2022 ? Surtout que l’Assemblée Nationale a voté la loi des finances comptant pour 2022 et que dans le budget général de l’Etat Exercice 2022, figure en bonne place la construction du Boulodrome et les dépenses relatives à l’organisation du Mondial de décembre 2022», a indiqué le président de la CASB. «Dans ce dossier, notre position, la position de la CASB, ne sera pas celle d’une capitulation mais plutôt celle du Réalisme, de la Conviction et de la Responsabilité», a conclu le président El Hadj Idrissou Ibrahima.
Abdul Fataï SANNI