Après les événements malheureux de 2019, suite aux élections législatives contestées, l’ancien président Boni Yayi s’est engagé dans un processus de paix avec son successeur Patrice Talon. La première rencontre entre les deux hommes d’Etat a eu lieu en septembre 2021. Même si on imaginait qu’à pareille occasion, les deux présidents ont dû faire des concessions de part et d’autre, c’est la première fois que Boni Yayi en parle publiquement. En effet, après la décision de radiation de sa plainte par la Cour de justice de la Cedeao, Boni Yayi a posté sur sa page Facebook un message dans lequel il affirme avoir retiré sa plainte, suite à sa rencontre avec le chef de l’Etat. Yayi avait porté plainte devant la Cour de justice de la Cedeao contre l’Etat béninois pour avoir été bloqué pendant 52 jours à domicile, sans aucune décision de la justice béninoise. Yayi Boni s’était alors engagé à poser un certain nombre d’actes dont le retrait de sa plainte devant la Cour de justice de la Cedeao. En retour, selon le post de Boni Yayi, Patrice Talon devrait faire en sorte que tous les prisonniers « politiques » recouvrent la liberté, et que les exilés soient de retour. En révélant aujourd’hui le deal derrière ces rencontres consécutives à la volonté d’apaisement de la tension politique, le prédécesseur de Patrice Talon montre, à la face du monde, sa bonne foi en justifiant le retrait de sa plainte. À l’opposé, il livre le chantre de la Rupture à l’opinion publique nationale et internationale. Comme quoi, si jusque-là Joël Aïvo, Reckya Madougou, Ali Houdou et autres détenus ainsi que Sébastien Ajavon, Lehady Soglo, Komi Koutché et autres exilés ne sont pas libres, cela ne dépend plus de moi. Allez chercher du côté de » Agbonnon ». C’est justement lui qui retarde les choses, semble dire Yayi Boni. Une façon de mettre la pression à Patrice Talon. Que fera donc le chef de l’État après cette sortie de son prédécesseur ? Va-t-il profiter de la commémoration de la fête de l’indépendance nationale pour se mettre au pas?
M.M