(Une diminution du nombre des mammifères laisse perplexe)
Si dans un souci de transparence, African Parks en charge de la gestion du Parc national de Pendjari, dévoile le point de l’inventaire des animaux, une confusion prend place concernant le nombre des grands mammifères. Le nombre des animaux est en baisse entre 2021 et 2022. Une situation qui interpelle….
Dans une publication sur sa page Facebook en 2021 et relayée par votre journal le 1er mars 2021, African Parks rendait public, le point sur les grands mammifères qu’on trouve dans le Parc national de la Pendjari. Et selon des données résultant de l’inventaire réalisé en 2021, le Parc de la Pendjari compte environ 2.083 éléphants ; 7.157 buffles ; 133 lions ; 16 guépards ; 107 bubales ; 83 damalisques ; 147 hyènes tachetées ; 114 léopards. « La Brigade Spéciale de Lutte anti-braconnage a opéré plus de 150 arrestations dont plus de 70 cas de condamnations prononcées par les juridictions compétentes. Ceci met en exergue la nécessité de maintenir la surveillance du Parc et l’énorme travail accompli au quotidien par nos Rangers pour la protection de cette importante réserve de biosphère, composante du complexe W-Arly-Pendjari inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2017 » lit-on sur la page Facebook du Parc de la Pendjari. Et dans une publication du 31 mai 2021, il est présenté « une vue aérienne du Parc montrant un groupe de buffles ». Selon ladite publication, « le Parc national de la Pendjari en abrite un effectif de plus de 7000 individus ». Un chiffre qui reflète bien le point du dernier inventaire précisant un nombre de 7157 buffles. Seulement, l’inventaire de 2022, rendu public, il y a quelques jours, laisse perplexe.
Inquiétudes autour de la baisse du nombre d’animaux…
« Suivant l’inventaire de la faune réalisé du 24 février au 10 mars 2022 au Parc national de la Pendjari, la population des espèces phares est estimée comme suit: 1.930 éléphants ; 5.323 buffles ; 718 historiques; 368 bubales ; 69 Cobes defassa ; 47 Damalisques » renseigne une nouvelle publication sur la page Facebook du Parc national de Pendjari. Si pour les responsables en charge de la gestion du parc, « ces données confirment la tendance croissante ou stable des effectifs pour ces espèces », il convient de relever des éléments entretenant le flou autour de ladite tendance. En effet, de 2083 en 2021, le nombre d’éléphants est passé à 1930 en 2022 (soit une réduction de 153 éléphants) et de 7157 en 2021, le nombre de buffles est passé à 5323 buffles (soit une réduction de 1834 buffles). De même de 83 en 2021, le nombre de damalisques est passé à 47 en 2022 (soit une réduction de 36 damalisques).
Toutefois, la note positive concerne les bubales dont le nombre est passé de 107 en 2021 à 368 en 2022. Mais chose curieuse, le dernier inventaire de 2022 ne renseigne nullement sur le nombre de lions (133 en 2021), de guépards (16 en 2021), hyènes tachetées (147 en 2021) ou encore de léopards (114 en 2021). Des chiffres qui suscitent moult interrogations. Qu’est-il arrivé aux grands mammifères du parc en quelques mois? Qu’est-ce qui pourrait justifier une telle diminution du nombre de buffles et d’éléphants ? La lutte contre le braconnage n’a-t-elle pas porté ses fruits ? Où sont passés ces grands animaux du Parc national de Pendjari ? Qu’en est-il du nombre de lions ou encore de léopards en 2022? Pourquoi n’a-t-on pas publié les chiffres sur tous les mammifères ? Autant de questions auxquelles il faudra apporter des clarifications pour éclairer l’opinion publique. « Cependant, dans sa mission de surveillance, la Brigade Spéciale de Lutte anti-braconnage a opéré 64 arrestations dans la période du 1er janvier au 30 juin 2022 pour diverses infractions contre la faune. Ceci met en exergue la nécessité de maintenir la surveillance du Parc et l’énorme travail accompli au quotidien par nos Rangers pour la protection de cette importante réserve de biosphère, composante du complexe W-Arly-Pendjari inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2017 » lit-on pourtant sur la page Facebook du Parc. De ce fait, il importe également de s’interroger sur la redevabilité concernant la gestion du parc. A qui rendent finalement compte les responsables en charge de la gestion du parc ? En tout cas, les autorités béninoises sont vivement interpellées.
A.B