Jeunesse et entrepreneuriat au Bénin: Vital Tchibozo, un modèle de réussite entrepreneuriale

Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de Développement de l’Agrobusiness au Bénin (PDAB), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a effectué une mission de terrain pour visiter quelques jeunes bénéficiaires dudit projet dans les départements de l’Atlantique, du Zou, de l’Ouémé et du Plateau. Vital Tchibozo, jeune entrepreneur installé à Tori-Bossito a reçu l’accompagnement du projet. Son parcours entrepreneurial est inspirant.

Ce mardi matin Vital Tchibozo, promoteur de l’entreprise Christal, spécialisée dans la production d’aliments pour animaux (lapins, porcs, poulets….), 36 ans, fait le tour  des machines composées de broyeurs et mélangeurs, pour passer en revue le travail des employés à la tâche. Le jeune promoteur dispose d’une quinzaine d’employés à plein temps et de plusieurs occasionnels, avec un chiffre d’affaires annuel de 72 millions FCFA. La matière première transformée est constituée de maïs, du blé, du soja… Vital Tchibozo est depuis 2018 bénéficiaire du Projet de développement de l’agrobusiness au Bénin (PDAB). Un projet financé par le Gouvernement à travers le ministère de l’Agriculture et de la Pêche, l’Inde et le PNUD, qui vise à apporter un appui à l’organisation/structuration des jeunes entrepreneurs ; faciliter l’accès au financement des jeunes entrepreneurs ; garantir la viabilité, la durabilité et la compétitivité de leurs entreprisses agricoles ; accompagner à l’accès au marché ; développer une synergie entre entrepreneurs agricoles par pôle de développement agricole.

En effet, selon le rapport des Nations unies sur les tendances de l’emploi des jeunes en 2020, un jeune sur cinq est sans emploi et n’est ni scolarisé, ni en formation, au niveau mondial ; autrement dit, il n’acquiert pas d’expérience professionnelle, ne tire pas de revenus de son travail et n’améliore pas son niveau d’instruction ou de compétences. Une situation qui ne favorise pas l’identification des projets viables et la constitution de dossiers capables de décrocher le financement. Le PDAB entend apporter sa contribution à l’employabilité des jeunes à travers leur renforcement de capacités techniques et la facilitation de l’accès au financement.

Faciliter l’accès au financement

Le grand défi des jeunes de nos jours, est celui de l’accès aux financements nécessaires pour créer, gérer et faire croître leurs entreprises. Grâce à l’accompagnement de PDAB, Vital Tchibozo a acquis des compétences nécessaires pour concevoir des dossiers à même de séduire des structures bancaires. Même si grâce à son dynamisme il a bénéficié de l’appui d’autres institutions par le passé, son contact avec PDAB a multiplié ses chances de décrocher des financements et de façon consistante : « On avait des capacités certes, mais notre grand souci, c’était comment aller vers les banques pour bénéficier de crédits. PDAB m’a mis en contact avec un cabinet, qui m’a aidé à rédiger mon plan d’affaires. Lorsque j’ai soumis mon plan d’affaires pour financement, plusieurs banques se sont intéressées à mon projet. C’est ainsi que j’ai pu décrocher un crédit de cent millions Fcfa auprès d’une banque de la place pour l’extension de mes activités ».

Du matériel acquis, des rendements améliorés

Selon les explications du promoteur de l’entreprise Christal, les fonds obtenus grâce à l’appui du PDAB ont permis d’acquérir de nouveaux matériels pour ainsi doubler la capacité de production de l’entreprise passant de 90 à 130 tonnes, le fonds de roulement a été renforcé et la capacité de commande de matières premières a triplé. « Ce que PDAB a réussi et que j’ai aimé, c’est la mise en contact avec les banques. Le problème que nous jeunes avons, c’est qu’on ne sait pas rédiger des projets bancables. La qualité du contenu de mon projet a beaucoup séduit les banques, qui ont manifesté un intérêt à me financer », conclut-il.

Des difficultés cependant

L’une des difficultés rencontrées par Vital Tchibozo, ainsi que la plupart des bénéficiaires du PDAB est liée la garantie pour bénéficier d’un crédit. Les structures bancaires et institutions de microfinance exigent une garantie ; il peut s’agir de parcelle dotée de titre foncier. La plupart des jeunes n’en disposent pas. Et selon les propos de Vital Tchibozo, c’est encore grâce à l’accompagnement du PDAB que les formalités ont été remplies dans la célérité, en vue de l’enregistrement de son site de production à l’Agence Nationale du Domaine et du Foncier pour l’obtention du titre foncier.

L’autre difficulté réside dans la disponibilité insuffisante d’énergie électrique dans sa localité pour faire tourner les machines. En attendant qu’un transformateur de grande capacité soit installé par la Société d’énergie électrique, Vital utilise un générateur pour le fonctionnement de ses machines.

A l’endroit des jeunes qui veulent s’investir dans l’entrepreneuriat, Vital prodigue quelques conseils : « Pour entreprendre, il faut de la passion. Si votre passion devient votre métier, vous n’aurez pas de problème à surmonter les difficultés, dès qu’elles vont surgir. Aussi, le financement ne doit-il pas être un blocage pour entreprendre ».

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