Réforme du système partisan: La Mouvance dans du bluff !

De la chienlit ! C’est ni plus ni moins ce que l’on observe, depuis peu, du côté de la Mouvance notamment des partis politiques soutenant le pouvoir. Comme le dit un adage populaire ivoirien « si on t’a expliqué et que tu as compris, c’est qu’on ne t’a pas bien expliqué ça ». En effet, qu’on ne se leurre point. La réforme du système partisan autour de laquelle les acteurs politiques de tous bords s’accordaient presque au départ, a montré ses limites ; et ce du fait des partisans de Patrice Talon. Aujourd’hui, avec les derniers développements de l’actualité, même les députés ayant voté la loi portant charte des partis politiques s’étonnent des chamboulements notés au Bloc républicain et à l’Union progressiste, les deux formations siamoises du pouvoir. Ceux qui sont sans vergogne proposent à nouveau une révision voire un autre replâtrage de la loi comme ce fut le cas après les législatives chaotiques et le dialogue politique de 2019 puis les communales de 2020. Certes, c’est à l’épreuve qu’on découvre les éventuelles failles ou faiblesses d’une loi qu’on peut ensuite corriger. Mais pour une loi votée au second semestre de 2018 seulement, et déjà retouchée, ça fera trop. Le discours au départ était bien clair. La loi n’admet pas les jeux d’alliance. Deuxièmement, il avait été bien dit qu’on veut éviter les micros partis politiques pour les grands ensembles à l’instar de ce qui se passe dans les grandes démocraties. D’où, toute formation politique qui fusionne, disparaît et perd ses attributs. C’est d’ailleurs ce qui a entraîné la réticence et la résistance au départ de certains ténors comme Adrien Houngbédji et son Prd, Claudine Prudencio et son Udbn, Emmanuel Golou et son Psd, etc. Mais qu’on en vienne, quelques trois ou quatre ans seulement après à semer la confusion dans les esprits, et faire tout le contraire de ce qu’on a sorti comme parole, est un gros échec. Qu’un parti politique qui s’est laissé avaler en vienne à ressusciter du ventre du grand parti qui l’a avalé il y a un an, et que deux autres qui se sont entendus pour faire un grand ensemble en arrivent à juxtaposer leurs logos dans un contexte d’interdiction d’alliance, et qu’on dise même que ces deux partis politiques continuent d’exister au ministère de l’Intérieur, est une aberration que le camp présidentiel entretient dans l’opinion en cette veille des législatives de janvier 2023. Que dire d’un parti dénommé « Rassemblement National pour la Démocratie » (RND) du ministre Jean-Michel Abimbola qui s’était fondu octobre 2018 dans le Bloc républicain mais dont son président d’alors, Jean Michel Abimbola a rejoint récemment l’Union progressiste Le Renouveau ? Et tout ça, visiblement contre l’opposition qui elle-même ne pipe mot. Et si c’était les partis se réclamant de l’opposition qui se livraient à de telles alliances déguisées ou tentaient chacun en ce qui le concerne, à la faveur d’une fusion infructueuse de reprendre son parti et ses patrimoines dont le requiem avait été chanté urbi et orbi ? Il ne serait pas exagéré de dire que le ministère de l’intérieur et autres institutions compétentes allaient déjà sauter sur l’occasion et mieux faire respecter les textes.

Quel parti a donc disparu définitivement ?

Avec ce micmac observé sur l’échiquier politique national principalement dans la cour de la Mouvance présidentielle, on est en droit de se demander, avec les résurrections en cascade de partis « cadavres », quels partis ont scellé alors une fusion-absorption, et quels autres ont fait une fusion-mariage ? Autrement dit, quelles sont les formations politiques qui sont mortes définitivement en République du Bénin depuis la mise en œuvre effective de la réforme du système partisan sous la Rupture, et quelles sont celles qui peuvent encore être remise, du jour au lendemain, au goût du jour sur un coup de tête ? Il est nécessaire voire impératif pour le ministère de l’intérieur de faire cette classification.

Worou BORO

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