La forte concurrence opposée par les grandes multinationales de la navigation maritime a provoqué la disparition de plusieurs compagnies africaines. Mais certains pays comme le Nigeria souhaitent affranchir leur marché de la domination des compagnies étrangères.
Le gouvernement nigérian souhaiterait créer une compagnie maritime nationale qui assurera l’acheminement d’une partie des importations et exportations du pays. La semaine dernière, un comité chargé de proposer les mécanismes de mise en œuvre du projet a transmis un rapport provisoire au ministre des Transports, Mu’azu Jaji Sambo (photo, au milieu), qui a proposé que la NNPC (Nigerian National Petroleum Corporation) soit un acteur clé de son financement.
Ceci intervient alors que le ministère des Transports avait annoncé plus tôt l’apport d’un appui financier aux compagnies maritimes privées spécialisées dans le cabotage, afin de concurrencer les firmes internationales qui dominent ce marché.
L’initiative s’aligne en effet sur une politique gouvernementale visant à réduire la part de marché détenue par les multinationales étrangères, devenues les seuls acteurs du secteur à la suite de l’effondrement de la compagnie maritime nationale, la Nigerian National Shipping Line (NNSL). Les opérateurs privés nigérians n’ont pas été en mesure de prendre le relais, étant donné la taille des investissements que nécessitent l’acquisition et l’exploitation des navires.
L’ancien secrétaire exécutif du Nigerian Shippers Council (NSC) Hassan Bello, se confiant au média local Vanguard, a indiqué que 80 à 90% des importations et exportations du pays se font par voie maritime. Sur la période de 2015 à 2019, les frais payés par les chargeurs aux transporteurs maritimes étrangers ont été évalués à près de 45 milliards USD (environ 21,6 billions de nairas), a-t-il indiqué.
L’ambition du Nigeria met par ailleurs en évidence l’un des défis actuels de l’Afrique qui, excepté quelques pays du Nord, ne dispose presque pas de compagnies maritimes dignes du nom pour ses expéditions maritimes internationales. Avant l’éruption de la Covid-19, la contribution du continent en termes de volume avait été estimée par la CNUCED à 7% du trafic maritime mondial pour les exportations et 4,6% pour les importations.
Agence Ecofin