Afrique-Europe: Entreprendre pour et entre deux continents

Ils sont des milliers de jeunes entrepreneurs africains à travailler entre deux continents l’Europe et l’Afrique. Ils sont convaincus que la diaspora africaine a un rôle à jouer dans le développement des pays du continent.

 

Longtemps les diasporas ont été vues comme de simples pourvoyeuses d’argent pour les familles restées au pays. Mais une part croissante des expatriés africains crée des entreprises avec pour ambition de participer au développement économique des deux côtés de la Méditerranée. C’est la vision de Cheikhna Sarr 35 ans, fondateur d’Utalma, un groupe de logistique qui opère entre la France d’un côté, le Sénégal et le Togo de l’autre.

« Je me définis comme un franco-sénégalais, je suis fier d’appartenir à ces deux pays-là, donc le fait aujourd’hui de créer ce pont, c’est participer à l’économie de ces deux pays, assure-t-il. Nous avons une société qui existe au Sénégal et qui emploie une vingtaine de salariés, et en France nous avons sept collaborateurs. »

Raheem Attoumane est français d’origine comorienne. Il a créé une conciergerie à Marseille appelée Les majordHome. En 2019, il s’est rendu pour la première fois aux Comores et a décidé d’implanter sa société à Moroni. « Poser la première pierre, c’était pour moi rattacher ma société en France avec la nouvelle société que j’avais créée aux Comores. À la base, c’était symbolique. Et pour être transparent, je dirais que maintenant, je suis plus sur l’aspect fiscalité, mais c’est vraiment pour avoir un lien économique avec les Comores », explique-t-il

Des bâtisseurs de ponts entre les continents

À ces aspects économiques et sentimentaux, s’ajoute une nécessaire faculté d’adaptation pour ce jeune homme qui a grandi à Marseille. « J’ai fait l’erreur de venir avec mon logiciel qui était typiquement européen. Je pensais tout savoir, et ça a été mon erreur. C’est extrêmement important d’apprendre avant de s’y investir. »

Cheikhna Sarr n’a pas eu besoin de découvrir le Sénégal qu’il avait quitté baccalauréat en poche pour poursuivre ses études en France. En revanche, il est animé de la même soif d’y apporter aujourd’hui son savoir-faire et son ambition.

« En fait, au niveau de la diaspora, on est très attaché à notre pays d’origine, donc on travaille avec d’autres sociétés qui sont dans différents domaines comme la cybersécurité, les S.I. (systèmes d’information) On est en train de voir comment mettre en place un consortium ensemble pour apporter notre expertise à nos pays d’origine. »

Ces deux jeunes entrepreneurs opèrent sur le même secteur des transports internationaux et se considèrent comme des bâtisseurs de ponts entre les continents.

 

rfi.fr

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