Inventaire pré-dragage/Lac Ahémé et ses chenaux: Christian Viaho soutient sa thèse de doctorat sur la question

Les locaux du Laboratoire d’écologie appliquée de la Faculté des sciences agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi, ont abrité, vendredi 21 octobre 2022, la soutenance de thèse de doctorat de Christian Comlan Viaho. Sous le thème : « L’écologie et l’exploitation des principales espèces de l’ichtyofaune du lac Ahémé et de ses chenaux au Sud-Ouest Bénin avant le dragage », les travaux de recherche se sont déroulés sous la direction du professeur titulaire, Philippe Lalèyè de l’Université d’Abomey Calavi.

 

Mention honorable suivi des félicitations du jury, c’est la sentence du jury présidé par Émile Didier Fiogbé, professeur titulaire de l’Université d’Abomey Calavi, au terme de la soutenance de thèse de Christian Comlan Viaho en Aménagement et gestion des ressources naturelles, option pêche et aquaculture. Selon l’impétrant, l’étude, portant sur l’écologie et l’exploitation des principales espèces de l’ichtyofaune du lac Ahémé et de ses chenaux au Sud-Ouest Bénin avant les opérations de dragage, a été conduite de septembre 2015 à octobre 2021. Elle vise à contribuer à de meilleures connaissances et gestion de ces écosystèmes aquatiques à travers la caractérisation de l’environnement physico-chimique, l’analyse du peuplement et la détermination du niveau d’exploitation des principales espèces de poisson. La zone d’étude comprend le lac Ahémé, le chenal Ahô, le canal de Tihimey et les lagunes côtières de Grand-Popo et de Ouidah qui forment avec les fleuves Mono et Couffo le site RAMSAR 1017. Le travail a reçu l’accompagnement de l’Agence pour la réhabilitation du lac Ahémé et de ses chenaux (Adelac). Son directeur justifie cet accompagnement : « Nous avons voulu ce travail pour nous donner un repère, nous assurer de comment les espèces halieutiques dont nous allons promouvoir le développement par la suite, se comportent avant que nous ayons débuté ce travail de dragage », a souligné Martin Gbedey.

Les résultats

Au terme de près d’une demi-douzaine d’années de recherche, les résultats ont montré, à en croire la présentation de  Christian Comlan Viaho, que les eaux sont caractérisées par une conductivité variant de 0 à 46,5 mS/cm, une salinité comprise entre 0 et 28,3 g/L et une teneur en oxygène dissout se situant entre 0 et 8,55 mg/L avec une profondeur allant de 0,4 à 8 m. Au total, 76 espèces de poisson, réparties dans 59 genres et 38 familles ont été recensées. 41 espèces sont estuariennes, 20 espèces sont d’origine marine et 15 sont des espèces d’eau douce. La connectivité entre les plans d’eau est faible, fait-il savoir, due au comblement, provoqué par l’érosion des berges, les mauvaises pratiques de pêche et le mauvais dimensionnement des infrastructures de franchissement (ponts-digues) installées lors de la construction des routes. 10 engins et 2 techniques de pêche ont été inventoriés. En somme, les engins et techniques de pêche utilisés n’assurent pas une gestion rationnelle et durable des ressources halieutiques, fait-il constater. Les données d’exploitation montrent que le stock de Sarotherodon melanotheron dans le lac Ahémé et ses chenaux est surexploité. Quant à Ethmalosa. fimbriata, son stock reste encore non surexploité; néanmoins le renouvellement dudit stock (biomasse) est inférieur à la perte par mortalité, donc l’état d’exploitation rationnelle de cette espèce n’est qu’apparente et peut changer rapidement en surexploitation. La diversité est variable dans le temps et dans l’espace suivant les plans d’eau et les stations. L’analyse a permis de déceler la présence de stress subi par les peuplements de poisson, conclura-t-il.

Au terme de la présentation, un motif de satisfaction est noté chez les initiateurs qui se félicitent de disposer d’un document de référence qui servira « à faire l’évaluation, une fois le dragage aura été complètement réalisé pour voir quelle a été l’évolution ».

 

Th. A.

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