Etre albinos reste une situation difficile à vivre au quotidien. « Une autre blanche » de Medessè Agohoundjè, jeune réalisateur béninois continue son voyage dans les grands rendez-vous cinématographiques du continent. En effet, son court-métrage « Une autre blanche » met en scène une jeune femme Albinos de 20 ans à la recherche de son identité. Elle se pose des questions existentielles. C’est une œuvre cinématographique qui traite d’un problème de société dû à la couleur de peau : « l’albinisme ». Le film, est un drame psychologique expérimental qui montre le combat de Sétchemè avec elle-même et avec les autres. Mais en dépit de tout, la protagoniste ne compte pas faire de sa situation une fatalité. Elle est prête à s’ouvrir au monde et à faire de belles rencontres. Dans une des séquences du film, on voit Sètchemè seule face à la mer se posant mille et une question sans réponse. Elle se sent incomprise et seule au monde. Etre albinos semble avoir fait de la jeune femme une parfaite intruse même au sein de sa propre famille. Ainsi, à l’image de Sèchemè, ce film fait connaitre la situation des albinos dans plusieurs pays d’Afrique en particulier au Bénin. Comme le disait le chanteur malien Salif Keita, «Il faut que la situation des albinos soit davantage connue à travers le monde entier.». «Une autre Blanche» est donc un appel au changement envers les albinos et à la non-discrimination. Le réalisateur prône à travers son court métrage le vivre ensemble sans discrimination de couleur de peau. Dans «Une autre blanche», on remarque aussi, la métaphore utilisée par le réalisateur. Il identifie son personnage à un caméléon. Pris sous cet angle, l’auteur veut aussi rendre hommage à Mahu Lissa.
«Une autre blanche» a été sélectionné à plusieurs festivals en Afrique et en Europe. Au Bénin, le film va au Festival Ciné 229 dans la catégorie « Meilleur Scénario». Il va ensuite au Festival Lagunimages. Le film est doublement primé en Italy : le Prix Pateh Sabally de la Municipalité de Vénise (Burano) pour le multiculturalisme et le Prix Spécial WESHORT, pour La Meilleure expérimentation en langage cinématographique, au Ca’Foscari Short Film Festival à Vénise (2022). À Dakar, il reçoit le Prix Spécial UNICEF, pour les droits des filles (Festival LES TÉRANGA). Sélection officielle Ciné Promesses aux Journées Cinématographiques de Carthage en Tunisie, il sera lauréat du Festival CLAP IVOIRE 2022 à Abidjan. Actuellement au Festival du Cinéma Africain de Louxor en Égypte, dans la sélection officielle, du 04 au 10 Février 2023, le film continue son parcours et fait la fierté du peuple béninois.
Oréa ADOUKONOU (Stag)