La Direction générale du Travail a initié une séance de travail avec le Syndicat des footballeurs professionnels du Bénin. Sollicitée par l’Union nationale des footballeurs professionnels du Bénin (Unfpb), Mireille Legba Adankon, Directrice générale du travail (Dgt) et Soudé Darline, cheffe service des relations interprofessionnelles, ont écouté attentivement les doléances de la délégation de l’Unfpb, conduite par le vice-président Martial Adomou. C’était vendredi, 03 mars 2023, en présence du secrétaire général de la Cosi-Bénin, Noël Chadaré.
Deux heures d’échanges autour des stratégies et propositions d’actions pour assainir le milieu du football et améliorer les conditions de travail des footballeurs béninois. Tel est l’objectif de la rencontre qui a réuni les différentes personnalités. Prenant la parole, Noël Chadaré a levé un coin de voile sur la maltraitance et les mauvaises conditions de travail que subissent les footballeurs béninois. A l’en croire, les joueurs n’ont pas de contrat de travail. «Si par hasard ils en ont un, ils ne reçoivent jamais un exemplaire de leur contrat de travail et les clauses ne sont pas respectées. Les contrats sont parfois rompus de façon unilatérale par les présidents de club au mépris du code de travail et des lois de la République. Madame la Dgt, cette situation ne peut plus continuer, vous devez envoyer les Inspecteurs de travail dans les clubs de football pour inspection. Ce qui s’y passe est inacceptable», a-t-il invité.
Dans son message, Wenceslas Teko, membre du bureau l’Unfpb a imploré la Dgt de s’auto saisir des cas concrets de violation flagrante du code de travail dont sont victimes les footballeurs et footballeuses béninois. «Le syndicat reçoit beaucoup de plaintes. Les joueurs sont dans une urgence sociale absolue. Ils sont méprisés et humiliés par certains présidents de clubs. Sans salaires, sans primes de match et certains présidents refusent de les libérer après avoir rompu de façon unilatérale leur contrat. Comprenez la démarche de ce jour comme un appel au secours d’une corporation où c’est la loi du plus fort qui règne. Les joueurs qui sont avant tout des travailleurs n’en peuvent plus et vous appelle au secours», appelle Wenceslas Teko.
Les conseils et les assurances de la Dgt…
«Vous avez commencé quelque chose. Vous avez l’obligation de continuer, de persévérer, d’aller jusqu’au bout dans la défense des intérêts des footballeurs. Il est important que vous rencontriez les employeurs qui sont les présidents de clubs. Je vais m’en référer au Ministre du travail. Nous ne pouvons pas laisser cette situation perdurer», a rassuré la Dgt Mireille Legba, tout en donnant beaucoup de conseils au syndicat avant de conclure : «faites nous rapidement une demande formelle en exposant clairement les motifs et nous réagirons rapidement». Pour sa part, Darline Soudé, cheffe service des relations interprofessionnelles, a cherché à comprendre comment fonctionne le milieu du football ainsi que la relation entre Fédération, Ligue et les présidents de clubs. «Les présidents de la Fédération et de la Ligue sont-ils au courant de cette situation ? Avez-vous demandé à les rencontrer ? A en discuter avec les instances ?», demande-t-elle. A ces questions, les réponses positives apportées et les explications des membres de l’Unfpb ont convaincu les deux parties qu’il faut une synergie d’action pour accompagner efficacement les travailleurs. Il faut souligner que le patronat et même le chef de l’Etat seront touchés afin que cessent cette forme de maltraitances faites aux joueurs béninois.
M.M.