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Ce samedi 19 Janvier à l’Université d’Abomey Calavi, se tiendra la troisième édition du procès de la Françafrique. Après le Burkina-Faso et la République de Centrafrique, c’est au tour du Bénin d’accueillir la grande messe contre le néocolonialisme français.
D’aucuns diront qu’il s’agira sûrement d’un énième rassemblement ou conférence Panafricaniste et que de cela, il n’y aura rien de nouveau à attendre… C’est méconnaître le format inédit choisi par Urgences Panafricanistes, l’ONG de l’activiste béninois Kemi Seba. Car en effet il s’agira cette fois-ci de donner la parole à ceux qui vivent et ressentent au quotidien les méfaits du néocolonialisme et dont pourtant on accorde que trop peu la parole pour s’exprimer sur ces thématiques. La formule se veut donc intéressante en ce sens qu’elle entend contribuer à une émancipation des peuples en partant du bas. Une stratégie qui de la bouche de Kemi Seba sonne comme un camouflet à l’endroit des élites africaines « trop occupés à s’aligner sur les directives émanant de la Banque Mondiale ou de l’Occident plutôt que de songer à proposer un développement de notre continent en harmonie avec nos valeurs civilisationnelles. C’est parce que ces élites sont discréditées au regard de l’Histoire qu’ils nous font songer à régénérer le tout en partant de la base à savoir le peuple ».
Le cadre du procès verra donc une série de témoins qui se succèderont à la barre pour exprimer tout ce qu’il pense du néocolonialisme français en vigueur au Bénin.
Quelle sera la finalité de tout ça? « Au printemps nous lancerons une action symbolique massive en direction des intérêts français et ce de façon simultanée. Nous l’envisageons comme le déclenchement de quelque chose de nouveau et porteur d’un message ferme et clair en direction de la France et de ses affidés: nous ne sommes plus des enfants que l’on a besoin de prendre par la main et souhaitons prendre la destinées de nos pays de façon libre et indépendante ».
Les récentes réussites des précédentes mobilisations augurent du meilleur pour l’étape béninoise, pays d’origine du président d’Urgences Panafricanistes où l’on sait à quel point sa côte d’affection est au plus haut.
L’ensemble de la population est amenée à se rendre au procès, et c’est peut-être cela le plus important. L’Afrique trop souvent dénigrée comme étant un lieu liberticide montre à travers ces procès populaires sa capacité à permettre au plus grand nombre d’exprimer leurs ressentiments tant à l’endroit de la France que de ses élites locales qui participent à la nébuleuse des réseaux opaques de la FrançAfrique. Et rien que pour cela on ne peut que saluer l’initiative. »
M.M
