Lutte contre l’impunité : Ça bouffe déjà le disque

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La Rupture a rompu les amarres avec Modeste Toboula et Barnabé Dassigli. Impliqués dans une affaire domaniale, les deux anciens proches du président Talon sont abandonnés depuis quelques heures à leur propre sort. Ils se croyaient intouchables. Mais le système qu’ils ont mis en place s’est retourné contre eux. Rupturiens purs et durs, ils broient du noir depuis hier. Après les opposants, c’est donc dans ses propres rangs que la Rupture a décidé de frapper fortement comme pour donner raison à Komi Koutché.  Lors d’une de ses rencontres tenues aux Etats Unis, il y a quelques mois, cet ancien ministre des Finances avait en effet déclaré : « Nous devons organiser la résistance pour aider cette minorité de magistrats et de policiers qui sont entretenus aujourd’hui pour détruire la République. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que les dictateurs sont comme les systèmes de freinage des véhicules. Quand ça bouffe les patins, ça finit par bouffer le disque». Et de poursuivre : « observez très bien: dans tous les pays du monde, les fonctionnaires ont une histoire et ils n’y échapperont pas. Vous qui utilisez les magistrats et les policiers que la République  vous a donnés pour détruire la vie des autres aujourd’hui, c’est le même système qui va vous détruire demain. L’histoire récente du Bénin montre qu’il y a une histoire pour les fonctionnaires zélés». Et ça n’a pas raté.  L’heure a déjà sonné pour les collaborateurs zélés de Patrice Talon. Ils seront tous sacrifiés face aux intérêts politiques. Seulement,  dans l’opinion, la punition infligée aux deux anciennes autorités politiques n’a pas ému outre mesure les Béninois. Même si la décision est osée, beaucoup estiment que c’est un jeu politique. En réalité, les observateurs s’interrogent sur le timing. Beaucoup se demandent pourquoi pour des actes qui remontent à mars 2018, c’est maintenant que le régime a décidé de sévir. Pour eux, Patrice Talon avait été suffisamment prévenu des cas Dassigli et Toboula lors de leur nomination en 2016 pour éviter de les laisser commettre aujourd’hui des fautes lourdes. A l’époque, la presse avait fait cas de plusieurs décisions de la Cour suprême invalidant les actes pris par Barnabé Dassigli dans les affaires domaniales en tant que préfet de l’Atlantique. La même presse avait aussi évoqué une affaire d’escroquerie qui avait entaché l’honorabilité de Modeste Toboula. Mais Talon n’avait pas voulu se séparer de ses deux fidèles qui ont le temps de  commettre  suffisamment d’impairs en trois ans de gestion. Aujourd’hui, le peuple a compris. Ces limogeages ne devraient pas réorienter le choix des électeurs totalement désillusionnés.

Dassigli, Toboula débarqués

 

Deux hommes clé de la Rupture sont tombés hier. Il s’agit de l’ancien ministre de la Décentralisation et des collectivités locales, Barnabé Dassigli et du Préfet du Littoral, Modeste Toboula. Ils ont écopé d’une sanction administrative pour avoir été cités dans une affaire domaniale. L’affaire qui a commencé à faire les gros titres des journaux il y a peu, a eu de grosses conséquences dans le rang de la Rupture. Trop importante pour être reléguée au second rang, elle a fait deux grosses victimes. Réputés proches du Chef de l’Etat, Barnabé Dassigli et Modeste Toboula ont dû être débarqués du gouvernement. Ils ont perdu la confiance de Patrice Talon. Les deux Rupturiens ont sans doute commis l’erreur qu’il ne fallait pas. Modeste Toboula qui se faisait passer pour le gouverneur de Cotonou a été dégonflé. Écouté pendant plusieurs jours par les éléments de l’ancienne Brigade économique et financière (Bef), il a été placé sous mandat de dépôt après avoir été brièvement auditionné par le Procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme ( Criet). Barnabé Dassigli, lui, est pour le moment seulement déchargé de ses fonctions. La première conséquence qui découle de cette décision, c’est qu’il ne sera plus dans les starting-blocks pour les législatives de 2019. La Rupture vient de se débarrasser de ces deux combattants, défenseurs acharnés de la cause de Patrice Talon. Pour certains, le Chef de l’Etat vient d’étaler la preuve de son engagement à lutter contre la mauvaise gouvernance. Mais d’autres doutent toujours de la sincérité des actes posés par le gouvernement.

Ce qui s’est réellement passé

 

Le compte rendu du Conseil des ministres d’hier, mercredi 20 février 2019, a révélé les détails de l’affaire qui a conduit Modeste Toboula devant l’ex Brigade économique et financière (Bef). Il s’agit des résultats d’une investigation relative aux opérations irrégulières de lotissement et de transactions sur le domaine de l’Etat à Fiyégnon 1 dans le 12e arrondissement de Cotonou. Lesquels résultats révèlent que des spéculations de toutes sortes ont été conclues sur ce domaine de l’Etat jusqu’en 2019. En 2018, le ministre de la Décentralisation a ordonné la reprise des travaux de remembrement de la localité par le géomètre initialement en charge desdites opérations et instruit le préfet du Littoral par message radio aux fins de procéder à la levée de la mesure de suspension antérieurement prescrite. C’est alors que par arrêté en date du 12 mars 2018, le préfet du Littoral a levé les mesures d’interdiction des travaux de lotissement de Fiyégnon 1 et permis l’attribution, par le géomètre Clément Dari, de plusieurs parcelles à diverses personnes. Le préfet Modeste Toboula a lui-même bénéficié de trois parcelles d’une superficie de 533m2 qu’il a fait enregistré au nom d’un proche parent. L’autorisation donnée par le préfet du Littoral sur ordre du ministre de la Décentralisation en dépit des réserves émises en son temps par le ministre du Cadre de vie est irrégulière. En se faisant acquéreur de trois parcelles dans le lot par un prête-nom, Modeste Toboula s’est rendu coupable de conflit d’intérêt et du déni d’initié. Il en est de même du géomètre Clément Dari, anciennement secrétaire permanent de la Commission nationale des affaires domaniales (Cnad) qui, après son admission à la retraite, s’est servi d’un cabinet prête-nom pour récupérer la suite des opérations de lotissement.

L’histoire donne raison à Soglo

 

Pas plus tard que lundi dernier, lors de la conférence de presse de l’Opposition, l’ancien président et ancien maire de Cotonou révélait au public qu’il avait mis en garde le chef de l’Etat contre trois de ses collaborateurs en l’occurrence l’actuel président de la Cour constitutionnelle Joseph Djogbénou alors ministre de la justice, le ministre de la Décentralisation Barnabé Dassigli et le préfet du Littoral Modeste Toboula. Trois jours après, deux des personnes citées par Nicéphore Soglo sont relevées de leurs fonctions dans une affaire domaniale. Même si le début de l’affaire remonte à 2018, la coïncidence entre les déclarations de l’ancien maire de Cotonou et le limogeage de Barnabé Dassigli et de Modeste Toboula est frappante. Ne dit-on pas souvent qu’en Afrique un vieillard assis voit plus loin qu’un jeune homme debout ? Mais mieux que Soglo, le chef de l’Etat a été on ne peut plus prévenu par les médias sur le passé pas très clair de ces deux collaborateurs. A la Cour suprême, au moins six arrêts ont été pris pour annuler les décisions prises par Barnabé Dassigli alors préfet de l’Atlantique. Et toutes ces décisions concernent les affaires domaniales. C’est un secret de polichinelle que l’homme traine une sombre réputation dans ce domaine depuis le régime Kérékou II où il a été fait préfet de l’Atlantique. Devenu ministre de la Décentralisation sous la Rupture, son subalterne, le préfet Modeste Toboula a, quant à lui, été condamné en octobre 2015 par le tribunal de première instance de Cotonou, statuant en flagrant délit dans une affaire d’escroquerie, de fausse attestation et d’attestation falsifiée, ayant pour victime une banque de la place. Dans une autre affaire,  Modeste Toboula et ses complices et/ou co-accusés, au nombre de trois, ont établi de fausses attestations afin d’escroquer une importante somme d’argent au niveau de la banque en question. Tous ces faits ont été pourtant portés à la connaissance du chef de l’Etat après la nomination de ces derniers. Mais Patrice Talon a fait sourde oreille, peut-être de bonne foi. Car, la moindre des choses avant toute nomination, c’est de procéder d’abord à une enquête de moralité. C’est possible que Patrice Talon ait voulu leur donner une seconde chance de se rattraper. Mais aujourd’hui les fais prouvent que le chef de l’Etat n’aurait pas dû.

Comment le Mef a aidé à élucider l’affaire

 

L’affaire de vente de domaine public qui secoue la République depuis hier n’aurait jamais connu un tel dénouement si le ministre de l’Economie et des finances n’avait pas joué sa partition. En réalité beaucoup ignorent que c’est sur instruction de Romuald Wadagni que le dossier a été porté devant la sous-direction des affaires financières de la police républicaine (Ex Bef). C’est l’argentier national qui, suite à des informations, a instruit le directeur général de l’Agence nationale du domaine foncier (Andf) qui se trouve placée sous son autorité, à déposer une plainte devant l’ex Bef. Tout est alors parti de là. Des investigations ont été menées. Romuald Wadagni a été écouté et les conclusions de l’enquête ont révélé l’implication du ministre de la Décentralisation et du préfet du Littoral. Contrairement à certaines allégations, le ministre des finances et de l’économie n’en est pour rien dans cette affaire. Au contraire, tout est parti de lui.  Il est à l’origine de la manifestation de la vérité.

Toboula et d’autres personnes mis sous mandat de dépôt

 

Les choses sont allées très vite pour le préfet du Littoral, Modeste Toboula. En garde à vue depuis mardi 19 février 2019, dans une affaire relative aux opérations irrégulières de lotissement et de transactions sur le domaine de l’Etat à Fiyégnon 1 dans le 12ème arrondissement de Cotonou, Modeste Toboula a été présenté au procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), Ulrich Togbonon, hier mercredi 20 février 2019. Il a été requis contre le préfet du Littoral, un mandat de dépôt jusqu’au 8 avril, date du procès. Il en est de même pour 8 autres personnes mises en  cause dans ce dossier dont le géomètre Clément Dari. Ils sont aussitôt convoyés vers la prison civile de Missrété.

Il est à signaler que le conseil des ministres, en sa séance d’hier mercredi 20 février 2019, s’est penché sur le dossier et a décidé de relever de ses fonctions, le préfet du département du Littoral, Modeste Toboula, et de confier son intérim, jusqu’à nouvel ordre, à Jean-Claude Codjia, préfet du département de l’Atlantique.

 

M.M

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