Manifestations contre des législatives exclusives : L’Opposition, flop ou moteur diesel ?

Mercredi 3 avril 2019 à Cotonou, les leaders des partis politiques exclus du scrutin législatif du 28 avril ont donné de la voix. Dans leur logique de ‘’pas d’élection sans l’opposition’’, ils ont, dans leur déclaration conjointe, appelé les populations à manifester pacifiquement leur indignation, partout dans le pays. Si dès le lendemain on a pu noter de faibles mouvements de protestation à l’intérieur du pays, notamment à Azovè, Djakotomey, puis à Cotonou où des manifestants ont été très tôt dispersés dans la zone de la Commission électorale nationale autonome  (Cena), les jours suivants pas grand-chose à se mettre sous la dent non plus, à part deux marches pacifiques à Savè et Djougou, hier dimanche. Donc tout bilan fait, au regard de l’enjeu, on peut, sans exagérer, dire que cette première semaine, le mot d’ordre des forces de l’opposition n’a pas été suivi par la base. En tout cas, pas comme la gigantesque mobilisation d’il y a un mois dans la capitale économique. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Un flop dû à l’organisation mise en place par l’opposition ? La stratégie du président Patrice Talon durant les trois semaines vendangées pour la recherche d’un hypothétique consensus, a-t-il eu raison de l’opposition surtout avec le déploiement de militaires sur le terrain ? Si ce n’est pas un flop, est-ce alors une semaine stratégique de round d’observation pour peaufiner la lutte dans le camp de l’opposition ? Autrement dit, les forces politiques opposées à la gouvernance Talon sont-elles dans la dynamique d’un moteur diesel où chaque semaine avant le 28 avril, elles vont monter en puissance dans la mobilisation ?

Worou BORO