Répression des manifestations du 1er et 2 mai : L’opposition demande une enquête internationale

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Contrairement à ce qu’ont annoncé les autorités béninoises quant à la répression des manifestations du 1er et 2  mai 2019, l’opposition béninoise parle de 7 civils tués par balles réelles et annonce par ailleurs plusieurs blessés dont certains graves.  À cet effet, elle dénonce les « excès » des forces armées béninoises, rend le gouvernement responsable, promet des aides aux victimes et leurs familles, appelle à une enquête internationale et demande aux militants de se tenir prêts pour la conduite à tenir.  C’est la substance de leur point de presse tenu vendredi 3 mai 2019, au siège national de la résistance, à Cotonou.

Intégralité de leur déclaration

 

Béninoises, Béninois,

Chers concitoyens,

Le mercredi 1er mai 2019, la police et l’armée ont opéré un encerclement du domicile de l’ancien Président de la République Dr Boni YAYI, à Cadjèhoun. Ce déploiement policier inhabituel dans cette zone, intervient au lendemain de divers appels lancés sur les médias par des personnalités proches du régime, relativement à l’arrestation du Dr Boni YAYI. La population ayant vu en cette manœuvre une tentative d’arrestation de l’ancien Chef de l’Etat, s’est immédiatement mobilisée pour manifester sa colère.

En réponse, et contre toute attente, le dispositif policier et militaire déployé aux abords de la résidence de l’ancien Président de la République, a été renforcé. La police et les éléments de l’armée aux ordres ont tiré à coup de gaz lacrymogène, sur les manifestants, sans réussir à les disperser. Cette situation a dégénéré et conduit à des incidents malheureux à Cotonou, et dans d’autres villes.

Suite à ces événements, les autorités policières se sont prononcées. Des déclarations ont été faites mais il urge pour nous de rétablir la véracité des faits.

En effet, ce mercredi 1er mai, alors que les grandes figures de l’opposition étaient en concertation au domicile du Président Nicéphore Dieudonné SOGLO, à l’exception du Président d’Honneur du parti FCBE, qui pour des raisons de santé, a dû signaler son indisponibilité et s’est donc fait représenter, nous avons été alertés de ce que la résidence du Président Boni YAYI est encerclée par des agents de la police républicaine.

Nous nous sommes donc dépêchés sur les lieux pour mieux comprendre la situation qui prévalait. Une fois sur place, contrairement aux déclarations des autorités de la police républicaine, il n’y avait aucun attroupement en dehors des curieux debout de l’autre côté de l’artère principale et suivant médusés la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Aucune manifestation de l’opposition n’était prévue à cette date. Une fois encore comme par le passé, ces allégations des autorités policières sont mensongères.

Par ailleurs, aux environs de 23 heures, l’armée a pris la relève de la police visiblement débordée.

Profitant d’une coupure fantaisiste d’électricité, certainement provoquée dans les environs, les militaires ont tiré à balles réelles sur la foule amassée devant le portail de l’ancien Président de la République, causant ainsi de nombreuses victimes. Une femme enceinte a été mortellement atteinte, et un jeune homme gravement blessé, est aujourd’hui entre la vie et la mort. A Kandi, on dénombre deux compatriotes tués par balles dans le rang des populations.

Dans son élan despotique, le pouvoir a envoyé les militaires à la charge, le jeudi 02 mai 2019. Ils ont encore ouvert le feu sur des populations civiles non-armées ; bilan : des blessés graves et quatre morts dans le rang des populations aux alentours du domicile de l’ancien Chef de l’Etat, et dans d’autres localités, des arrestations à la pelle.

Du mercredi à jeudi, la répression des manifestants à mains nues, a occasionné neuf (09) morts dans les rangs des populations.

Les Forces de l’opposition condamnent avec fermeté ces actes de barbarie et dénoncent l’usage d’armes à feu sur des populations civiles non-armées.

Elles dénoncent les assassinats de nos concitoyens et les graves dérives autoritaires qui ont eu lieu dans notre pays durant ces 48 heures.

Elles attirent l’attention de l’opinion internationale sur la nature du pouvoir, qui est en place dans notre pays.

Elles réclament une enquête sous la supervision des organismes internationaux, sur la mort des concitoyens tombés sous les balles du pouvoir de Monsieur Patrice TALON. Aux familles de toutes les victimes, elles expriment leurs profondes compassions. Leurs familles doivent être soutenues.

Les Forces de l’opposition ne manqueront pas de saisir, par les canaux appropriés, les instances internationales pour des sanctions ciblées contre des caciques et obligés du pouvoir, tant au niveau de l’armée que de la hiérarchie policière.

Par ailleurs, elles estiment que ces événements malheureux et regrettables étaient provoqués à dessein par le pouvoir pour détourner l’attention de l’appel des forces de l’opposition à l’annulation pure et simple du processus électoral, qui n’est rien d’autre qu’un coup de force institutionnel.

Par un cinglant désaveu, les Béninois, à travers un taux d’abstention historique et record de plus de 90% à la parodie électorale du 28 avril 2019, ont dit NON au régime de terreur de Patrice Athanase Guillaume TALON.

La sentence du Peuple est sans appel : un NON catégorique à la confiscation du pouvoir législatif et une exigence claire d’élections législatives totalement inclusives, transparentes et crédibles, gages de la préservation de notre modèle démocratique fondé sur l’Etat de droit, le pluralisme politique et les acquis de la Conférence Nationale.

Par conséquent, les Forces de l’opposition considèrent nulle et de nul effet la nomination des députés par Patrice TALON, confirmée par la CENA et la Cour Constitutionnelle.

Patrice TALON doit tirer toutes les conséquences du message du peuple ce 28 avril 2019.

En tout état de cause, les Forces de l’opposition appellent le peuple à se tenir prêt pour manifester jusqu’au retour effectif de l’Etat de droit et à la mise en place d’un processus électoral inclusif.

Je vous remercie.

Cotonou, le 03 mai 2019

LES FORCES DE L’OPPOSITION

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