Au sujet d’un autre mastodonte de la musique traditionnelle : Emile Aligbè dévoile 60 ans de vie musicale

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Il a déjà passé 60 ans de sa vie à émerveiller les amoureux de la musique traditionnelle au Bénin. Le chanteur Emile Aligbè lève ici un coin de voile sur sa carrière.  Une carrière riche et pleine de leçon pour la postérité.  Découvrons-le.

 

Un vieux lion de l’arène qui a tout donné. Emile Aligbè n’a peut-être pas eu cette chance d’être connu du grand monde. Parce que victime de son époque qui n’a pas connu l’évolution à grande échelle de la technologie. Mais la panoplie de morceaux, qu’il a pu enregistrer sur les vyniles de quarante tours et sur des cassettes et dont quelques uns ont été convertis aujourd’hui sur des CD rum, porte des étiquettes inoubliables. Très pointilleux dans l’exercice de son art, Emile Aligbè suscite une vive émotion à chaque fois qu’il lui est donné l’occasion d’entonner une chanson. Le timbre de la langue ‘’fongbé’’, comme dans le langage de tout bon aboméen est original. Les paroles colorées de leçons de vie et l’harmonie coulent à fleur de peau. « Depuis que moi j’ai commencé par chanter, je ne me suis jamais donné ce plaisir de lancer des invectives à un collègue chanteur à travers mes morceaux. Toutes mes chansons sont des vecteurs de leçon pouvant permettre aux uns et aux autres d’avoir une boussole c’est-à-dire un repère d’exemplarité », souligne la colosse pour indiquer l’éthique et la morale qui caractésaient son art. A son actif, 32 casettes meublées de plusieurs titres et qui retracent la galerie de sa création. « Moi j’ai compris que les jeunes qui aujourd’hui s’adonnent à ce jeu d’invectives, s’en servent juste pour pouvoir vendre. Parce que ce qu’il faut souligner est que ces types de morceaux attirent l’attention des uns et des autres qui adorent prêter oreille aux injures que chacun se profère. Mais j’insiste sur le fait que ce n’est pas du tout un bon repère », martèle le Baobab. Un bon chanteur selon lui c’est celui-là qui est à même d’amener quelqu’un à ne plus se pendre s’il était dans cette logique ou dans la démarche. Il se définit par sa capacité à promouvoir la paix durable et à inculquer des leçons de vertu à son entourage. « En tout cas c’est ce que moi j’ai fait jusqu’ici » déclare le chanteur. A en croire ses explications, comme un romancier, Emile Aligbè se comporte dans ses chansons comme miroir. « C’est évident que quelqu’un soit déjà victime de ce qui  m’est arrivé déjà une fois dans ma vie. Donc je chante beaucoup plus sur mes propres réalités vécues parce que c’est celle que je maîtrise le mieux. Et à travers cela, nombre de personnes s’identifient et en tirent profit », fait savoir l’icône. Cultivateur de profession, Emile Aligbè est un homme corpulent à l’allure fier et très laborieux. Le septuagénaire semble physiquement résister au poids de son âge. Il remonte le temps : « Quand j’étais encore jeune, si tu étais un jeune cultivateur comme moi et que je te sollicite pour venir me donner un coup de main dans mes champs, si tu n’es pas un vrai endurant et un bras valide assez rompu à la tâche, je t’assure que si je te convie une prochaine fois, tu déclinera volontairement l’offre ». Pendant qu’il exposait avec engouement sa carrière, le rossignole a entonné un morceau qui retrace une philosophie de la mesquinerie humaine. Le contenu métaphorique laissait entendre ceci « Avec tout ce que les hommes pensent de leur prochain, si la providence leur avait déjà donné l’opportunité de voir la jeune pousse des autres, ils l’auraient déjà étiolé comme des pétales de fleur naturelle et dire après que c’est la secheresse qui est à la base. C’est parce qu’ils n’ont pas encore eu cette opportunité d’accomplir leur dessein maquiavélique qu’ils continuent d’être ton bon ami ». Ainsi dit, pour attirer l’attention sur la méfiance quotidienne que l’on doit avoir pendant qu’on est encore dans les serails de la vie terrrestre avec les Hommes. Une manière pour lui de questionner la conscience commune. Pour être un bon chanteur selon le mastodonte, il n’y a pas une école pour cela. C’est une question d’héritage. « Moi mon père a été chanteur, son frère pareil. Et dans le rang de ma famille maternelle il n’en manque pas aussi », explique Aligbè pointant du doigt ceux qui force la chose aujourd’hui. A ce sujet, il raconte une histoire émouvante qui situe le socle de sa carrière professionnelle : « Au départ, j’étais juste un joueur de contre percussion dans un groupe que je suivais et on allait chanter pendant les cérémonies funéraires ou les mariages. C’est un jour et nous sommes encore partis pour animer une cérémonie quand celui qui était désigné par le chanteur principal pour chanter faisait le job mais pas à souhait. Parce qu’à ces genres de cérémonies, ce à quoi tout groupe qui preste s’attend, ce sont les petites pièces de 1 F, cinq francs, qui à l’époque valaient de l’or. Puisuqe cela ne coulait pas comme nous l’aurions souhaité, j’ai demandé à prendre le micro à la grande surprise de tous. Et finalement quand ils me l’ont accordé, c’est en ce moment précis que j’ai chanté pour la première fois en public et c’était mon premier morceau qui m’a révélé non seulement au public de la circonstance, mais aussi à tout le village. Parce qu’avant mon retour à la maison, les échos étaient déjà partout », se rappelle le chanteur en mentionnant que le titre de ce morceau est ‘’Noudédo’’.

 

Teddy GANDIGBE      

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