Hounnonkpè – Houndégnon : Sur les pistes d’une décision suspecte de la Cour

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Est-ce la fin ou plutôt le début du chemin de croix pour les Inspecteurs généraux de Police, Sessi Louis Philippe Houndégnon et Akofodji Nazaire Hounnonkpè sous le régime de la Rupture ? Bien malin qui pourra répondre à cette interrogation. Le moins qu’on puisse en tout cas dire, à cette étape des faits, est que la sanction prise récemment contre le premier par le ministre de l’intérieur et le remplacement du second, hier mercredi, de son poste de Directeur général de la Police républicaine (Dgpr), qu’on peut également considéré comme une sanction, viennent relancer le débat sur la décision de la Cour suprême à l’encontre des deux officiers supérieurs. Une décision bien suspecte désormais. Les faits…

 

En réalité, à y voir de près, le feu couvait depuis sous la cendre. Entre les Généraux Houndégnon et Hounnonkpè, chacun en ce qui le concerne, et le pouvoir de Patrice Talon, ce n’était pas la lune de miel. Les rumeurs se faisaient persistantes à un moment donné, mais très vite, elles seront démenties. Ce n’est qu’en mai dernier que le premier vrai symptôme du malaise sera révélé par une décision de la chambre administrative de la Cour suprême qui vient remettre en cause le décret n°2015-416 du 1er août 2015 relatif à leur nomination au grade d’inspecteur général. Leur accession audit galon n’aurait pas suivi les étapes normales sous le pouvoir de Yayi Boni. Certaines langues, pour démontrer que la décision n’a rien de politique, ont rappelé que ce sont des contrôleurs généraux lésés à l’époque qui avaient saisi la Cour. Et pourquoi c’est trois ans après la gouvernance Talon qu’une telle décision intervient ? Là encore, des justifications n’ont pas manqué chez les thuriféraires.  » La justice a son rythme », ont-ils argué. Mais progressivement, au fur et à mesure que le chapelet s’égrène, tout semble se mettre à nu.

 Le cas Hounnonkpè

Adjoint de Sessi Louis Philippe Houndégnon qui était Directeur général de la Police nationale, sous le régime Yayi, Nazaire Hounnonkpè sera fait Dgpr à l’avènement du pouvoir Talon suite à la réforme ayant entraîné la fusion de la Gendarmerie et de la Police nationales.  Tout se passait relativement bien, quand début mai, au lendemain des législatives pendant que ça tirait dans tous les sens et ça brûlait des biens privés à Cotonou, on apprend la  » fuite  » du Général Dgpr vers l’Hexagone à la recherche d’asile. Son adjoint serait désigné pour gérer les affaires courantes et assurer donc l’intérim. Mais quelques semaines plus tard, c’est-à-dire le 20 mai, on tentera, par une grande action de communication, de rabattre le caquet à ceux qui allaient sur la piste de  » fuite  » du Dgpr. En effet, lui-même, en personne, finit par rentrer cette nuit puis fut accueilli à l’aéroport international de Cadjèhoun. Il serait allé en mission et il en revenait ainsi. Dans une vidéo d’un Web activiste, le seul d’ailleurs à aller interviewer le Général à l’aéroport parmi la pléthore de journalistes et de médias au Bénin, le supposé exilé, dans un regard et un sourire pas sereins, essaie vaille que vaille de démentir tout ce qui a été  » colporté  » sur sa personne.  » Moi, je bénis le Seigneur et remercie tous ceux qui ont choisi la voie de la destruction. Ils sont les seuls à connaître les mobiles. Moi, je n’ai aucun problème. J’étais bel et bien en mission. Je suis rentré et je leur souhaite beaucoup de courage dans le mensonge  », a déclaré depuis l’aéroport Nazaire Hounnonkpè. Chose bizarre, cette déclaration et cette apparition seront les dernières que le Général, qui était régulièrement au-devant de la scène, fera avant son remplacement officiel de la tête de la Dgpr hier mercredi 17 juillet 2019. On s’attendait à le voir faire des points de presse dans les échanges de tirs entre l’armée et les chasseurs à Tchaourou et Savè, comme il en avait l’habitude  avant les législatives non inclusives du 28 avril, mais, hélas !  Les dernières rares apparitions du désormais ancien Dgpr, c’étaient pour se rendre à l’église les samedi ou dimanche dans son quartier à Calavi Cité Arconville. Et là où ça paraît plus suspect, le Général Hounnonkpè, de retour le 20 mai, sera aussi accueilli le 23 mai, soit quelques 72 heures plus tard, par la décision de la chambre administrative de la Cour suprême qui se prononce sur la façon dont le grade d’inspecteur général leur a été attribué, avec bien sûr son collègue Houndégnon, et fait d’eux les plus gradés de la Police.

 Le cas Houndégnon

Lui, au temps du président Yayi Boni qui l’a fait Général, il avait joué un rôle important dans l’affaire tentative d’empoisonnement de ce président de la République. Une affaire dont le cerveau suspecté à l’époque était le richissime opérateur économique Patrice Talon devenu président de la République. Louis Philippe Houndégnon était allé même aux trousses de l’exilé Talon en France. Abandonné au  » garage  » à l’avènement de la nouvelle administration en 2016, il se verra confier, presque deux ans après, un poste de Secrétaire permanent d’une Commission en charge de lutter contre le terrorisme. Le temps pour lui de bien  » s’asseoir  », il y aura brouille entre son ministre de tutelle et lui. On était en avril 2019, période très sensible des élections législatives. Le ministre de l’intérieur va lui adresser une demande d’explication le 12 avril par rapport à son comportement envers lui et le secrétaire général dudit ministère. Le 15 avril, le Général Houndégnon répond sur une dizaine de pages en faisant des cours de droit administratif à sa hiérarchie.  Dans les lignes de la longue réponse, il n’est pas rare de voir l’expression  » moi, général  »… La lettre parvenant à l’autorité, la décision de sanctionner Louis Philippe Houndégnon, en le suspendant de ses fonctions, pour  » indiscipline grave et mauvaise collaboration  » ne sera prise que le 28 juin. Sans doute, à cause de la période très critique des élections. L’Arrêté portant sanction fera le tour des réseaux sociaux, quelques jours plus tard, à la surprise générale.

 Récapitulatif

Premier point : brouille entre Houndégnon et le ministre Sacca Lafia, déjà en avril avec une note dans laquelle le super flic en tant que  » Général  » ne voulait pas se laisser marcher dessus, ou du moins a fait l’option d’observer une  » résistance à l’illégalité  » (pour le reprendre).

Deuxième acte, en mai, la décision de la Cour suprême intervient avec entre-temps la situation à polémique de Hounnonkpè. Pure coïncidence entre ces deux faits et la suspecte décision de  » dégonfler  » celui qui dit à haute et intelligible voix qu’il est  » Général  » et son  »acolyte  »?  À chacun de se faire son opinion au regard des faits dressés ici.

Le moins qu’on puisse se demander, est-ce que les deux généraux sont déjà à la 14ème station du chemin de croix ou sont-ils encore à la 12ème ? Autrement, à la suite de ces sanctions respectives, est-ce définitivement terminé pour eux ou va-t-on engager d’autres procédures judiciaires contre eux à la suite d’éventuels audits quand on sait comment la machine fonctionne depuis le 6 avril 2016?

 Worou BORO

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