Entretien avec le gardien de but de l’Aspac, Judicaël Agbokou : «…C’est un objectif personnel d’être convoqué en équipe nationale»

Judicaël  Agbokou (27 ans) est un joueur béninois qui évolue au sein du club portuaire de l’Association sportive du port autonome de Cotonou (Aspac). Originaire de Comé dans le département du Mono,  Judicaël  Agbokou, dans une interview qu’il nous a accordée, retrace son parcours. Il est revenu sur son objectif avant de confier son désir d’être appelé par Michel Dussuyer. Mais pour l’ancien joueur de l’As Tonnerre, tout passera par le travail… 

Judicaël, peux-tu retracer tes débuts de footballeur aux lecteurs ?

J’ai été formé au Centre de formation «Sport et Etudes de Taneka» de Natitingou. Après mes cinq années de formation, j’ai rejoint Espoir de Savalou en 2008, alors en Première Division. C’est de Savalou que tout est parti. J’ai joué dans pas mal de clubs au Bénin. Je peux citer, l’AS Tonnerre de Bohicon, l’AS Police, Energie Fc. Hors du pays, je peux vous dire que j’ai joué au sein de EL Kanemi Warriors, Ikorodu United. Et depuis la phase retour de la saison écoulée au Bénin, je joue au sein de l’Aspac du Bénin.

Justement en 2017, tu as signé avec El Kanemi Warriors, club de Première Division au Nigéria. Comment es-tu arrivé là ?

C’était par le biais d’un manager. Il m’a contacté parce qu’il avait entendu parler de moi et il voulait un gardien avec du vécu. A la base, je partais pour Rangers international d’Enugu. Ils venaient de remporter le championnat du Nigéria et ils voulaient étoffer leur effectif. Malheureusement,  j’y suis allé mais le coach a été limogé, trois jours après mon arrivée. Donc, finalement j’ai signé avec El Kanemi Warriors.

Tu as le talent de faire de très beaux arrêts. C’est quoi ton secret ?

Je travaille beaucoup la souplesse. Parce qu’un gardien de but doit pouvoir anticiper sur la réflexion de l’attaquant. Et si tu n’es pas agile, tu auras beau savoir ce que l’adversaire veut faire, tu ne pourras pas vite réagir. Donc, j’ai des exercices spécifiques que je fais.

Envisages-tu une probable convocation de Michel Dussuyer pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations Cameroun 2021 ?

Le championnat vient de commencer et mon objectif est d’aider mon club à jouer le haut du tableau. De plus, c’est un objectif personnel d’être convoqué en équipe nationale. Pour cela, ça passe par de bonnes performances chaque week-end. Donc, je continue de travailler et on verra la suite.

Quels sont tes projets pour la suite de ta carrière ?

Mon ambition à court terme est de bien finir la saison avec Aspac et décrocher une qualification pour une compétition africaine de clubs. La suite, c’est Dieu qui décidera. Je suis toujours prêt à affronter tous les challenges qui se présentent à moi.

Quel regard critique portes-tu sur le football béninois ?

Je pense qu’on a perdu beaucoup d’années après l’avènement de Moov Ligue 1 en 2010. Mais depuis deux ans, les dirigeants ont décidé de changer les choses et l’illustration parfaite est la reprise des championnats nationaux de football. Si ça continue comme ça encore quelques années, le niveau de notre championnat n’aura plus rien à envier aux meilleurs de la sous-région.

Quel est ton pire souvenir en football ?

Mon pire souvenir en football, je dirai mon transfert avorté en 2016 au stade Malien de Bamako pour des problèmes de négociation. A mon retour sur Cotonou, je suis tombé malade pendant des semaines. Je ne m’en revenais pas.

Pour finir, qui sont les entraîneurs qui ont marqué ta carrière ?

J’ai eu la chance de rencontrer de très grands entraîneurs depuis le début de ma carrière. Ceux qui m’ont le plus marqué, je dirai d’abord Akouess Amidou. C’est lui qui m’a formé. Il m’a énormément appris en tant qu’homme et en tant que footballeur. Ensuite, il y a le coach Luc René Mensah. C’est comme un papa pour moi et enfin, le coach Frédéric Martin. Il était l’entraîneur des gardiens de l’équipe nationale A en 2010.

Odette SAVI (Coll)