Coupe d’Afrique des nations de handball, Tunisie 2020 Le responsable Média et Communication: Montassar Yazidi dresse le bilan

A travers un entretien qu’il nous a accordé, Montassar Yazidi, responsable Média & Communication de la dernière Coupe d’Afrique des nations de handball, Tunisie 2020, a dressé le bilan de la compétition. Le Directeur de l’Agence Média Presse Sport en Tunisie et ancien handballeur a évoqué, entre autres, la prestation de la Tunisie, du Cap Vert, de l’Angola et du public. Il a aussi abordé le côté organisationnel de l’évènement. Lisez-plutôt cette première partie de l’interview. 

La Tunisie a-t-elle raté son objectif en perdant la finale face à l’Egypte ?

La Tunisie a raté son objectif. Comme vous le savez, la Tunisie c’est le tenant du titre déjà par rapport à la dernière compétition. Et c’est elle qui a plus de titres au niveau africain. En accueillant la CAN chez nous, l’objectif suprême était de gagner la CAN et bien évidemment, aller aux Jeux olympiques de Tokyo 2020.

A quel niveau la Tunisie a perdu cette finale ?

La finale, je pense qu’on ne l’a pas ratée. Mais c’est plutôt l’Egypte qui l’a bien négociée. On a vu que l’Egypte était mieux préparée que la Tunisie surtout sur le plan mental. On a vu une équipe d’Egypte qui était très sereine, tactiquement très disciplinée dans le jeu. On voyait que chacun des Egyptiens savait quoi faire sur le terrain, à l’inverse de l’équipe de Tunisie qui était un peu perdue. Alors, peut-être la pression a agi négativement sur l’équipe de  Tunisie, bien évidemment plusieurs joueurs n’étaient pas sélectionnés par le coach Tony Girona qui a créé un peu de souci en termes d’effectif et puis derrière, le déroulement de la CAN n’avait pas un rythme soutenu pour que l’équipe arrive en forme le jour J.

Le public a-t-il été plus un handicap qu’un atout pour les Aigles ?

Je pense que le public tunisien a été un handicap effectivement car il n’a pas joué son vrai rôle. Vous avez vu, tous les journalistes présents  à la CAN, que le public était un public de famille. Donc, il n’y a pas eu une grande poussée comme si on  avait un terrain neutre. Mais tout de suite, on ressentait que le public n’était pas content quand c’est une balle qui était ratée etc… Donc, ça a joué sur les joueurs malgré une ambiance festive dans la salle avec Dj Stella à l’européenne. Sportivement parlant, effectivement, le public n’a pas été derrière cette  équipe nationale. Il n’y a pas eu l’encouragement qu’il fallait. On ne sentait pas qu’on était vraiment en Tunisie quand la Tunisie  joue. Donc, les joueurs ressentaient tout cela et beaucoup d’entre eux m’ont confié qu’ils n’avaient vraiment pas de soutien. Ils ne sentaient pas que le public était vraiment derrière dans les moments cruciaux comme il le faisait avant, comme on l’a vécu lors de la dernière CAN qui a été organisée en Tunisie en 2006 où il y avait la finale Tunisie # Egypte mémorable avec un public «fou» et qui donnait des ailes aux Aigles.

Que peut-on retenir de la prestation du Cap-Vert ?

Le Cap-Vert, c’est la  première participation à une CAN, qui laisse vraiment un avis très honorable sur cette sélection qui est vraiment la surprise de la CAN. Une équipe très jeune. On a quelques informations comme quoi, il y a neuf joueurs Portugais naturalisés dans cette équipe. Mais ça n’enlève pas le mérite d’avoir fait une CAN très honorable avec une qualification quand même au championnat du monde qui va se dérouler en Egypte en 2021. C’est une équipe qui a laissé une très belle impression chez les Tunisiens en disant qu’il y a une nouvelle équipe qui monte en Afrique. Ça va élever, je pense, le niveau de la compétition dans les prochaines éditions.

L’Angola… 

L’Angola, elle est arrivée au dernier carré. Chose qu’elle s’est habituée à avoir ces dernières années. Ce que je peux dire par rapport à ça, je suis tombé sur un match de classement où il y avait une nouvelle Algérie. Une Algérie qui reprend sa place progressivement sur l’échiquier du continent. Au vu du niveau qu’il y avait, je pense que l’Angola a pris la place qu’elle méritait. Je ne vois pas de régression dans ce qu’a présenté l’Angola mais plutôt une progression de l’Algérie. Comprenez, dans une compétition, vous savez, on n’est pas seul. Il y a d’autres équipes. Des fois, on n’est pas en train de régresser mais les autres sont en train d’avancer. Je pense que c’est ce qui s’est passé avec l’équipe d’Angola.

Très belle organisation pour la Tunisie. Tout le monde était unanime là-dessus. La déception a été les deux minutes de la fin de la finale.

Comment est-ce que le Comité d’organisation a vécu cela ?

En termes organisationnel, nous avons essayé de mettre une organisation parfaite pour accueillir tous nos confrères, toutes les équipes, tous nos invités du continent. Je pense qu’on a donné le meilleur de nous-mêmes pour que ça soit fait. Effectivement, les incidents de la finale ont fait qu’une tâche noire a entaché le livre de cette organisation. Toute l’équipe du Comité d’organisation était très déçue par rapport à ce qui s’est passé. C’est l’image de la Tunisie qui était touchée. C’est l’image du sport tunisien qui était touchée et c’est tout le travail qu’on a fourni pendant la CAN mais avant la CAN aussi. Puisqu’il avait un temps de préparation qui venait gâché un peu la fête avec l’amertume de la défaite à la finale bien évidemment, ça a laissé une grande trace. Bon, par la suite, on a vu qu’il y avait des sanctions qui étaient attribuées par la Cahb (Confédération africaine de handball, ndlr). J’estime que ces sanctions étaient aussi clémentes. On essaye de digérer petit à petit ce qui s’est passé mais malgré cela, ça reste à travers la gorge de tout le Comité d’organisation

Transcription : Abdul Fataï SANNI & Mariano TOINOU (Stg)