Entretien avec Adolphe Houssou, porte-parole des syndicats de la santé: “6 points de revendications sur 16 sont satisfaits“

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Dans un entretien exclusif accordé à votre journal à l’issue du dernier Conseil sectoriel du dialogue social du secteur de la santé, le porte-parole du Collectif des syndicats de la santé, Adolphe Houssou a estimé que rien n’évolue quant à la satisfaction de leur plateforme revendicative. A l’en croire, sur 16 points de revendication, seulement 6 sont satisfaits. Lisez plutôt !

 

Dites-nous Sg, que faut-il retenir au terme des travaux du Conseil sectoriel du dialogue social ?

Il faut retenir qu’il ne devrait plus avoir de Conseil sectoriel pour le dialogue social étant donné qu’un nouveau cadre a été défini, c’est-à-dire la commission administrative paritaire. Mais le ministre a voulu que nous tenions ce dernier Conseil sectoriel sur notre demande. Parce que nous avons tenu une dernière réunion et nous avons voulu débattre des sujets propres au secteur avant d’entrer dans la grande commission. Donc, c’est sur cette base que le ministre de la santé a accédé à notre requête. A cette séance, tous les syndicats ont répondu présents, l’administration également, un représentant du Conseil national du dialogue social y était ainsi que des représentants des ministres de la fonction publique et des finances. Ce que nous pouvons retenir, c’est que les problèmes restent les mêmes, les revendications sont comme des serpents de mer comme eux-mêmes le disent. Nous n’avons pas constaté une grande différence si ce n’est que les actes d’avenants qui sont sortis récemment. On n’a pas constaté d’évolution quant à la satisfaction de nos revendications. Mais on nous a fait des promesses par rapport à chaque problème. Mais cette fois-ci, nous avons exigé qu’il y ait des échéances et c’est cela que nous avons défini ensemble.

Dites-nous concrètement, monsieur Adolphe Houssou, durant les deux jours qu’ont duré les travaux du Conseil sectoriel du dialogue social, quels sont les principaux points de revendication débattus ?

D’abord, il faut reconnaître qu’il y a 16 points de revendication au total, ils ont eu à donner satisfaction à six points. Parmi les six points, il y a des primes qu’ils ont prévues payer mais ils n’ont pas payé la totalité. Nous leur avons rappelé cela parce qu’ils ont crié sur tous les toits que des milliards seront débloqués pour payer les primes. Il y a la carrière des agents, nous avons beaucoup insisté dessus car c’est la carrière qui nous conduit à la retraite. Il y a la disparité catégorielle. Il y a des agents à la date d’aujourd’hui, qui ont fait la même école, qui travaillent dans le même service et pour le même travail, il y a de disparité au niveau des salaires. C’est-à-dire les Agents permanents gagnent plus que les agents contractuels de l’Etat. Nous avons demandé que cela soit corrigé. Il y a une communication qui est introduite depuis longtemps mais rien à ce jour. Si vous nous voyez porter des bandeaux rouges, c’est parce que nous sommes mécontents. Il y a des agents qui sont partis hors plan de formation mais à leur retour, ils sont utilisés avec les diplômes acquis sans pouvoir être payés. Le plan de formation n’est pas sorti jusqu’à la date d’aujourd’hui. L’uniformisation du corps des infirmiers, ce dossier reste toujours à l’étape administrative. Tout ceci a bloqué le plan de formation et ce sont des points qui concernent la carrière des agents. Nous leur avons demandé pourquoi cela n’a pas évolué, ils n’ont pu nous dire pourquoi.

Face au fait, avec la suppression du droit de grève, difficile de se faire entendre comme auparavant et récemment à la faveur d’une journée bilan, les syndicats du secteur de la santé ont défini de nouvelles stratégies d’action pour obtenir gain de cause quant à la satisfaction de leur plateforme revendicative. Qu’en est-il de ces actions ?

Nous avons commencé et vous avez constaté qu’il y a des banderoles dans l’enceinte du ministère de la santé. Ces banderoles expriment notre colère parce que quand l’autorité sort, on a l’impression que tout va bien dans le secteur. C’est parce que nous n’avons plus le droit de grève, on ne crie plus, on ne nous entend plus, donc tout va bien. Nous avons voulu dire à la population que ça ne va pas. Dans les hôpitaux, vous verrez les mêmes messages sur des affiches. La deuxième étape, c’est le port des bandeaux. Et la troisième étape, nous allons faire des points au niveau des hôpitaux pour voir les équipements achetés. Quand ils disent que tout va bien, est-ce qu’ils ont fait les statistiques des décès, les conditions dans lesquelles les agents travaillent. Nous allons le faire et en parler. Parce que nous les avons attendus pendant longtemps pour qu’ils disent ce qu’ils doivent faire pour donner satisfaction à nos revendications. Ils mentent à la population et la seule chose qu’ils sont en train de faire, c’est de faire pression pour demander qu’on dénonce les agents de santé comme si ce sont eux qui tuent les patients. Il y a un autre paramètre qui a énervé tout le monde. On a fermé les cliniques privées, la masse de travail a augmenté. Ils ont pris deux décrets brandis partout dans les médias pour exposer que les conditions de travail et de vie des agents de santé ont été améliorées. Dites-vous comment ces décrets évoluent aujourd’hui. Les décrets n’ont pas bougé, ça crée de confusion dans les hôpitaux. La garde n’est plus organisée, les permanences ne sont plus organisées comme il le faut donc les agents sont sous pression en travaillant. Et ce qu’on doit leur payer depuis octobre, rien n’a été payé jusqu’à la date d’aujourd’hui. C’est pour vous dire qu’ils prennent les textes sans réfléchir, sans associer les acteurs concernés. Nous avons critiqué ce décret. Parce que le décret exige qu’il y ait suffisamment d’effectifs mais l’effectif n’y est pas. On ne pense pas au recrutement. La seule chose à laquelle on pense, c’est le licenciement. Quand un agent fait quelque chose, il faut le licencier. Nous n’avons pas voulu nous fâcher et sortir de la salle parce que c’est le dernier conseil sectoriel. Ils ont fait des promesses, on attend de voir la suite.

Faire des promesses, ce n’est pas un fait nouveau avec les autorités béninoises. Pensez-vous qu’il suffit des bandeaux rouges, des banderoles et autres pour parvenir à contraindre le gouvernement à vous donner gain de cause ?

Cette stratégie va aboutir. Nous avons vu que les banderoles que nous avons affichées portent déjà leurs fruits parce que nous avons mis à nu ce qui se cachait aux populations et aux militants. Quand des partenaires techniques et financiers viennent au ministère, ils verront les banderoles et sauront que les gens sont mécontents. C’est une action forte. Les différentes étapes de notre stratégie seront exécutées une à une et vous verrez que cela va donner.

Un message à l’endroit des militants, de la population et du gouvernement ?

Je voudrais dire au ministre de la santé que si nous portons nos bandeaux rouges, cela veut dire que nous sommes mécontents. Au Chef de l’Etat, nous ne savons pas si on lui dit la vérité.  Parce que la rencontre que nous avons eue avec lui en novembre 2017, il avait parlé comme un père de famille et on a cru qu’il était engagé. Il faut qu’il demande le point des engagements qu’il a eu à prendre avec nous. Les revendications sont satisfaites à peine à 35%, ce n’est pas juste. Nous ne sommes pas contre les réformes mais qu’on mette les gens dans de meilleures conditions de travail. A l’endroit des militants, je les invite à rester calmes et mobilisés.

 

Propos recueillis par Aziz BADAROU

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