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Les mesures d’isolement et de sécurité décidées par le gouvernement pour lutter contre le coronavirus sont désormais entrées en vigueur. Sur le tronçon Porto-Novo-Cotonou, personne ne déroge aux nouvelles règles. Point de ce jour 1 de l’application de ces mesures, sur ce trajet.
En riposte contre la propagation du coronavirus au Bénin, le gouvernement a décidé en plus de certaines mesures de sécurité et d’hygiène, de la mise en place d’un cordon sanitaire autour de plusieurs villes du pays dont Cotonou et Porto-Novo. Cette mesure d’après un communiqué du ministère de l’intérieur est caractérisée entre autres, par l’interdiction de circulation des bus et minibus de transport en commun de personnes, l’interdiction aux taxi-motos de transporter plus d’une personne à la fois ou encore la limitation du nombre de passagers à bord des taxis et embarcations à trois personnes au maximum. Depuis son entrée en vigueur hier, lundi 30 mars 2020, un tour à Cotonou a permis de constater que les lignes ont vraiment bougé dans le rang des populations. D’Ekpè-gare à Tokpa, aucune trace de ces bus de transport en commun, en circulation. Mieux, les taxis malgré leur non-interdiction, se font aussi très rares. En témoigne le nombre (3) rencontré sur tout ce trajet. A bord de ceux aperçus, s’y retrouvent 4 personnes dont 1 chauffeur et 3 passagers, dans la plupart des cas. Par contre, c’est la pluie et le beau temps pour les taxi-motos. Sur le parking clairsemé de la gare d’Ekpè, il faut attendre l’arrivée de l’un parmi eux, avant de s’offrir ses services. Ceci, parce qu’en l’absence des minibus et taxis, ces ‘’Zem’’ sont désormais le principal moyen de transport des populations. Sur le même trajet, il est à signaler que pour cette première journée, quelques-uns des conducteurs de ces motos, ne respectent pas encore les consignes des autorités. Car, certains, au lieu d’un passager désormais, continuent de prendre deux personnes à la fois sur leurs engins. Seulement, ce comportement qui viole les mesures en vigueur, ne peut dépasser certaines zones. Sinon, une équipe de la police républicaine, en barricadant une partie du tronçon, veille au grain. A ce niveau, nul ne passer s’il viole une quelconque de ces mesures. Si aucun conducteur n’est arrêté jusqu’à 9 heures à ce poste de contrôle, il est évident que les populations comprennent l’enjeu de ces mesures. Moins fluide et très peu danse, la route Porto-Novo-Cotonou est donc plus que jamais ouverte aux fans de la grande vitesse. A Tokpa en passant par les différents parkings de transport en commun, le constat n’a pas varié. Pas une seule présence de ces minibus. Les quelques cinq taxis aperçus sont quant à eux pour la plupart stationnés, derrière la pharmacie ‘’Les 4 Thérapies’’. Néanmoins, la présence de certains chauffeurs à ce lieu, est patente. « Je constate depuis ce matin que l’Etat est fort. L’Etat a un pouvoir inimaginable sur nous qui constitutions la population », s’étonne un parmi eux, en pleine causerie avec ses pairs. Et à un autre de répliquer : « Qui pourra imaginer que le Parking aura cet aspect il y a quelques jours ? Si j’avais une moto, j’allais déjà commencer par faire aussi Zem depuis cette nuit et ce tous les soirs, en attendant qu’on nous autorise à rouler ». Malgré l’ouverture des boutiques, l’affluence au niveau de ce marché international n’est en aucun cas celle d’antan même après 9 heures de cette première journée de mise en pratique de ces mesures. En clair, ces trois mesures du gouvernement ont eu un écho aussi large que favorable au sein des populations. Au point où l’on est tenté de reconnaitre à l’aune du peu d’affluence en ce jour 1, que certains citoyens confondent isolement au confinement. C’est ainsi parti pour deux semaines !
La surenchère des taxi-motos
A quelque chose malheur est bon ! Dit-on. Cette Maxime semble bien s’adapter à la situation que vivent les usagers des minibus et taxis, depuis ce lundi. Contraints pour la plupart à se ruer vers les taxi-motos faute d’interdiction de circulation des minibus, cette frange de la population pour ceux parmi elle qui veulent forcément rejoindre le centre-ville, ont été obligés de mettre un peu plus, la main à la poche. Et pour cause, les différents tarifs autrefois proposés par ces conducteurs de taxi-motos ont dès lors doublé. D’autant plus qu’ils seront désormais les seuls maitres à bord au cours de cette période, faire un maximum de chiffre d’affaires est devenu le leitmotiv de la plupart d’eux. Une situation que dénoncent déjà les populations et qui risque de les faire souffrir davantage.
J.G
