Après le tollé qu’ont suscité les élections législatives non inclusives aussi bien sur le plan national qu’international. Après le taux de boycott (83%) jamais enregistré depuis le Renouveau démocratique, on avait pensé que le gouvernement de la Rupture voudrait corriger les choses. Le processus électoral pour les communales enclenché, les mesures prises telles que la gratuité du quitus fiscal, la relecture du code électoral qui a permis d’assouplir les conditions de participation aux partis politiques…, étaient perçues comme gage de la volonté du chef de l’Etat de faire des élections communales les plus ouvertes, les plus participatives. Erreur ! Avec cette décision de maintenir les élections malgré la menace Covid-19, malgré les exemples en France, en Ethiopie…, on se rend à l’évidence que l’amélioration du taux de participation n’a jamais été un souci majeur. Sinon comment comprendre autrement ce maintien ? Tous les analystes sérieux prévoient pour l’Afrique le pic de l’épidémie en Mai, juin et juillet. D’un autre côté, les mesures de prévention qui sont prises au Bénin ne sont pas les plus radicales comparativement aux pays limitrophes. Sans être un oiseau de mauvais augure, ce n’est pas évident que la menace soit enrayée d’ici deux mois. Dans un tel contexte, rien n’urge plus qu’une riposte efficace contre cette pandémie, pour qu’elle fasse le moins de morts possibles. Pas même les élections communales qui d’ailleurs ne sont même pas constitutionnelles. Dans un contexte où le gouvernement ferme les bars, appelle à éviter les rassemblements, les cérémonies festives, limiter les déplacements au strict minimum, on ne peut encore inviter les populations à sortir pour élire les conseillers communaux et municipaux, quelles que soient les dispositions prises. Cela n’aura pour résultat qu’un boycott massif. Mais apparemment, la Rupture y est déjà habituée.
B.H