Son fils arrêté et oublié en prison: Maman David-Rhodès meurtrie, son appel aux autorités

Après plusieurs mois passés déjà par son fils David-Rhodès Savi à la prison civile de Missérété, elle dit être incapable de dire avec précisions les raisons de son arrestation. Au-delà, la maman de David-Rhodès Savi est meurtrie parce que le dossier qui serait en instruction ne bouge pas. Ne sachant plus à quels saints se vouer, elle lance un cri de cœur à l’endroit des autorités au plus haut sommet. A défaut du président Patrice Talon, maman David-Rhodès s’adresse à ses ministres Alain Orounla et Séverin Quenum, respectivement en charge de la Poste et de la Justice, par ailleurs tous deux Avocats de la veuve et de l’orphelin. Son cri de cœur, souligne-t-elle, n’est pas pour demander une quelconque faveur, mais pour que les choses bougent et que le droit soit vraiment dit afin que chaque partie soit située dans ce dossier qui reste flou. Lire son invite.

« Mon fils est agent à la Poste et depuis des années. Il travaillait bien. Mais subitement le 29 janvier, il a été arrêté. Et il a été arrêté où ? Dans un bureau de poste, où il est parti d’abord déposer une convocation au Dg parce qu’ils ont un différend, et il s’est rendu ensuite à un autre bureau de la Poste. Et c’est là où il a été arrêté, sans motif, rien. Il a été conduit à la Bef (Brigade économique et financière, Ndlr), et ensuite déféré à la prison. J’ai été le voir, je lui ai demandé ce qu’on lui reprochait. Il m’a dit qu’on lui a dit qu’il est cavale. Ça m’a beaucoup étonné. Quelqu’un qui est en cavale se promènerait-il dans des bureaux de la Poste ? On l’a mis en flagrant délit. Flagrant délit selon moi veut dire pris la main dans le sac. Il est pris la main dans le sac, mais la poste ne peut pas prouver ce flagrant délit. Et après 6 mois, on le met maintenant en instruction. Ce qui m’étonne, c’est qu’ils sont trois co-accusés. On donne des convocations aux deux autres et à mon fils on n’a jamais donné de convocation. Il n’a jamais été interpelé par qui que ce soit. A moins que la poste ne me le prouve. Et qu’elle ne prouve tout ce qu’elle dit. Quand on accuse, il faut prouver l’accusation. C’est tout ce qui me dérange ça.

En tant que ministre de la Communication et de la Poste, j’ai un respect pour lui, et je voudrais qu’il mette la main à la pâte dans ce dossier, où on a mis mon fils là depuis et rien ne bouge.  Je ne peux que le prier d’intercéder en faveur de mon fils pour que la vérité soit dite.

 Le chef de l’Etat, il est très occupé, avec ce problème de coronavirus, ça s’ajoute encore à ses préoccupations. Et je le respecte beaucoup, je l’admire mais, quand les enfants se battent, il faut que le papa vienne pour faire ce qu’il faut pour calmer ses enfants. Voilà !  J’ai demandé à le voir, si c’est possible, ce serait très bien. C’est pareil, le ministre de la justice, c’est lui le chef des juges. Il est aussi interpelé dans cette affaire. Je ne veux pas de faveur, si mon fils est prouvé coupable parce que jusqu’à présent il n’est pas coupable. Il est un prévenu comme les autres. Et il doit jouir des mêmes traitements que les autres. Mais on ne fait pas la même chose, les autres sont libres, alors que mon fils est incarcéré. Il ne faut pas accuser pour accuser. Il faut avoir des preuves. On sait bien que qui veut noyer son chien l’accuse de rage parce que tout ce qu’ils racontent, ce n’est pas vrai. C’est la preuve qu’ils doivent apporter pour que le monde entier sache que c’est vrai. On les appelle, ils ne viennent pas, ils ont mis l’enfant en prison, on les convoque ils ne viennent pas. On demande des pièces ils n’apportent pas. Moi je ne connais pas grand-chose dans le domaine de la justice. Ce que je veux demander, quand on est en instruction, est-ce qu’il y a un délai ? S’il n’y a pas de délai, c’est illimité ? Il va rester là comme ça à moisir ? C’est ma question, moi je ne connais rien ».

Propos recueillis par Mike M.