Entretien avec le handballeur béninois Rock Feliho: «Je suis très ambitieux pour le handball béninois et celui africain»

Handballeur d’origine béninoise évoluant à Nantes Handball Club en France, Rock Feliho s’est prêté aux questions des hommes des médias du Forum sportif «Africa Hand United». Au menu des échanges, plusieurs sujets ayant trait à l’actualité sportive en matière de handball au Bénin, en Afrique et dans le monde. Pour cette première partie de son intervention, nous nous sommes intéressés à son après carrière et ses projets avec son pays d’origine, le Bénin. Lisez-plutôt !!! 

Que comptez-vous faire après votre carrière ?

Ma retraite sportive, pour l’instant, je suis toujours sous contrat avec Hbc de Nantes. On va jouer la Ligue des champions. Il y a encore plein de trucs très excitants qui sont à jouer. Je ne désespère pas retourner en Cologne pour une autre Ligue des champions. On s’est arrêté à la dernière marche. Ça reste un petit rêve et un petit objectif personnel. Je joue encore mais évidement, je sais que je suis plus à la fin de ma carrière que le début. J’ai des ambitions. Déjà en France, par rapport à mon après carrière mais j’ai envie de faire plusieurs choses, d’essayer de développer le handball béninois et africain. C’est quelque chose qui m’importe. Aujourd’hui, il y a quand même une volonté d’ouverture du handball. Avec la dernière CAN, il y a eu beaucoup plus de pays africains qui ont su se qualifier pour le mondial. C’est déjà génial mais maintenant, il faut que ces pays puissent aller plus loin, pas juste pour participer et faire acte de présence. Ce n’est pas ça l’objectif. Petit à petit, ça va donner l’expérience afin qu’il y ait après des résultats. Il faut être ambitieux et je suis très ambitieux pour le handball béninois et celui africain.

Premier Béninois à évoluer à un si haut niveau du handball mondial, comment comptez-vous, à la longue, apporter votre expérience et votre connaissance pour accompagner le handball au Bénin ?

Je suis le premier Béninois à évoluer à un si haut niveau  du handball mondial et j’en suis très fier. Après, j’espère que je vais pouvoir amener cette expérience, mon expertise, mon niveau et mes qualités pour le développement du handball béninois. Pour moi, ça coule de source d’apporter ma pierre à l’édifice du handball béninois et de contribuer à son développement, à son renouveau. Je sais que le handball au Bénin, c’est une discipline qui est aimée, qui est pratiquée et qui a eu certains succès. Il y a eu un désert difficile mais je pense que la motivation, l’envie et les différentes mesures qui peuvent être mises en place peuvent contribuer à un renouveau. Et ce sera avec un grand plaisir que je participerai au développement du handball béninois à tous les niveaux.

S’il vous est demandé de faire un truc pour apporter un vrai changement au handball béninois, que pensez-vous qu’il faut faire concrètement ?

S’il m’est demandé de faire quelque chose au Bénin, ce serait justement de développer le handball béninois. Essayer qu’il y ait des jeunes, qu’on puisse avoir une équipe nationale digne de ce nom qui puisse aller essayer de faire bonne figure au niveau continental. A long terme, que beaucoup de jeunes handballeurs béninois me suivent et soient fiers. J’ai eu la chance, il y a deux ou trois ans de venir au Bénin et d’en rencontrer quelques-uns, pour leur prodiguer quelques conseils. Ça a eu très bel effet sur eux. Je suis un des leurs. Je suis né à Cotonou et j’ai réussi par la force du travail, d’ambition et de motivation avec beaucoup de rigueur. C’est assez important. Après, il y a beaucoup de choses concrètes à mettre en place. Beaucoup de choses auxquelles j’ai déjà réfléchies, et que je vais avoir du mal à exprimer en une réponse (sur le forum). Le travail est très long et ça part de la base. C’est un projet global à mettre en place. C’est un travail de la Fédération et ça va même jusqu’en dessus.

Comment comptez-vous apporter votre connaissance au projet des classes sportives surtout dans le domaine du handball afin que beaucoup de jeunes Béninois puissent atteindre votre niveau ?

Au niveau des classes sportives, déjà, c’est bien. Il y a des choses qui commencent par se mettre en place. Mais après, il faut aller un peu plus loin. Moi, je me baserais sur mon parcours que j’ai effectué. Un parcours personnel. J’ai fini mes études et après, j’ai fait un sport-étude avec des entraîneurs compétents. Et là, on apprend la culture du travail. Mais je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire et je le pense de plus en plus parce que je commence à avoir quelques contacts sur place même à la Fédération béninoise pour essayer de mettre en place et d’essayer de donner les moyens, des ambitions à ces jeunes handballeurs béninois en étant un exemple concret de réussite.

A quand un camp de vacance organisé par Rock Feliho au profit des jeunes handballeurs ?

J’avais prévu de venir au Bénin cet été mais Coronavirus oblige. On va rester à la maison mais on ne dort pas. On travaille. On essaye de faire les choses bien et je ne suis de nature à faire les choses avec légèreté. Quand je fais quelque chose, j’aime que ça soit bien fait et je n’ai pas envie de parler pour parler. Je travaille un peu sur différents points et avec différentes personnes pour essayer d’avancer. Et quand il y aura un peu plus de concret auquel je crois vraiment qui peut être mis en  place, j’en ferai mais à partir du moment où je m’engage en quelque chose (un projet), c’est pour le mener à bien et pour que ça marche. Il y a beaucoup de choses à faire et on travaille tranquillement.

Transcription : Abdul Fataï SANNI