Mesures de riposte contre la Covid-19 dans les écoles: L’approche par compétence en veilleuse

Après quelques semaines de congés suites aux sévices de la maladie à coronavirus, écoliers, pour ce qui concerne la classe d’examen et élèves des lycées et collèges ont repris le chemin des classes, conformément à la décision du conseil des ministres. Et pour freiner la propagation du virus, le gouvernement a prescrit certaines pratiques d’enseignement et d’apprentissage. Toutes choses devant permettre de sauver l’année scolaire sans pour autant favoriser une contamination massive des apprenants et enseignants. La Fiche de bonnes pratiques pour les apprentissages élaborée à cet effet,  interdit entre autres l’envoi des apprenants au tableau, la circulation dans la classe; recommande la suppression pour la période, du travail en groupe et l’adoption du travail individuel et la plénière. S’il est vrai que ces mesures sont de nature à freiner la propagation du virus, il n’en demeure pas moins qu’elles tranchent nettement avec les pratiques de l’Approche par compétence. Une approche prônée dans les établissements scolaires du Bénin depuis quelques années et qui consiste en la construction de l’apprentissage autour des aptitudes de l’élève  à travers des dispositions particulières des apprenants dans les salles de classe, leur permettant d’échanger facilement leurs connaissances entre eux et du coup, se donner les moyens d’avoir de bons résultats. Il est vrai,  les nouvelles mesures de riposte contenues dans la Fiche de bonnes pratiques pour les apprentissages, ne sont que de pratiques temporaires et circonstancielles auxquelles il sera renoncé dès la fin de la crise. Mais elles ne seront cependant pas sans incidences sur les apprenants qui peinaient déjà à mettre en œuvre la nouvelle approche à bon escient. Par ailleurs, certaines situations d’apprentissage connaîtront quelques réaménagements compte tenu de la circonstance. Tous s’accordent à reconnaître la pertinence de ces mesures de résilience. Cependant, nul ne connaît l’issue de la crise qui défie politiques et scientifiques du monde. D’où la nécessité d’une concertation entre les différents acteurs pour une harmonisation des points de vue, afin de trouver des solutions durables et qui requièrent l’assentiment de tous. La division qui règne entre le gouvernement et les autres acteurs du système scolaire avec des dénonciations via communiqués et autres déclarations, n’est pas de nature à faciliter la tâche.  Gouvernement, syndicats et parents d’élèves, doivent œuvrer en intelligence pour des mesures consensuelles.

Th. A.