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Les élections communales et municipales ont eu lieu sur toute l’étendue du territoire béninois, dimanche 17 avril 2020. En attendant les résultats provisoires et définitifs de ces élections, l’on peut déjà retenir que le Parti du renouveau démocratique (Prd), qui a toujours gouverné en maître dans ses fiefs habituels, a, pour une première fois, perdu quelque chose de sa suprématie. Une très mauvaise nouvelle qui risque de coûter très cher à Adrien Houngbédji et ses affidés.
Le Prd demeure-t-il toujours un mythe ou la religion qu’il a toujours été dans ses fiefs ? Seule une compétition électorale constitue un baromètre sûr, pouvant permettre d’y répondre. A juste titre, ces élections communales et municipales pourront dès lors permettre aux uns et aux autres, d’avoir une idée claire sur la réponse à cette question. Alors que ce parti politique annexé de force par son Président Adrien Houngbédji à la mouvance au pouvoir a été absent pour le compte des législatives dernières, son retour en compétition pour ces présentes joutes électorales était perçu comme une revanche à prendre, sur ses deux principaux challengers que sont l’Union progressiste (Up) et le Bloc républicain (Br). Mieux, des leaders et candidats sur la liste ont eu le temps d’annoncer cette revanche tant en campagne électorale, que sur d’autres terrains. De ce fait, beaucoup de béninois et militants du Prd s’attendaient comme d’habitude à une razzia du parti dans l’Ouémé, en plus de quelques zones du Plateau et du Littoral. Mais hélas ! Puisqu’à l’arrivée, le désenchantement a été astringent pour Adrien Houngbédji et son équipe, dans ces zones. En effet, au regard des résultats sortis des urnes et qui nous parviennent, sous réserve de proclamation des grandes tendances par la Commission électorale nationale autonome (Cena) et puis des résultats définitifs par la Cour suprême, on note une contre-performance autodestructrice pour le Prd. Immobilisé par le Baobab et le Cheval blanc cabré, l’arc-en-ciel s’est par exemple vu échapper des arrondissements comme celui de Djèrègbé ou d’Aholouyèmè dans la Commune de Sèmè-Podji. Ceci, à l’instar du 5ème arrondissement de Porto-Novo, de ses fiefs habituels de la 15ème circonscription notamment Akpakpa, ou encore de certaines communes du Plateau. Néanmoins, ces ‘’Tchoco-Tchoco’’ comme ils se font appeler en guise d’un service très minimum, sont parvenus à prendre légèrement l’ascendance dans d’autres arrondissements dans ces fiefs électoraux, sur ces principaux concurrents. Ce score étriqué permet-il au parti de tirer son épingle du jeu ? Avec la problématique des 10% qui s’imposent à l’étape actuelle des choses aux cinq formations politiques en lice, le Prd, en se fiant aux chiffres glanés, a beaucoup de soucis à se faire. Et dans ce contexte où la réalité du terrain a eu raison sur la folie des grandeurs chez les ‘’Tchoco-Tchoco’’, la chute libre est envisageable. A cette allure, Adrien Houngbédji et son parti ne descendent-ils pas de leur piédestal ? A défaut d’une réponse positive, il est évident que l’optimisme très béat qui a caractérisé le Prd depuis plus de 20 ans, laisse dorénavant place à un doute cartésien.
Janvier GBEDO (Coll.)
