Au sujet de la cérémonie de purification dite ‘’Affokloklo’’: Marcel Echofayé et Dah Zodagbé Richard s’insurgent

(Le ‘’Affokloklo’’ est fortement déconseillé)

Le phénomène d’adultère est désormais plus qu’à la mode. Et certaines femmes mariées s’adonnent parfois à cœur joie, comptant sur une cérémonie de purification dite ‘’Affokloklo’’. Alors que c’est un fléau qui détruit violemment les tissus conjugaux. Votre journal Matin libre s’est intéressé au sujet en vous prenant deux grands consultants dans le domaine de la spiritualité africaine. 

Dans le processus de la construction du foyer et de son maintien dans un état pouvant permettre l’épanouissement des partenaires composant le couple, il y a de ces femmes qui se désolidarisent de tout totem et qui passent outre les principes des communautés familiales pour commettre l’adultère, au nom de quoi, on ne sait. Par la suite, il y a une cérémonie ancestrale  typiquement africaine, et plus pratiquée au Bénin,  qu’on observe afin de maintenir cette femme dans son foyer en préservant sa dignité et en primant l’union au-dessus de tout dommage. C’est la cérémonie du ‘’Affokloklo’’. Une cérémonie de purification,  de protection et de préservation de la dignité de la femme qui lui permet de continuer par vivre auprès de ses enfants au sein du couple. Cette cérémonie doit-elle être recommandée au couple au risque d’encourager indirectement le phénomène d’adultère dans les maisons ? C’est la grosse interrogation sur laquelle les spiritualistes et traditionnalistes Marcel Echofayé alias ‘’Max Tisane’’ et Dah Richard Zodagbé alias ‘’Petit piment’’ sont intervenus jeudi 21 mai 2020 dans le cadre de l’émission Grand Plateau Culturel de l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (Ortb).

En effet, le signe du Fâ sur lequel on indique cette cérémonie qui tend à sauver les foyers, notamment les femmes en couple, c’est le ‘’Gouda fligbé’’. Lorsqu’on consulte l’oracle du Fâ et que ce signe tombe au sujet d’une femme au foyer, les explications, les chansonnettes, les historiettes, les contes et légendes que le prêtre  du Fâ psalmodie ne laissent entrevoir rien de bon au sujet de cette femme, selon les spécialistes de la chose qui sont intervenus sur le sujet. C’est un signe qui indexe clairement une femme qui a consommé le forfait d’adultère ignorant volontairement ou involontairement tout principe et totem de sa belle-famille.

Dans ce cas que faut-il faire ?

Certaines communautés familiales ne sont pas du tout tolérantes sur le sujet. Une fois la femme découverte dans cette posture, à en croire les explications de Dah Zodagbé, soit elle subit la colère des divinités de la maison dans laquelle elle s’est mariée ou on la passe à l’humiliation et à l’expulsion systématique. Par contre, pour des raisons de dignité familiale et de la consolidation de l’union et de l’avenir des enfants, certaines familles prennent la mesure des choses. D’où la cérémonie ‘’d’affokloklo’’. « Pour mieux dire les choses et pour me faire plus clair, cette cérémonie n’enraille pas les peines que les femmes adultères doivent encourir lorsqu’elles commettent ce forfait. Parce qu’en réalité en posant cet acte, même rejeté par les saintes écritures et les Dix commandements, la femme a piétiné ainsi une des lois sacrées de la nature. Et même si on lui fait cette cérémonie dite de purification et de préservation de dignité, ce ne serait que circonstance atténuante. Cela a toujours un effet partiel. Tôt ou tard, elles finissent toujours par récolter le fruit de leur semence. Et c’est un lourd tribut qu’elles payent souvent en échange. Puisque la nature ne pardonne pas » fait savoir Marcel Echofayé qui insiste sur le fait que le mieux pour une femme qui pense que son homme ne l’intéresse plus, c’est de plier bagage et de se mettre carrément à la disposition du nouveau venu. A Dah Zodagbé Richard d’appuyer en faisant comprendre que lui personnellement, il n’admet par cette cérémonie bien qu’elle ait  été instaurée par les ancêtres qui, eux, étaient dans le souci et la logique de préserver ce qui est précieux, le lien familiale et la dignité de la femme. « Mais si la femme même sait qu’elle a une dignité à préserver au nom de quoi va-t-elle faire l’option d’être sous le toit d’un homme en posant de tels actes ? Si elle sait que l’éducation de ses enfants doit être une priorité et qu’elle doit rester auprès de son mari pour y veiller pourquoi va-t-elle passer à l’interdit en faisant ce qui est rigoureusement une contre-performance dans la nature ? Moi, lorsqu’on vient me voir pour me dire grand prêtre qu’allons-nous faire pour apaiser la colère des dieux de la communauté familiale de mon mari parce que j’ai fait ci ou j’ai fait ça, moi j’oppose à la limite un refus pour l’observance d’une telle cérémonie. Parce que tout compte fait, ce n’est pas cette cérémonie qui va empêcher à tout jamais ce qui va arriver d’arriver.  D’abord l’acte d’adultère, tout le monde sait que ça casse beaucoup, une fois accompli. D’abord le lien spirituel qui lie la femme à son mari et à la famille de son mari se détruit systématiquement. C’est ça qui fait qu’il n’est pas rare de voir une femme mariée, qui est régulièrement sous le toit de son homme, brûler fréquemment la politesse de ce dernier. Elle lui manque cruellement de respect et fait souvent à sa tête. Les enfants commencent par tomber régulièrement malade, l’homme même prend rapidement un coup spirituel. Il voit son revenu dégringolé du jour au lendemain. Il tombe malade. Même la femme elle-même n’est pas épargnée. Bref tout tourne au vinaigre et bascule drastiquement à cause d’une seule personne. Et on dit qu’on va laver le pied. Dans ces conditions, il vaut mieux que la femme sorte de ce foyer » s’accorde-t-il avec Marcel Echofayé pour trancher au vif le sujet.

Teddy GANDIGBE