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(Karamatou Fagbohoun, une école politique)
Zinatou Saka Osseni Alazi (Fcbe), Lucie Ablawa Sessinou (Union Progressiste), Karamatou Fagbohoun et Bibiane Adamazè Soglo (Bloc Républicain) sont les seules femmes Maires sur les 77 régulièrement installés au soir du vote et de la désignation des autorités communales devant animer la 4ème mandature qui, contre vents et marrées, a fini par accoucher de tous ses Maires, hier lundi 8 juin 2020.
Respectivement donc, Kandi, Kétou, Adja-Ouèrè et Toffo ont été préférées pour être portées par des femmes. 4 femmes contre deux comparativement à la mandature précédente (Toffo et Pèrèrè). Une légère avancée à l’arrivée. Mais, doit-on s’en réjouir ? Et c’est là tout le nœud. Oui ! est-on tenté de dire d’un trait. Seulement, avec un peu de jugeote, considérant les promesses, on s’aperçoit qu’en la matière, il y a plus de bluff que de volonté. En réalité, l’un des arguments brandis par l’exécutif et le législatif pour acter la révision de la Constitution était d’accroître la représentativité des femmes dans les instances décisionnelles ? Où sont passés ces fameux 10% promis et qui, en son temps, ont été applaudis et ont fait déployer les gorges de nombre de femmes ? Lesquelles, sur les plateaux de télévision, ne tarissaient d’éloges à l’endroit du Président Patrice Talon qui serait venu réparer une injustice du temps de Mathusalem ? On retiendra en tout cas, que 5,19%, c’est la part qui est revenue aux femmes après le partage. Une remarque qui fait davantage froid dans le dos quand on constate qu’aucune des grandes villes, aucune des villes à statut particulier, n’est échue à personne d’entre elles. Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Parakou sont tombées dans l’aumônière des hommes. Aux femmes, on a préféré le poste de Conseillère. Il faut bien illusionner les consciences. Soit donc, une place de 3ème adjointe au Maire (Cotonou et Porto-Novo), soit 1ère et 2ème (Abomey-Calavi). Et ce sera tout. Comme ce fut le cas avec leur positionnement sur les listes où la plupart des titulaires occupaient les 3ème, 4ème 5ème et 6ème etc, places. C’est dire que l’objectif de nos révisionnistes est loin d’être atteint. Une défaite pour ceux qui, en son temps, ont défendu mordicus cette thèse. Car, en réalité, si on a fait tout ce boucan pour avoir ce chétif taux de pourcentage, il y a vraiment du chemin à faire. N’en déplaisent aux pêcheurs en eau trouble.
Karamatou Fagbohoun, une école politique
Son soutien pour le Président Patrice Talon depuis sa campagne pour la présidentielle de 2016 n’aura pas été vain. En politique fin, elle a cru en son combat et a tenu jusqu’au bout. Devant le silence de son père, elle a pris sa destinée en main en sautant le pas. Aujourd’hui, dans le département du Plateau, son nom résonne encore plus fort. Maire de la commune d’Adja-Ouèrè, Karamatou Fagbohoun, membre du Bloc Républicain et fille de l’homme d’affaires Séfou Fagbohoun, au vu de son parcours, ne peut que faire école. Sa détermination, sa foi en un idéal et à se battre pour la cause restent des valeurs qui se raréfient de plus en plus sous nos cieux notamment en politique. Seulement, reste à savoir si elle demeure convaincue qu’avec Patrice Talon, «l’horizon est ensoleillé pour les femmes».
Cyrience KOUGNANDE
