Bernard Hounnouvi à propos de la gestion du football au Bénin: «Je suis l’homme incompris…, j’ai préféré me taire et observer»

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Il a rangé les godasses après les événements malheureux de décembre 2010, plongeant le football béninois dans une crise cyclique. Bientôt dix ans, il sort de son mutisme grâce au forum «Football Nouveau départ» à travers la rubrique «Apprendre à Nous Connaître» pour se prononcer sur l’actualité du football béninois. L’«incompris» Bernard Hounnouvi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, était le Directeur exécutif de la Fédération béninoise de football (Fbf). Dans cet exercice, l’ancien joueur de l’équipe de l’Université nationale du Bénin (Unb), de la Bcb (Banque Commerciale du Bénin), de la Sonacop et des Requins de l’Atlantique, né en février 1957, parle de l’avènement du football professionnel (2009) et de la crise de 2010. Il n’a pas manqué de faire des propositions. Lisez-plutôt…

 

En 2009, le Bénin a connu le football professionnel à travers son championnat…

Avec l’appui du président Sébastien Ajavon, nous avons pu instaurer en 2009 le football professionnel. Je faisais partie des acteurs qui ont rédigé les premiers textes de ce football professionnel avec l’appui de certains partenaires que le président Ajavon faisait venir de l’Europe. C’est la seule année de football professionnel que nous avons eue réellement où les joueurs sont pris en compte, les joueurs ont un salaire. Certains sont payés à plus de 100.000 Francs Cfa, d’autres à plus de 60.000 francs Cfa. Ils avaient tous un contrat. Ils avaient des comptes bancaires. Tout se passait très bien. (…) En ce moment, on m’avait pris comme Directeur exécutif de la Fbf. C’était dans les années 2009-2010. La suite, vous le connaissez très bien…

Justement, parlons de cette période de décembre 2010…

En décembre 2010, il y a eu la démission qui est intervenue d’un grand nombre de dirigeants de la Fbf. On a essayé conformément aux textes de mettre en place un autre bureau mais ça n’a pas prospéré au regard des dispositions de la Fifa (Fédération internationale de football associations). Nous avons été bloqués à ce niveau. C’est pour vous dire que le football est une passion et je me plais bien dedans. J’aime bien lire les textes de la Fifa et de la Caf (Confédération africaine de football) pour mieux comprendre afin de donner mon avis sur un sujet qui est sur la table. J’ai participé à l’élaboration de certains textes au niveau de la Fbf. J’ai été membre au niveau des reformes, membre de certaines commissions mises en place par le gouvernement comme par la Fbf pour réfléchir par rapport à la Charte nationale des sports au Bénin, réfléchir sur comment il faut réorganiser la Fbf. Mais tout ça, c’est comme une lettre morte. Elle n’a plus évolué.

Bientôt 10 ans que vous êtes loin du football béninois. Doit-on conclure que vous avez rangé les godasses ?

J’ai raccroché un peu. Je peux le dire dans la mesure où toutes les propositions que nous faisions pour améliorer le football dans notre pays ne sont pas prises en compte. Qu’il vous souvienne qu’on est revenu de la Can 2008 (Coupe d’Afrique des nations) où on a tenu des assises pour voir ce qui a marché, ce qui n’a pas marché et comment se relancer. On a fait des recommandations et tout est dans les tiroirs. Après, nous intervenons pour améliorer ce qui se passe au niveau des différents bureaux de la Fbf mais c’est comme si nous sommes venus pour donner de leçons aux dirigeants qui ont leur façon de voir la gestion du football. Et leur façon de voir le football n’est pas moi ma façon de voir. Je ne peux pas seul transformer quelque chose. Ceux qui sont devant doivent comprendre que c’est juste un apport que nous faisions. Nous avons crié partout qu’il faut que le football retourne à la base, pour qu’on forme les jeunes. Nous avons critiqué ici qu’on ne prépare pas nos jeunes béninois à des compétitions. On va chercher des étrangers à qui on donne des pièces. On fait tout pour les naturaliser contrairement aux dispositions légales dans le pays. Nous avons critiqué tout ça. A la date d’aujourd’hui, qu’est-ce qui a pu évoluer ? (…) Comme je ne suis rien du tout dans le système, j’ai préféré tranquillement me taire et observer. (…) Dans l’un ou dans l’autre, vous êtes perçu comme donneur de leçons alors que je n’en suis pas un. J’ai réfléchi aussi, avec le Ministre Ganiou sur le projet de loi sur le financement du football. Devant les députés, j’ai été présenté un document là-bas avec le Ministre Ganiou mais la loi est devenue lettre morte. Par la suite, il y a eu des changements à la tête du ministère des Sports. J’ai rencontré des Ministres. J’ai rencontré des dirigeants de football mais je suis toujours l’homme incompris dans le milieu. C’est pourquoi aujourd’hui, j’ai déposé les godasses.

Que préconisez-vous ?

Notre pays regorge de beaucoup de talents. Rien qu’à faire le tour pendant les vacances, sur les terrains des quartiers, des villes pour voir les matches qui se déroulent. Notre pays a de grands joueurs. Des joueurs d’avenir et il suffit de mettre en place une stratégie pour les identifier, les dénicher, les regrouper, les former pour en constituer plus de 10 équipes par catégories d’âge. Et comme ça, nous savons que, dans quatre ou six ans, nous pouvons avoir des équipes assez compétitives pour aller à des compétitions sans avoir forcément recours aux joueurs étrangers…

 

Transcription : Abdul Fataï SANNI et Romulus Spero KANTI (Stag)

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