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Le 1er août 2020, le Bénin a célébré les 60 ans de son accession à la souveraineté internationale. Une vie remplie d’embûches et d’espoirs sur le plan sportif. Quelle a été la part du tennis de table ? Ferdinand Sounou, président de la Fédération béninoise de tennis de table (Fbtt) nous en parle. Lisez-plutôt.
Quelles ont été les grandes étapes de 1960 à nos jours au niveau du tennis de table béninois ?
La Fbtt a connu beaucoup de mutations. Dans les années 60, cette Fédération existait de fait et n’avait pas l’agrément du ministère des Sports comme beaucoup d’autres de la même époque. Pour sa gestion, elle a connu dans l’ordre des présidents ci-après : Franck Kidjo, Timothée Diogo surnommé «Dagoti», Blaise Soglo (qui avait la particularité d’être le secrétaire de la Fbtt depuis sa création). Après le président Soglo, ce fut le tour du colonel Boniface Houégbonou puis après, il y a eu Fortuné Luc Olivier. Il a été aussi président de la zone 3. Il a également occupé le poste de vice-président de la Confédération africaine de tennis de table (Catt). Il a été par la suite membre du Conseil d’administration de la Fédération internationale de la discipline (Fitt) et est l’actuel Conseiller juridique de la Fbtt. Outre ceux-là, nous avons connu Fréjus Koupkaki et moi-même, son successeur, Ferdinand Sounou. Je suis l’actuel vice-président de la Francophonie pongiste internationale. J’ai porté également l’étendard de la Fédération au niveau de la zone ouest-africaine. Une zone qui regroupe 15 Nations. J’ai été aussi ancien directeur technique de la zone 3.
Quels ont été les chantiers au début de cette aventure de tennis de table ?
C’est sous le règne de Blaise Soglo que le Bénin a connu l’organisation du 5e Championnat africain et aussi ses premières participations à des compétitions régionales continentales et mondiales. C’est encore avec lui que le Bénin a été membre fondateur de la Catt. C’est sous sa tutelle que le Bénin s’est affilié à la Fitt. On peut affirmer avec fierté que c’est grâce à l’organisation du tennis de table qu’il y a eu la construction du Hall des arts.
Quand est-ce que la Fbtt a été reconnue officiellement par les autorités béninoises ?
C’est en octobre 1999 que la Fbtt a eu son agrément auprès de son ministère de tutelle. Depuis lors, on a bien assumé nos missions sans jamais enfreindre aux statuts de notre Fédération. Mieux, on a toujours bien organisé de façon régulière les championnats nationaux de toutes les catégories, les moins de 13 ans, de 15, de 21 ans et les seniors hommes et dames. Aussi, prenons-nous part aux événements régionaux, continentaux et mondiaux en fonction de nos moyens.
Qu’est ce qui a changé de 1960 à nos jours ?
De 60 à nos jours, le tennis de table a connu des avancées sur tous les plans. Si nous prenons sur le plan diplomatique, le Bénin arrive à positionner ses cadres dans les instances internationales. Dans le domaine technique, c’est l’organisation de diverses formations. Il y a également les formations des formateurs sur toute l’échelle, des encadreurs, des officiels, du corps médical sans oublier les responsables fédéraux sur le management. Au niveau des résultats, on peut dire que le Bénin n’est pas mal loti. Les dernières performances classent le pays au plan africain à la 9e position et 2e dans sa sous-région. Il faut aussi reconnaître que depuis 2005, nous organisons le Tournoi international «Blaise Soglo». Ce qui permet au Bénin de rester au top niveau.
Quelles sont les grandes figures que le tennis de table béninois a connues par le passé ?
Il est vrai que nous avons connu de grands athlètes par le passé comme Yves Kidjo, Lucien Lionel Adjé. Il y a eu également Patrick Chodaton, Nassirou Gafarou. Tout comme Pierre Avonon, Brice Mensah, Léa Guillaume, moi-même et bien d’autres.
Que peut-on dire de la jeune génération ?
Nous avons aussi de jeunes étoiles qui tiennent la dragée haute. On peut citer entre autres, Akadiri Ziadath qui est demeurée championne depuis plusieurs années déjà et dans toutes les catégories d’âges depuis U13 jusqu’aux seniors. Même au niveau de la sous-région, elle sort également ses griffes. C’est l’un des espoirs du tennis de table béninois. Nous avons aussi Centhia Lima et Cynthia Aguè, les frères et sœurs Amadji, Olabi Monday qui reste un champion à battre. Sans oublier Simon Amoussa tout comme les frères et sœurs Gafarou et Amir Agou. Aujourd’hui, on a des pépites qui sortent de l’eau à chaque compétition ou tournoi quel que soit le niveau.
Quel message avez-vous aux sportifs ?
J’invite tout le monde au travail. C’est par le travail que nous allons faire parler le tennis de table béninois et développer notre pays. Même s’il faut reconnaître que la pandémie du Coronavirus est venue mettre un coup d’arrêt brusque à notre progression, qu’il vous souvienne que la prestation du Bénin au dernier championnat d’Abidjan a fait tâche d’huile. C’est d’ailleurs ce pourquoi nous avons été retenu pour les préliminaires des JO 2020 à Tunis. Là encore, on a fait forte impression. Malheureusement, cet élan a été stoppé. Donc, je demande aux pongistes et à tous les sportifs de poursuivre le travail plus que jamais afin qu’au moment venu, ils puissent reprendre sous de bons auspices. Pour qu’après 60 ans d’indépendance, le sport béninois puisse avoir enfin des médailles olympiques et des trophées continentaux voir mondiaux. Je lance un appel au peuple béninois pour nous encourager davantage et aux autorités de faire encore un peu plus d’efforts pour permettre aux athlètes d’être plus sur les théâtres internationaux.
M.M.
