Serge Ékue, nouveau président de la Boad: Diplomatie gagnante de la Rupture ou simple formalité ?

Un Béninois remplace un autre Béninois à la tête de la Banque ouest-africaine de développement (Boad). L’information n’a pas surpris outre mesure, puisque depuis un certain temps, ce sont des Béninois qui prennent la tête de cette institution sous-régionale. De Boni Yayi à Christian Adovèlandé, la Boad est restée aux mains du Bénin. Certes, de 2006 à 2008, l’ivoirien Issa Coulibaly a pris les rênes. Mais il a juste assuré l’intérim jusqu’à la nomination en 2008 de Abdoulaye Bio Tchané. En 2011, Christian Adovèlandé a été nommé pour succéder à Abdoulaye Bio Tchané qui avait démissionné de son poste, afin de se présenter à la présidentielle de 2011 au Bénin. Nommé en 2011, Christian Adovèlandé a été confirmé dans ses fonctions en 2014 pour un mandat de six ans. C’est donc aux termes de ce dernier mandat que Serge Ekue est nommé après avis favorable de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa, sur proposition des plus Hautes Autorités Béninoises, conformément aux textes en vigueur au sein de l’institution.

A première vue, on pourrait dire que la nomination de ce Béninois de la diaspora n’est pas une prouesse diplomatique, en tant que telle, du régime de la Rupture. Ce qui laisse supposer que le poste revient d’office au Bénin. Et si les gouvernements précédents ont fait en sorte de préserver cela, pourquoi la Rupture ferait autrement ? Mais attention ! L’article 24 des statuts de la Boad stipule que le président est choisi de manière à appeler successivement à cette fonction un ressortissant de chacun des Etats membres. Dès lors, on peut se demander pourquoi depuis Boni Yayi, c’est toujours un Béninois qui prend la présidence de cette institution ? Il y a-t-il un accord de gouvernance entre les Etats membres dans ce sens ? Si tel n’est pas le cas, le gouvernement de la Rupture a-t-il pesé de son poids pour que le poste revienne au Bénin, comme l’ont fait jusque-là les gouvernements précédents ? Les éclaircissements des ministres Aurélien Agbénonci et Romuald Wadagni pourraient situer sur les tenants et aboutissants de cette nomination du Béninois Serge Ekue.

M.M