Passage systématique pour les écoliers du CI au CM1: Des réactions fusent, le Memp clarifie

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Par note circulaire n°1315/MEMP/DC/SGM/D-INFRE/SP du 02 septembre 2020, le ministre des enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou fait part de nouvelles instructions relatives à l’évaluation des apprentissages scolaires. Ainsi, il a été recommandé la mise en œuvre d’une formule de sous-cycle pour le passage systématique au cours suivant des apprenants du CI, CE1, CM1. Malgré les clarifications apportées par l’autorité ministérielle, cette option suscite toujours des réactions sur la toile…

 

Si, selon l’autorité ministérielle, cette disposition s’inscrit dans la dynamique de “l’Education pour tous“, prônée au Forum mondial sur l’éducation en 2000 à Dakar (Sénégal), elle vise surtout à garantir l’accès des enfants à un enseignement primaire obligatoire et gratuit ; leur maintien à l’école ; l’acquisition des compétences et connaissances nécessaires dans la vie courante pour les jeunes et adultes et l’amélioration de la qualité de l’éducation. Dans une réflexion relayée sur les réseaux sociaux et par certains médias locaux, le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin), Anselme Amoussou, a donné sa perception de la décision. A l’en croire, si la note circulaire du Memp est motivée par le souci de la réduction de l’échec scolaire, la volonté d’appliquer la loi ne prend malheureusement pas en compte les réalités du terrain. «…Le ministre s’est appuyé sur le Plan de développement du Secteur de l’Education, les Odd, le forum mondial sur l’Education. Le texte cite la loi d’orientation de l’Education nationale en République du Bénin qui étend l’éducation de base au premier cycle du secondaire.

On me dira que la loi reste la loi et qu’il faut l’appliquer tant qu’elle demeure en vigueur. Que les conditions d’une application judicieuse soient réunies ou pas. Il faut donc concéder au ministre cette volonté d’appliquer la loi en faisant fi des réalités de terrain » a-t-il fait savoir.

 

Quid des principes de l’Apc…

Evoquant les principes de l’Approche Par Compétences (Apc), le syndicaliste et enseignant explique que les six classes du Cours primaires sont regroupées en trois sous-cycles avec deux niveaux par sous-cycle à savoir CI-CP, CE1-CE2, CM1-CM2. “Cette décomposition répond à une logique pédagogique simple: chaque apprenant a deux années scolaires pour acquérir les notions requises pour chaque sous-cycle. De même, chaque enseignant dispose de deux années pour conduire l’apprenant à faire les apprentissages nécessaires. La condition indispensable pour respecter ce principe est donc que l’enseignant accompagne obligatoirement sa classe du niveau 1 vers le niveau 2 pour remédier aux insuffisances accumulées en première année. Autrement dit, les maîtres du CI, du CE1 et du CM1 passent avec leur classe au CP, au CE2 et au CM2. Les mouvements de personnel doivent normalement tenir compte de cette donne pour maintenir en poste les enseignants lorsqu’il le faut. Je rappelle que les mutations de personnel de cette année ont déjà eu lieu depuis plus de 5 semaines“, explique le Sg/Csa-Bénin. Quant au principe de l’individualisation de l’enseignement /apprentissage, il affirme que l’Apc exige que l’enseignant ait une connaissance précise des besoins et des qualités de chaque apprenant. De manière à ajuster l’accompagnement qu’il lui apporte sur les deux années où il le suit. L’enseignant doit donc avoir reçu la formation requise et disposer dans sa classe d’effectifs raisonnables (entre 15 et 25), selon Anselme Amoussou. « Aujourd’hui encore dans nos classes vous avez des effectifs de 70, 80, 90 voire 100 et au-delà. Vous déduisez aisément que dans des classes à effectifs pléthoriques comme on en a chez nous, ce principe demeure une gageure. Dans nos écoles se pose encore le problème de la qualité des formateurs. L’évaluation diagnostique l’a confirmé et des engagements ont été pris pour procéder au renforcement de capacités des enseignants. Aucune mesure de remédiation n’est encore visible à ce jour. Le critère de la maîtrise minimale de deux évaluations sur trois pour décider du passage en classe supérieure a été rappelé par la note circulaire. Ce rappel montre que nous avions raison de dire que les classes intermédiaires du primaire n’avaient pas besoin d’effectuer la reprise des classes actuellement en cours. Leurs résultats auraient pu être donnés en tenant compte des deux évaluations d’avant la suspension pour cause de pandémie » poursuit-il. Le syndicaliste conclut donc “qu’aucune des conditions nécessaires ne semble réunie pour que l’autorité atteigne les objectifs visés par la note circulaire“. Et de poursuivre “ Au contraire, l’interprétation qui en est faite aujourd’hui par enseignants, parents d’élèves et apprenants risque de conduire à l’aggravation des difficultés de notre école. L’apprenant passe en classe supérieure quel que soit son niveau. Dans un environnement pédagogique marqué par l’insuffisance du personnel d’encadrement, le besoin de formation continue des enseignants et le faible niveau de collaboration école-famille, cela peut conduire à moins d’effort à tous les niveaux. Et pourtant, une telle note circulaire avait déjà été en vigueur en 2004 sous le mandat de Madame la Ministre Karimou Rafiatou. A l’époque, elle prenait en compte les classes de CI. Elle avait été appliquée avec de graves conséquences sur la qualité des apprentissages. N’aurait-on pas pu faire mieux aujourd’hui ? Ceux qui décident de reconduire la même décision étaient pourtant déjà là à l’époque. L’Apc est une séduisante approche pédagogique si elle s’applique dans les conditions requises. Malheureusement, elle reste encore une incantation dans notre pays à tous les niveaux d’enseignement ». Pour d’autres observateurs, cette option vise la promotion de la médiocrité dans l’enseignement primaire. Face à la polémique, le ministre des enseignements maternel et primaire (Memp), Salimane Karimou a apporté davantage de clarifications.

 

Ce qu’en dit le ministre Salimane Karimou…

Face aux professionnels des médias vendredi dernier, le Memp, Salimane Karimou, a expliqué qu’il ne s’agit point de nouvelles instructions et qu’elles ne visent pas à promouvoir la médiocrité dans les écoles. Pour l’autorité ministérielle, l’école doit combattre à tout prix la médiocrité par la culture de l’excellence mais tout en sauvegardant l’égalité des chances pour tous. Lesdites instructions ne seraient pas appliquées en raison des réformes et des sanctions prononcées contre les enseignants qui produisent moins de résultats satisfaisants.  «Pour éviter ces sanctions, on a commencé par sélectionner à partir du cours d’initiation. Quand on a interrogé les chiffres, on a constaté que ces chiffres ont bondi à partir de 2017 », fait-il savoir. Et, il faudra privilégier l’évaluation formative dans l’enseignement primaire étant donné qu’elle permet de jauger le niveau de l’apprenant au fur et à mesure que chaque séquence d’apprentissage évolue, et l’enseignant fait intervenir l’outil de remédiation en cas de difficulté. L’enseignant peut donc recourir à l’évaluation sommative après un certain nombre de séquences d’apprentissage. Et, selon le ministre «lorsqu’on fait tout cela, durant l’année scolaire, et qu’on arrive à la fin de l’année, il faut faire en sorte que les enfants qui ont été réguliers à l’école puissent avoir la chance de continuer par développer leurs compétences au cours du cursus scolaire et qu’il n’y ait pas de blocage…C’est même une exigence que tous les enfants qui entrent au primaire doivent finir ce cycle en six années sans interruption…si un enfant de ces cours n’a pas pu donner la preuve qu’il a les outils nécessaires en termes de facultés, pour passer en classe supérieure, qu’on lui donne la chance de reprendre tout en bénéficiant du suivi de son enseignant… ». Dans ce cadre, les enseignants ont un rôle prépondérant à jouer pour un suivi rigoureux des apprenants. « La loi d’Orientation de l’éducation nationale en République du Bénin en son article 14 dernier alinéa stipule que “l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire constituent l’éducation de base“…D’où, la pertinence de l’évaluation formative qui est non seulement liée au processus enseignement/apprentissage mais également à tout le cursus scolaire. Il s’en déduit que le but de l’évaluation dans ce contexte n’est pas de sanctionner l’apprenant mais de prendre connaissance des difficultés qu’il rencontre et d’y apporter des solutions appropriées…Trois conditions apparaissent donc indispensables pour la réduction de l’échec scolaire chez l’apprenant : tenir compte des différences individuelles dans l’apprentissage ; décaler les échéances d’évaluation pour disposer du temps nécessaire à la construction des savoirs et apprentissages ; évaluer le niveau atteint et apporter des remèdes aux lacunes de l’apprenant » précise la note circulaire du Memp.

 

Aziz BADAROU

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