Alimentation: Banalisation du déparasitage et ses implications sur la santé

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«Depuis que je suis née, je n’ai jamais acheté ça. Si je l’ai pris, c’est peut-être ma mère qui me l’a donné quand j’étais encore toute petite». Malade, ainsi répondait dame Bijou Q, 32 ans, à la question de savoir la dernière fois qu’elle s’est déparasitée. Et, des Bijou, il y en a plein. Le désintérêt qui s’observe autour du traitement des vers intestinaux interpelle (chimiotherapie préventive). Les conséquences, nous l’apprenons avec le Dr Sessi Elisée Kinpké, Médecin généraliste Hôpital de Zone de Savalou/Bantè, de spécialistes des médicaments (pharmaciens) avec l’apport d’un Hépato-gastro-entérologue, Spécialiste du foie et des maladies digestives. Un anonyme.

 

Même si de statistiques exacts, nous ne disposons pas, il est un fait que beaucoup de personnes ne s’intéressent pas au traitement des vers intestinaux. On ingurgite les mets à tout vent mais le contenant en soi, n’est pas soigné. «C’est mon ventre…», «De l’argent, je n’en ai pas suffisamment pour en gaspiller», sont quelques réponses qu’on vous renvoie au visage quand vous essayer de sensibiliser sur le fait. Pourtant cette banalisation ne va pas sans des préjudices.

Tour d’horizon

«Les déparasitants étant des produits de médication libre, représentent une part importante de nos ventes en médicaments. Ils peuvent être servis avec ou sans ordonnance comme les antipaludéens et autres…Les coûts abordables, du fait de la grande diversité de laboratoires indiens qui en fabriquent, participent de leur consommation par la population», affirme Dr Hervé Ayeko, Pharmacien titulaire de la pharmacie ‘’LAFIA’’ à Savalou. Même s’il reconnaît que les populations du milieu rural en prennent, en ville, fait-il savoir, sa consommation est encore plus importante. Mais, il n’en demeure pas moins que le taux de consommation reste moyen. Il représente, estime-t-il, 25 % de la consommation globale en médicaments. Pour lui, «c’est là qu’intervient notre devoir de professionnel de la santé à les (populations) sensibiliser davantage». «On peut les classer dans les médicaments moyennement vendus», atteste pour sa part, Dékpali Sekpe, titulaire de la pharmacie ‘’Sainte Carine’’ à Klouékanmè dans le Couffo (environ 165 km de Cotonou). «C’est en fonction des milieux. En milieu urbain comme en milieu rural, quand il y a suspicion du paludisme, systématiquement, on prescrit les antiparasitaires. En milieu rural, c’est un peu rare de voir les patients venir demander eux-mêmes les antiparasitaires. Mais, c’est spontané en milieu urbain», poursuit-il. «Les déparasitants sont dans les médicaments que nous appelons dans notre jargon officinal les 20/80. Ils sont parmi les médicaments dont 20% de leur vente nous font 80% de notre chiffre d’affaire. En dehors des ordonnances, ils sont souvent et d’ailleurs plus vendus en conseils et sur vente libre pour dire sur demande spontanée de notre patientèle. Il est vrai, ce n’est pas dans nos habitudes de nous déparasiter. C’est souvent quand les coliques s’installent, les maux de ventre, qu’on y pense», renchérit de son côté Dr Farid Bouraïma, Pharmacien, Technologue des industries agro-alimentaires, Titulaire de la pharmacie ‘’IMANE’’ fin pavé Zongo à Parakou.

 

Pourtant…

«Les risques, ce sont les parasitoses intestinales. Les formes les plus graves, c’est l’ascaridiose pouvant entraîner une occlusion intestinale, l’ankylostomiase entraînant une anémie, l’oxyurose associée à un prurit anal», alerte le Dr Sessi Elisée Kinpké. A l’entendre, la plupart des parasitoses se manifeste par un inconfort abdominal frustre avec une hyper-salivation fréquente. Des symptômes digestifs tels que la sensation de nausées voire vomissements. En plus des signes ci-dessus, le malade peut présenter une anémie chronique. Pour l’oxyurose, le malade aura associé des érosions anales avec une démangeaison. L’occlusion intestinale est la forme compliquée de l’ascaris entraînant un arrêt d’émission des matières fécales et gaz. Les personnes vivant dans la pauvreté sont plus vulnérables à ce type d’infection selon l’OMS.

Des vers intestinaux

Généralement, la source de contamination est au niveau de l’eau et des aliments  comme les légumes et fruits, renseigne notre personne ressource. Il est donc important de bien cuire les aliments et de boire de l’eau potable. Selon ses propos, tous les hommes sont assujettis à faire une parasitose. En effet, les parasites restent au niveau de l’intestin du fait d’un mauvais soin de ce que nous mangeons puis se développent. Par excès, ils entraîneront quelques  signes de parasitoses. Les parasites se multiplient dans les entérocytes, cellules intestinales, et entraînent une malabsorption avec, à terme, un retentissement possible sur la croissance chez l’enfant. D’où, la portée du déparasitage.

 

Du déparasitage      

L’identification du type de vers se fait à la coproculture, recherche des parasites dans les selles. «En fait, lorsqu’on suspecte une parasitose, ce bilan doit être prescrit pour confirmer le diagnostic», indique notre source. «Le Déparasitage systématique est conseillé tous les 03 mois. Le Déparasitage prend en compte tous les vers intestinaux et c’est tous les trois mois. Une dose à un jour J0 et un renouvellement au bout de 14 jours puis rendez-vous dans trois mois. Cela permet de limiter le risque d’atteinte de parasitoses surtout les formes de  complications graves comme l’occlusion intestinale du ascaris par exemple», fait-elle observer et de poursuivre, chez les enfants, le déparasitage commence à partir de 9 mois d’âge. «Même si tout est lié à l’hygiène de vie et surtout à l’hygiène alimentaire (Lavage systématique des mains, lavage systématique des fruits avant de les consommer, traitement régulier des animaux de compagnie à la maison par le vétérinaire, désinfection systématique des légumes avant consommation et le risque de contamination est minime), chez les enfants, le déparasitage doit être fait de façon périodique et régulière. Nos enfants foutent n’importe comment les mains au sol, les portent à la bouche. Le réflexe d’hygiène n’est pas évident chez eux», ajoute  Dr Farid Bouraïma. «Cette fréquence de 3 mois a été évaluée en fonction du type d’alimentation que nous privilégions. En occident par exemple, il y a plus de sécurité dans l’alimentation ce qui fait que la consommation de ces produits n’est pas aussi importante qu’en Afrique. Manger dehors par exemple, nous expose plus aux vers intestinaux et autres maladies de l’appareil digestif que par exemple préparer par soi-même dans des conditions saines», complète le Dr Hervé Ayeko.

Des recommandations de L’Oms, la chimiothérapie préventive (déparasitage) à l’aide d’une dose unique annuelle ou biannuelle d’albendazole (400 mg) ou de mébendazole (500 mg) est recommandée en tant qu’intervention de santé publique pour tous les jeunes enfants de 12 à 23 mois et les enfants d’âge scolaire de 5 à 12 ans (dans certains contextes jusqu’à 14 ans) vivant dans des zones où la prévalence de fond des géohelminthiases (des parasites, leur proportion de survenue) est de 20 % ou plus, parmi les enfants, afin de réduire la charge de parasites due à ces maladies. L’administration biannuelle est recommandée lorsque la prévalence de fond est supérieure à 50 %. Une demi-dose d’albendazole (c’est-à-dire 200 mg) est recommandée chez les enfants de moins de 24 mois.

 

Lien entre le paludisme et les vers intestinaux

Généralement, en consultation, si les symptômes développés par le malade et après diagnostic révèlent qu’il souffre du paludisme, il y a une question qui revient la plupart du temps, aux lèvres de tous les médecins. Lesquels cherchent à savoir, à quand remonte la dernière fois que le malade s’est déparasité. Ce qui suppose qu’il y existe un lien entre le paludisme et les vers intestinaux. Là-dessus, explique Dr Elisée Kinkpé, il n’y a pas un lien direct. Néanmoins, le fait d’être parasité, fragilise l’état d’immunité et donc, par exemple, un enfant qui a de la fièvre, l’évolution du traitement sera plus rapidement favorable, si ce dernier n’a pas de parasitoses plutôt que s’il en a. A bon entendeur !

 

Cyrience KOUGNANDE

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