Opinion: Plus Sage que “Tout Va Mal ou Tout Va bien”

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(Une Analyse de Pr. Désiré Baloubi)

Béninoises et Béninois, chers compatriotes de la Diaspora ou concitoyens et concitoyennes résidant sur le territoire national, c’est à nous tous que cet article s’adresse. Ceci est un cri de cœur donc un appel sincère à une relecture de l’histoire de notre peuple afin de recalibrer à la hausse l’éveil de notre conscience individuelle et collective. Il serait superflu de narrer cette histoire ici puisque nos grands-parents, nos parents et même nos enfants l’ont vécue ou la vivent encore. Nous tous pouvons la conter sans le moindre trouble de mémoire. L’on peut s’en rassurer, car notre culture tient plus du vécu et de l’oralité et dépend moins de la documentation écrite pour sa préservation. Après soixante ans “d’indépendance” vis à vis des nations colonisatrices, depuis donc les dates historiques de l’explosion des joies collectives à travers l’Afrique motivée par la libération dont nos peuples croyaient jouir enfin, les élites dans notre globalité, pour n’exclure que nos martyrs et les avant-gardistes qui voyaient plus loin que leur propre temps, nous avons plutôt accepté le statuquo pour que perdure la domination de la vie de nos masses populaires mais dans un nouvel environnement tel que celui que nous décrit Frantz Fanon dans son ouvrage Peaux Noires Masques Blancs. C’est cela l’essence ou même la quintessence du présent “délire intellectuel”, pour emprunter les termes d’un collègue, et je vous encourage à le lire.

Comme l’histoire politique de la majorité écrasante de nos peuples africains nous l’enseigne, les fruits n’ont certainement pas tenu la promesse des fleurs aussitôt après l’euphorie des indépendances qui n’a  duré que le temps d’un feu de paille. L’instabilité dans tout son sens et dans tous les secteurs de la vie de nos nations a malheureusement pris au dépourvu nos pays africains en général et le Bénin en particulier. Du “Quartier Latin” de l’Afrique, quoique je regimbe à présent à entendre le mot ‘Latin’, nous étions devenus “Le Dahomey, cet Enfant Malade de l’Afrique” au regard de tous les chaos socio-politiques qui nous avaient dramatiquement hissés au rang de champion d’Afrique. Notre peuple subit cette humiliation sous le poids de ce titre qui lui fut attribué à tort ou à raison sur la base de la fréquence des coups d’Etat perpétrés chez nous et des séquelles indélébiles que la fragmentation constante des fibres de notre tissu social, de notre vie politique et de nos potentialités économiques avait finalement engendrées et qui nous singularisent jusqu’ à ce jour comme une marque ethnique ou raciale sur le visage de notre cher et beau pays, le Bénin.

“Tout Va Bien” ou “Tout Va Mal”! Voilà la constante dans un système partisan fondé uniquement sur les solides concepts démocratiques de “mouvancier” et “opposant” que nous avons fallacieusement exploités jusque-là. Nous prenons les opposants pour des ennemis et les mouvanciers pour des diables protégés du régime à abattre à tout prix. La vérité est que nous nous sommes trompés jusqu’ici dans notre entêtement ou notre refus de suivre notre propre voie, la voie authentiquement africaine, et d’écouter la voix des sans-voix que sont nos braves peuples d’Afrique et du Bénin. Non, cessons de chanter “Tout Va Mal” ou “Tout Va Bien”! Changeons définitivement de paradigme en retournant à l’école de nos peuples! Pour ce faire, nous devons opérer de profondes réformes sans nécessairement verser dans le réformisme. Sous d’autres cieux comme dans nos campagnes et nos villages, les opposants ne sont pas les ennemis des  conseillers du chef traditionnel. Ils sont plutôt des gardiens de la paix qui de façon critique attirent l’attention des dirigeants sur les risques de dérapage ou de chavirement de la barque commune. Je nous appelle à faire la même chose pendant que le Président Patrice Talon et son équipe gouvernementale gèrent les affaires de notre cité et ce jusqu’au bout du mandat que notre peuple lui a démocratiquement accordé. Continuer de chanter “Tout Va Bien” crée aussi un monde d’illusions qui plonge le peuple ou tout au moins une partie du peuple dans le faux paradis de Voltaire où tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. De la même manière nous devons éviter la propager ou prôner la philosophie de Pangloss, le maître de Candide dans le conte de Voltaire selon laquelle “Les malheurs particuliers font le bien général; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers et plus tout est bien”.  Sans verser dans des critiques voire des injures acerbes à peine voilées contre l’autorité qu’incarne chaque gouvernant, les opposants feraient œuvre plus utile à notre nation en encourageant et en appréciant à sa juste valeur ce qui va bien ou en apportant leurs suggestions pour améliorer ce qui va mal. Non, plus jamais cela! Nous devons balayer pour toujours le binôme “Tout Va Bien” et “Tout Va Mal”. Elites que nous sommes et qui animons la vie politique, morale et intellectuelle de nos pays africains en général et du Bénin en particulier, mettons-nous résolument à l’école de nos peuples!

L’école des peuples dont il s’agit dans le contexte géopolitique ou géostratégique du monde à l’étape actuelle de l’histoire de notre pays et de l’Afrique tout entier est celle qui nous apprend à nous connaître nous-mêmes d’abord pour mieux comprendre ou connaitre les autres. Cette école est celle qui nous aidera à mieux parler et à écrire nos langues dans notre propre alphabet africain pour mieux comprendre et apprécier nos propres valeurs culturelles. Cette école est celle de l’Egypte Ancienne. Cette école est aussi celle du Mali des Soundiata Kéita et surtout du Mali ancien qui a érigé l’université de Tombouctou, l’une des toutes premières et meilleures institutions d’Enseignement Supérieur du monde entier. Cette école est l’école de nos valeurs authentiquement africaines que Cheikh Anta Diop et ses disciples tels que Ki-Zerbo et Obenga nous invitent à prendre à bras-le-corps. Nous devons réinventer cette école en faisant recours à nos sources, c’est-à-dire à nos origines qui ne s’appréhendent véritablement  qu’à partir de nos langues endogènes. Engageons les réformes profondes qui sont nécessaires dans notre système éducatif qui actuellement est loin de nous sortir de l’ornière pour satisfaire les besoins de nos sociétés et de nos économies en matière de recherche et d’innovation. La toute première réforme consisterait à intégrer et  non balkaniser les trois ordres d’Enseignement en ouvrant une et une seule porte, celle du Ministère de l’Education Nationale. Aussi devons-nous mettre un accent tout particulier sur le patriotisme, l’instruction civique, nos propres langues ainsi que les connaissances endogènes qui abondent dans nos villages et campagnes dans les contrées même les plus éloignées de nos pays. Il sera désormais impératif de revaloriser, réveiller et vulgariser formellement ce génie que nous négligeons ou ignorons en raison de la pesanteur des décennies de pratique d’un système éducatif à la fois caduque et extraverti.

Rouvrons alors la porte des Centres d’Eveil et de Stimulation de l’Enfance (CESE), un produit de l’Ecole Nouvelle qui était une très belle initiative de l’ère révolutionnaire au Bénin. Voilà un acquis qui renforce la recommandation de rejet du refrain “Tout Va Bien ou Tout Va Mal” de cet article. Même à pas de caméléon, le Bénin et l’Afrique seront inévitablement révélés, mais il faut oser enclencher et non engranger le processus hic et nunc—ici et maintenant.  L’essentiel est d’avoir le courage de nous engager sur cette voie, la voie de la souveraineté, la voie d’un panafricanisme réaliste qui tiendra inexorablement compte des exigences et des contingences des temps modernes.

 

Vive la Vision LMA: notre Langue, notre Monnaie, notre Armée!

Vive le Bénin Nouveau Révélé!

Vive la Nouvelle Esperance Africaine!

La patrie ou la mort, nous vivrons et lutterons toujours Ensemble pour Notre Cause Commune.

Virginia Beach, le Samedi 7 Novembre 2020.

Pr. Désiré Baloubi

Norfolk State University, USA

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