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La Faculté des sciences et techniques de l’Université d’Abomey-Calavi accueille un nouveau docteur, spécialité Hydrologie et gestion intégrée des ressources en eau. Sofiatou Onifadé épouse Baba-Moussa a présenté sa thèse de doctorat mercredi 11 novembre 2020. Dirigés par le professeur Martin Pépin Aïna, les travaux ont porté sur le thème : « Migration des polluants organiques et métalliques dans les sols sous-jacents aux décharges sauvages : Cas de Yagbé et d’Agla ».
Mention très honorable, c’est la décision du jury dirigé par le professeur Norbert Hounkonnou, au terme de la présentation de Sofiatou Onifadé Baba-Moussa. L’impétrante justifie le choix du sujet par le fait que ces dernières décennies, le développement rapide des pays de l’Afrique de l’Ouest a fait ressortir d’importantes questions liées à la gestion des déchets. Des questions relatives notamment à l’organisation de la collecte et de la valorisation, mais aussi des questions de disponibilité d’infrastructures de gestion afin d’assurer que seuls les déchets ultimes soient enfouis. L’absence de cette structuration de la filière de gestion des déchets solides, fait-elle savoir, a conduit au développement anarchique de dépotoirs sauvages d’ordure ménagère en plein milieu des quartiers de ville. Et la situation de Cotonou est d’autant plus critique au regard de l’affleurement de la nappe phréatique. Pour l’impétrante, s’il paraît évident que le risque de contamination de la nappe phréatique par les dépotoirs sauvages est réel, les mécanismes physiques gouvernant ces phénomènes de transfert polluants issus des dépotoirs sont moins bien connus.
Dans la pratique…
Le travail a consisté à décrire la cinétique de migration des polluants organiques et métalliques dans les sols sous-jacents aux massifs de déchets par des modèles afin de prévenir les risques de contamination de la nappe phréatique et des eaux souterraines. Pour ce faire, il a été procédé à une étude comparative sur trois décharges de différents âges : la décharge du Ctpea (campus d’Abomey – Calavi) de moins de 23 ans, la décharge d’Agla (Cotonou) de moins de 12 ans et la décharge de Yagbé (Cotonou) de plus de 22 ans. Sur chaque site, des échantillons de sols et de déchets ont été prélevés et analysés. Ainsi, la caractérisation des sols sous ces sites a consisté en des mesures de texture, masse volumique du milieu sec et des grains solides, porosité, analyse granulométrique et perméabilités. Les analyses sur les déchets, après les tests de lixiviation, ont permis de déterminer les concentrations des différents polluants en présence. Une série d’expérimentation (essais de simulations expérimentales) a permis de déterminer l’influence des caractéristiques de sols sur la rétention de la pollution issue des dépotoirs ainsi que les facteurs contrôlant la migration dans le sol de cette pollution.
Au titre des résultats
Les résultats obtenus à l’issue de ces tests et expérimentations ont indiqué qu’à long terme, la pollution issue des lixiviats modifie la structure des sols, notamment la porosité et la densité et la dispersivité augmente avec la profondeur. Par ailleurs, il a été déduit que le calage de la dispersivité calculée avec le moment d’ordre zéro par rapport à la courbe d’élution des données expérimentales n’est pas satisfaisant.
Th. A.
