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(Le Professeur Pierre Mèdéhouègnon parrain de la 9ème promotion)
L’école internationale de théâtre du Bénin (Eitb) située à Togbindaho a abrité, samedi 06 février 2021, la conférence inaugurale devant servir d’ouverture de rideau pour la rentrée académique des étudiants de la 9ème promotion dudit centre pédagogique et antistatique. Il était question pour le Professeur des Lettres Modernes, Pierre Mèdéhouègnon, d’entretenir la masse qui a effectué le déplacement de Togbindaho sur les défis qu’il y a d’être artistes ou acteurs culturels et comment faire pour que ce corps de métier soit profitable pour ses acteurs et animateurs.
Le thème qui a sous-tendu le panel était « Etre artistes ou acteurs culturels aujourd’hui au Bénin : quels défis et quelles opportunités ». Et là-dessus, le conférencier, Pierre Mèdéhouègnon, dès l’entame de ses propos, s’est employé à clarifier les concepts clés du thème. Pour lui «Un artiste désigne quelqu’un qui détient des connaissances techniques en matière d’application d’un art. C’est celui qui a pour activité professionnelle, la pratique de l’art. Et qui parle de technique parle d’outils et d’instruments pratiques de création, donc de leur manipulation efficace en vue de donner des résultats concrets. Pour ce qui concerne l’art, il vise l’émotion, la sensibilité, le goût et implique la notion de plasticité et de beauté. Alors l’artiste est celui qui s’intéresse sensiblement à ces éléments évoqués dans la pratique de son métier » a fait savoir le panéliste avant de souligner qu’être artiste, aussi bien au Bénin que partout ailleurs dans le monde, n’est pas facile. Sinon que cela ne nourrit pratiquement pas son homme. Néanmoins l’artiste est appelé à servir la communauté de par sa création. Et dans cette perspective, sa passion l’y conduit résolument. Pour alors satisfaire son désir, les artistes béninois créent malgré l’inexistence du marché local pour l’écoulement des produits ou des fruits de leur imagination. Et donc à en croire Pierre Mèdéhouègnon, c’est déjà là l’une des difficultés majeures qui pose l’équation, jusque-là irrésolue, de l’épanouissement des artistes au Bénin. En en tant que tel, le conférencier a fait comprendre que lorsqu’on parle aujourd’hui de l’exercice du métier d’artiste ou d’acteur culturel au Bénin, ce sont en général ceux qui sont tenaces qui continuent encore. Et l’autre aspect qui retient l’attention selon le Professeur Pierre Mèdéhouègnon, c’est que les artistes vivent sans pension de retraite. Ce qui voudra clairement signifier qu’au soir de leur vie, tant qu’ils ne seront plus en activité, rien ne leur est garanti. Ce qui constitue une menace permanente. A cela s’ajoute le manque de volonté politique en matière de la détection et de la promotion des talents en vue de garantir au moins une pépinière qui peut émerger lorsque ceux existant n’auront plus la force nécessaire de continuer. Tout ce diagnostic opéré, fait dire au conférencier, qu’être artistes ou acteurs culturels au Bénin, relève d’un acte hautement courageux qui devrait être sensiblement accompagné par le pouvoir central. « Avec le gouvernement actuel, à travers la détermination de son chef, on constate qu’un certain nombre d’initiatives, telles que : les classes culturelles, le financement de l’institut national des métiers d’arts, d’archéologie et de la culture (Inmaac) de l’Université d’Abomey-Calavi et le fonds des arts et de la culture dans sa nouvelle gestion, tentent déjà de suggérer des approches quand bien même il reste pas mal de choses qui doivent être faites » souligne le conférencier pour tirer un coup de chapeau au Président Patrice Talon et à son gouvernement pour tout ce qu’ils font pour l’émergence des arts, du tourisme et de la culture béninoise en général. Mais pour relever les défis de l’émergence et de l’épanouissement, « l’artiste béninois devait se considérer comme étant dans une situation de compétition permanente, pour saisir les chances ou les occasions qui s’offrent à lui. Il doit provoquer la chance. Chercher à orienter son inspiration non seulement vers ce qu’il peut faire mais aussi vers ce qui peut exprimer son génie distinctif. Il doit à tout moment se remettre en cause, afin de s’adapter aux circonstances nouvelles » suggère le conférencier à la fin de son entretien avant de voir, en signe d’honneur, son nom consacré à cette neuvième promotion des étudiants de l’école internationale de théâtre du Bénin qui, à la même occasion, a connu son nouveau directeur à la programmation artistique, le comédien metteur en scène Didier Sèdoha Nassègandé, nommé de vive voix devant le public par le fondateur de l’école Alougbine Dine.
Teddy GANDIGBE
