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Michel Fourniret est mort à 79 ans. Le tueur en série français déclaré coupable des meurtres de sept jeunes femmes et adolescentes souffrait de problèmes cardiaques et de la maladie d’Alzeimer. Une enquête en recherche des causes de la mort est ouverte ce jour par le parquet de Paris. Michel Fourniret purgeait deux peines de prison à perpétuité.
Le château de Sautou dans le nord-est de la France était devenu le symbole de l’horreur. C’est dans cette immense demeure que Michel Fourniret a séquestré, violé et tué des jeunes femmes et adolescentes entre 1987 et 2001. Des homicides, il en a reconnu huit devant les tribunaux. Il a été condamné deux fois à la perpétuité avec sa compagne de l’époque Monique Olivier complice du tueur en série, qui selon ses propres aveux, devait « chasser au moins deux vierges par an ».
« L’ogre des Ardennes », comme il était surnommé, a parfois parlé. Mais il s’est souvent tu et disparaît aussi avec ses secrets. Sa mort laisse de nombreuses affaires en suspens. Parmi elles, la disparition d’Estelle Mouzin en 2003. L’année dernière, Michel Fourniret a reconnu sa responsabilité dans la mort de la fillette de 9 ans disparue en 2003 à Guermantes, à l’est de Paris. Monique Olivier a reconnu elle aussi en août dernier que son ex-mari avait kidnappé, violé puis étranglé Estelle Mouzin. Et comme pour Marie-Angèle Domèce, le corps n’a pas été retrouvé. La justice n’est pas passée.
Déception des familles
Selon Le Parisien, qui a révélé lundi matin son hospitalisation en fin de vie, Michel Fourniret a été placé dans le coma et était « considéré par les médecins comme non réanimable ». Un protocole d’accompagnement de fin de vie était engagé, a ajouté le quotidien.
Me Didier Seban, avocat de plusieurs familles de disparues, dont celle d’Estelle Mouzin, a réagi lundi midi, en exprimant la « déception des familles pour les affaires où il avait été mis en examen » et n’avait pas encore été jugé. « Pas de procès le concernant, pas de possibilité d’avoir les réponses attendues », a-t-il déclaré auprès de l’AFP.
Le parcours criminel d’un jeune père de famille
Le parcours criminel de Michel Fourniret aurait commencé dans les années 60. Il est alors jeune père de famille, dessinateur industriel dans les Ardennes. Il fait monter dans sa voiture une fillette de 11 ans, qu’il tente d’agresser avant de la relâcher. Face aux enquêteurs, il évoque une dépression, une tendance au voyeurisme. Sa femme le quitte.
Deuxième mariage, trois autres enfants. À la fin des années 70, Michel Fourniret écume les routes armé d’un vieux pistolet à la recherche de jeunes filles vierges. Une obsession. Après plusieurs agressions et un viol, il est arrêté en 1984.
Sa seconde épouse demande le divorce. Arrive alors dans sa vie Monique Olivier. La complice de son entreprise meurtrière. Il la rencontre grâce à une petite annonce dans un journal chrétien. Ils signent un pacte morbide : elle doit l’aider à trouver ses proies, il doit se débarrasser de ses anciens maris et partenaires.
C’est de sa cellule qu’il va établir un programme. Un mois et demi après sa sortie de prison, leur première victime sera une jeune lycéenne. Ils sillonnent ensemble les routes à bord d’une camionnette blanche. Elle joue les rabatteuses en amadouant leur proie, parfois avec leur bébé dans les bras.
Entre ses aveux, ses rétractations et ses mensonges, difficile de savoir combien de jeunes femmes Michel Fourniret, seul ou en couple, a assassinées. Selon le quotidien Le Parisien, en plus des huit meurtres pour lesquels il a été condamné et des trois disparitions pour lesquelles il est mis en examen, il pourrait être l’auteur de bien d’autres crimes. Une trentaine d’ADN inconnus, prélevés sur des objets personnels, sont en cours d’analyse et de rapprochement avec des affaires non élucidées.
rfi.fr
