Démographie exponentielle, risques sismiques: Comment désengorger la ville de Goma en RDC?

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La réflexion urbanistique à Goma avait commencé avant l’éruption du Nyiragongo. Le récent réveil du volcan, les destructions et les déplacements de population qu’il a causés donnent un nouveau caractère d’urgence à ces projets. Le ministre de l’Urbanisme Pius Mwabilu donne des précisions.

 

Comment désengorger Goma et anticiper plus facilement les événements sismiques ? Les experts de l’Institut supérieur d’architecture et du Bureau d’étude et d’aménagement urbain y réfléchissent depuis octobre 2020. Le gouvernement congolais leur a confié, avec le soutien de la Banque mondiale, la mission d’élaborer un plan urbain de référence et un plan d’action à horizon 2035.

Un véritable casse-tête étant donné les difficultés d’occupation des sols de la capitale provinciale. Prise en tenailles entre le lac Kivu, le volcan, la ville de Gisenyi et les parcs nationaux, Goma attire pourtant toujours plus d’habitants : 1,6 million aujourd’hui selon les autorités, dans un espace prévu pour 600 000 personnes.

Faut-il conserver les énormes ronds-points qui constituent des îlots de verdure, mais qui occupent de grandes surfaces en ville ? Aménager les plages et les embarquements vers le Sud-Kivu ? La solution privilégiée est la création de deux nouveaux quartiers, Saké 2 et Saké 3, au nord-ouest de Goma. Ils pourraient accueillir dans un premier temps 55 000 familles, selon le ministre de l’Urbanisme. Est aussi prévu de négocier avec la communauté internationale un nouvel axe routier « structurant d’une emprise d’au moins 20 mètres » vers ces villes nouvelles, afin de désenclaver Goma.

Le projet d’urbanisme prévoit non pas de déplacer la ville de Goma, mais de délocaliser certains quartiers, dont une partie des quartiers détruits par le volcan, vers Saké, au nord-est de la ville. Les précisions du ministre de l’Urbanisme Pius Mwabilu :

En attendant, le volcan Nyiragongo s’est calmé. Selon les scientifiques, l’imagerie satellitaire ne détecte plus de déplacements significatifs des magmas dans la région. Mais le Nyiragongo n’est pas éteint. Des tremblements de terre et des retombées de cendres pourraient encore se produire dans les semaines ou mois à venir dans le Bassin du lac Kivu, ajoutent les experts, et une autre éruption n’est pas à exclure à l’avenir.

L’impressionnante fissure sur le Mont Goma au-dessus duquel se trouve le siège de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) est devenue une attraction. Comme ici, la déformation du sol est visible dans plusieurs endroits de la ville, particulièrement dans ce que les scientifiques et les autorités appellent « zone rouge » qui s’étend sur plusieurs quartiers. Une zone basée sur une carte de probabilité de coulée de lave.

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« Il y a d’autres espaces dans la ville de Goma qui pourrait être identifié comme telle. C’est par exemple la zone de Mugunga, la zone du cinquantenaire où la probabilité de coulée de lave est assez élevée », indique la géographe Caroline Michellier à notre envoyé spécial Patient Ligodi.

Aujourd’hui, certaines infrastructures vitales pour la population, comme des réservoirs d’eau, sont construites sur d’anciennes fractures. « L’exemple qui ressort de cette éruption, c’est le réservoir de Bushara qui a été établi il y a quelques années, mais sans tenir compte du fait qu’il y avait des fissures de 2002 qui étaient là et que ces fissures pouvaient s’ouvrir et cela a été le cas pour cette éruption », poursuit Caroline Michellier. Albert Kiambikua, expert du département de sismologie à l’OVG, espère que les dégâts dans la ville permettront de prendre conscience : « Jusque-là, on n’a pas établi le code des normes sismiques. Si on avait tenu compte de ces normes pendant les constructions, aujourd’hui on pouvait vibrer, mais on ne devrait retrouver des distractions pareilles. »

Le Premier ministre a annoncé que la ville sera repensée. Mais de l’avis des experts, il faudra établir un rapport entre l’OVG et les différents services techniques comme le cadastre, l’urbanisme et l’habitat, en développant également un dialogue avec la population.

Laquelle population revient peu à peu à Goma. Les premiers à rentrer depuis lundi sont ceux qui trouvaient dans la ville voisine Saké. Au moment  du départ précipité vers Saké, de nombreux enfants se sont retrouvés séparés de leurs parents, sans possibilité de les retrouver, d’où la mobilisation depuis dimanche de plusieurs ONG et associations dont le club RFI de Goma. L’objectif est de réunifier les familles avant le retour à Goma.

 

rfi.fr

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