Emmanuel Agossou, bénéficiaire du Programme ABE Initiative/Japon: “Au Japon, il y avait cette acceptation de la culture de l’autre’’

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Ingénieur en informatique, Emmanuel AGOSSOU est désormais titulaire d’un Master en système d’informations obtenu après deux années d’études au Kobe Institute of Computing au Japon. Ceci, grâce au Programme African Business Education for Youth “ABE Intiative“ piloté par l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA). Ce programme offre l’opportunité aux bénéficiaires de faire des Masters dans les universités japonaises en tant qu’étudiants puis des stages dans des entreprises nippones. De retour au Bénin, Emmanuel Agossou nous parle, dans cet entretien exclusif, de son séjour au Japon ainsi que ses perspectives. Lisez plutôt !

 

Après 2 ans d’études et de stage au Japon, vous êtes de retour au Bénin.  Qu’est-ce qui vous a amené à postuler à ce programme et pourquoi avez-vous choisi le Japon plutôt qu’un autre pays?

Le Programme ABE Initiative est un programme a double-volet. Il permet d’avoir une formation de qualité dans une université japonaise mais offre aussi l’opportunité au bénéficiaire de faire un stage en entreprise et de vivre la culture japonaise. Il ouvre également des horizons pour rencontrer d’autres africains et japonais pour des partenariats futurs entre le Japon et les pays africains.

Pourquoi j’ai choisi le Japon ? Lorsque j’étais en classe de 6ème, j’avais été impressionné par la puissance des personnages des dessins animés de “Dragon balls“ qui passaient à la télé. Et dans le domaine des technologies, de la digitalisation de la robotique et de la transformation digitale, le Japon est hyper avancé. Etant du domaine, j’ai pensé génial d’aller explorer cet horizon.

Dans quelle ville avez-vous séjourné ? Et parlez-nous des conditions de vie, de prise en charge ?

J’ai séjourné à Kobe, une ville industrielle et commerciale en raison de la présence du port de Kobe. Plusieurs nationalités s’y côtoient et beaucoup parlent et comprennent l’anglais. A mon arrivée, déjà depuis l’aéroport du Kansai, j’ai été très bien accueilli par la JICA et par mon université. L’orientation, l’installation, le confort, tout était au point. Durant tout le cursus de la formation, il y avait quelqu’un à qui se référer en cas de problème. Tous mes cours étaient en Anglais et les professeurs étaient très ouverts et sympathiques. Les notions de base que j’avais relativement aux formules de politesse, m’ont aidé à m’intégrer un peu plus vite. Et j’ai remarqué qu’ils étaient très ouverts, humbles et qu’ils essayaient aussi de s’adapter à nous.

 

Et vos impressions sur le Japon avant d’y aller et après en être revenu, ont-elles changé ? Dans quel sens ?

Avant d’aller au Japon, je pensais que les japonais fermés au monde pendant des années seraient hostiles et qu’ils seraient aussi racistes. Donc, j’ai été très surpris quand j’ai été accueilli avec beaucoup de sincérité et que je me suis fait des amis assez rapidement. Avant d’y aller, je pensais aussi qu’au Japon, on devait essayer de faire comme les japonais mais j’ai compris qu’ils étaient aussi ouverts à notre culture. Il y avait beaucoup d’évènements en ligne qui nous amenaient à présenter le Bénin, à porter des habits traditionnels et à danser même. J’ai vu qu’il y avait cette acceptation de la culture de l’autre. Je garde un excellent souvenir de tout cela.

Y’a-t-il eu des aspects négatifs de votre séjour au Japon?

D’abord, c’était la culture japonaise dont je ne connaissais pas beaucoup de choses au départ. Mais j’ai fini par m’adapter. L’autre difficulté dans leur culture, c’est le respect infini qu’ils ont envers les gens et en raison de cela, ils n’aiment pas trop déranger les autres. J’interprétais cela comme étant de la timidité mais j’ai compris qu’ils n’aimaient juste pas déranger ou importuner. Si on arrive à comprendre leur culture, je crois qu’on n’a pas de difficultés à vivre au Japon

Pour en revenir à l’objet de votre séjour, au Japon, sur quoi a porté votre thème de recherche ?

Mon thème a porté sur l’utilisation des TIC, la digitalisation de la pisciculture. Comment utiliser des capteurs, l’internet des objets et aussi l’intelligence artificielle pour améliorer la qualité de production des poissons. Ma recherche était subdivisée en quatre objectifs : (1) Fournir en temps réel les données des paramètres de l’eau des poissons à l’aide de capteurs de température, humidité, pH, oxygène et envoyer les informations au fur et à mesure au pisciculteur sur son portable, (2) Détecter les anomalies et d’envoyer des alertes instantanées, (3) Détecter les maladies des poissons à temps et prodiguer des conseils et ça, c’est l’intelligence artificielle. (4) Créer une communauté digitale réunissant tous les pisciculteurs en vue d’une collaboration, de renforcement de capacités et de recherches d’opportunités sur le marché pour l’écoulement de leurs produits. Avec la COVID-19 je n’ai pas pu venir au Bénin pour mes recherches mais j’ai pu créer un groupe de quelques pisciculteurs ici au Bénin ce qui m’a permis d’évaluer la plateforme en prototype.

Le Japon a une réputation mondiale en ce qui concerne l’informatique et les technologies de l’information et de la communication. Votre séjour vous a-t-il permis de confirmer cette réputation ?

Je la confirme à 100%. Dans certaines cafétérias, ce sont les robots qui font le service. J’ai vu des robots de nettoyage qui faisaient un travail parfait. Par rapport aux services à la population, la digitalisation a gagné du terrain. Par exemple pour le train, il suffit d’avoir une carte qui lit les informations et le montant correspondant aux frais de transport est déduit de la carte. C’est au Japon que j’ai plus mis la main sur la pratique dans le domaine de l’internet des objets, c’est-à-dire les capteurs et les microcontrôleurs et aussi de l’intelligence artificielle.

 

Que pensez-vous que vous pourrez apporter à votre pays le Bénin, après ce séjour en terre japonaise ?

Au Bénin, nous avons beaucoup à faire dans le domaine de la pisciculture. C’est un domaine qui me passionne mais aussi l’agriculture qui constitue le futur de l’Afrique. Comment je peux utiliser cette technologie de l’internet des objets et de l’intelligence artificielle pour la gestion en temps réel de mon champ piscicole ou agricole pour une bonne rentabilité et pour un meilleur écoulement de mes produits ? L’Internet des objets peut-être également utilisé dans la sécurité, la qualité de l’air, le smart home et autres. Ce sont autant de compétences dont le Bénin a besoin et j’ai appris énormément de choses au Japon que je pourrais mettre au service du Bénin.

Le séjour au Japon vous a permis également d’expérimenter la vie d’entreprise et la philosophie entrepreneuriale japonaise. Ceci, à travers un stage en entreprise. Comment avez vécu cette expérience ?

Cette expérience a été la meilleure que je n’ai jamais eue. J’ai fait un stage dans une entreprise qui enseigne les TIC, la robotique et la programmation aux enfants. Ce stage m’a permis de construire un business model. Le gouvernement japonais, l’année passée, a exigé que les TIC soient insérées dans les programmes au cours primaire dans l’éducation. Donc j’ai appris à utiliser de petits composants électroniques qui permettent d’enseigner aux enfants la base de la programmation et de la robotique. J’ai été dans une entreprise où le CEO a fait des expériences en Afrique, en Tanzanie et aussi en Ethiopie où ils ont installé des centres du genre et il est en collaboration avec des producteurs de composants électroniques dont ils ont besoin pour la robotique aux enfants. Cela peut être utile pour le Bénin

Qu’est-ce qui vous a le plus positivement marqué durant votre séjour au Japon ?

Beaucoup de choses. D’abord, le respect. Les japonais sont très respectueux. J’ai appris à être plus respectueux au Japon. Ici au Bénin, on se lance parfois des injures dans la circulation. Mais j’ai vu que les japonais étaient très calmes, très respectueux. Ensuite le sens de l’organisation. Lorsqu’ils veulent faire quelque chose, ils attachent du prix à l’organisation, ils prennent le temps de structurer, ils planifient sur le long terme. Enfin la culture japonaise.

Maintenant que vous êtes rentré, quelles sont vos perspectives ?

Je suis en train de travailler sur mon entreprise. Je veux créer une structure dans le domaine des TIC pour les enfants de 07 ans à 13-14 ans pour leur enseigner les rudiments de base, la robotique et la programmation. La deuxième perspective, c’est par rapport aux pisciculteurs. Sur cette plateforme de communauté que j’ai créée, ils reçoivent des conseils et l’expertise qu’il faut en temps réel, ils ont accès à des opportunités de marché. C’est la méthode “Farmer to Farmer“ qui est appliquée dans le cadre du projet PROVAC (Projet pour la Vulgarisation de l’Aquaculture Continentale) de la JICA.

Un message à l’intention de ceux qui seraient intéressés à postuler à des bourses ou programmes de formation offerts par le Japon ?

La maîtrise de l’anglais dans les programmes de la JICA est très importante. De même, ce ne sont pas seulement les compétences techniques qui comptent, les compétences en leadership sont vraiment indispensables. Et la troisième chose, c’est la persévérance surtout. Parce que croyez-moi, la bourse japonaise est l’une des bourses les plus difficiles à obtenir.

Pour en savoir plus sur les programmes de formation long terme de la JICA, envoyez un e-mail à jicabn_study_japon@jica.go.jp

 

Les programmes de la JICA

-African Business Education (ABE Initiative) tourné vers le développement des industries en Afrique ;

-SDGs Global Leadership Program en lien avec les Objectifs de Développement Durable ;

– Agriculture Studies Networks for Food Security (Agri-Net) pour le développement des ressources humaines dans le domaine de l’agriculture ;

-Solving Social Challenges by Information Communication and Technologies pour développer des ressources humaines de haut niveau qui pourraient contribuer à la promotion de X-TECH et de l’innovation.

Réalisation : Aziz BADAROU

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