Vote de la loi sur l’avortement: Vlavonou révèle un Parlement aux ordres

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Pendant longtemps encore, le vote de la loi légalisant l’avortement en République du Bénin sera au cœur de la polémique. Hier, mardi 26 octobre 2021, à l’occasion de l’ouverture de la 2e session ordinaire de l’année 2021 de l’Assemblée nationale, le président Louis Vlavonou a révélé les dessous du vote à  l’unanimité de la loi n° 2003-04 du 03 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction.

 

Comment une loi aussi controversée peut être votée à l’unanimité des députés présents et représentés ? La question suscite beaucoup d’intérêt, surtout avec la prise de position publique de certains députés contre ladite loi. Que s’est-il alors passé pour que les députés qui ont affiché leur position contre la légalisation de l’avortement en viennent à voter pour, à l’instar du président de l’Assemblée nationale Louis Vlavonou ? Y a-t-il eu des pressions ? Non, avait répondu James William Gbaguidi, porte-parole de l’Assemblée nationale. Pourtant, quelques jours après sa sortie, c’est le président de l’Assemblée nationale en personne qui vient  révéler les origines des pressions ayant abouti à l’adoption de la loi querellée à l’unanimité des députés présents et représentés. « L’hémicycle a souffert des passions déchaînées entre pro et contre. Mais nous avons su puiser dans notre génie créateur et notre expérience pour ramener le consensus après une suspension inspirée afin de respecter l’engagement pris par nos partis politiques respectifs à accompagner le chef de l’Etat dans ses réformes », a laissé entendre le président de l’Assemblée nationale, lors de son discours d’ouverture de la 2e session ordinaire de 2021.

Dans la nuit du 20 au 21 octobre à l’Assemblée nationale, on savait que les débats étaient nourris entre pro et contre la légalisation de l’avortement. En dehors de Louis Vlavonou et de Aké Natondé qui avaient publiquement exprimé leur hostilité à l’égard de la loi, les députés Nestor Noutaï, Kader Gbadamassi, Paulin Gbénou et d’autres étaient également contre. Il a fallu la suspension « inspirée » de Louis Vlavonou pour qu’à la reprise, la loi soit votée à l’unanimité. Quand on s’en tient aux propos de Louis Vlavonou, c’est cette suspension « inspirée » qui a permis aux députés de se décider à respecter l’engagement pris par les partis à accompagner le chef de l’Etat dans ses réformes. Autrement dit, les députés ont agi conformément à la volonté de leurs partis respectifs qui, eux,  respectent l’engagement pris envers le Chef de l’Etat. On en déduit que pour que les députés qui étaient contre la légalisation  de l’avortement arrivent à voter « Oui », il y a donc eu pression. Pression directe des partis politiques et pression indirecte du gouvernement, initiateur du projet de loi. Une preuve de plus que les députés de la 8e Législature ne votent pas suivant les desiderata de leurs mandats, mais  suivant les consignes de leurs partis ou du gouvernement. C’est ce qui justifie donc les votes à l’unanimité. Sinon, une loi pouvait bien être votée même avec des voix contre. Il suffit que la majorité des députés présents et représentés votent pour, pour que la loi soit adoptée. Mais, vraisemblablement aucun député ne veut être identifié comme celui qui est contre la consigne donnée soit par son parti, soit par le gouvernement. Pas plus que le président de l’Assemblée nationale. Dans ces conditions, en quoi est-ce que le Parlement 8e Législature est différente du Parlement 7e Législature qualifié de Parlement « Piii Paann » ?

Un discours pour se libérer du joug ?

A bien décrypter le discours du président du Parlement à l’ouverture de la session, on est tenté de se demander s’il a mesuré sa portée. Tout porte à croire que face aux nombreuses critiques qu’essuie l’Assemblée nationale depuis le vote nuitamment de cette loi  portant sur la légalisation de l’avortement, le président de l’institution Louis Vlavonou qui avait déclaré urbi et orbi avec son collègue Aké Natondé qu’ils voteraient contre le projet, veut avoir finalement la conscience dégagée après que le Oui l’a emporté  » à l’unanimité des députés présents et représentés ». Il avoue publiquement qu’il aurait pu tenir parole en restant ferme jusqu’au vote sur son  » non ». Mais c’était sans compter avec cette suspension des débats en plénière, qui a permis de se rappeler que les députés, via leurs partis politiques, avaient pris des engagements d’accompagner le chef de l’Etat dans ses actions. Conséquence logique, le projet ne devait en aucun cas être rejeté. N’est-ce pas là une façon de se sauver,  en indiquant implicitement qu’il y a cette pression d’engagements pris à ne pas perdre de vue, qui a fini par avoir raison de leur bonne foi ? En le disant dans un discours à une occasion aussi solennelle, Louis Vlavonou n’est-il pas en train de se libérer du joug dans l’espoir peut être que son message qu’on peut considérer comme une dénonciation publique, sonnera comme une invite à qui de droit à lui laisser désormais les coudées franches d’agir?

Worou BORO

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