La Barbade s’est officiellement proclamée république, ce mardi 30 novembre. Du coup le pays ne reconnaît plus la reine Elizabeth II comme cheffe d’État.
Déjà indépendante du Royaume-Uni depuis 1966, la Barbade a célébré, lundi 29 novembre à minuit, sa transition de la monarchie vers un régime républicain après quelque quatre siècles de sujétion aux souverains britanniques. L’île connue pour ses plages paradisiaques, son rhum et pour être le lieu de naissance de la superstar mondiale Rihanna a désormais pour cheffe d’Etat une autre femme, Sandra Mason, jusque-là gouverneure générale du pays, après son élection en octobre 2021 au suffrage universel indirect.
En présence du prince Charles et de Rihanna
Mme Mason a prêté serment dans la capitale, Bridgetown, lors d’une cérémonie officielle marquée également par le remplacement de l’étendard de la reine par le drapeau présidentiel. « Moi, Sandra Prunella Mason, jure d’être fidèle et de porter une véritable allégeance à la Barbade conformément à la loi, avec l’aide de Dieu », a déclaré la nouvelle présidente en prêtant serment à minuit, le 29 novembre.
Cette cérémonie, en présence du prince Charles, fils d’Elizabeth II, et de Rihanna, n’était toutefois pas ouverte au public mais le couvre-feu dû à la pandémie a été suspendu pour que les habitants puissent profiter des festivités, dont des projections et des feux d’artifice à travers l’île.
L’héritage de plusieurs siècles d’esclavage
Les questions de l’influence britannique et du racisme ont été déterminantes dans la décision de la Barbade de devenir une république, l’île étant encore marquée par l’héritage de plusieurs siècles d’esclavage. Pour certains militants, comme Firhaana Bulbulia, fondatrice de l’Association musulmane de la Barbade, la colonisation britannique et l’esclavage sont ainsi directement responsables des inégalités sur l’île.
Mais certains habitants pointent l’existence de problèmes plus urgents, notamment la crise économique causée par la pandémie de Covid-19, qui n’a fait que souligner la dépendance du pays envers le tourisme, en particulier issu du Royaume-Uni.
Le chômage atteint près de 16%
Avant l’émergence du virus, l’île aux eaux cristallines était visitée chaque année par plus d’un million de personnes. Le calme des rues habituellement animées de Bridgetown, le nombre dérisoire de visiteurs et une vie nocturne moribonde témoignent aujourd’hui des difficultés de cette perle des petites Antilles, qui compte environ 287 000 habitants.
Le chômage atteint près de 16%, en hausse de 9% par rapport aux années précédentes, en dépit de l’augmentation des emprunts gouvernementaux pour financer des travaux du secteur public et créer des emplois.
rfi.fr