Get real time updates directly on you device, subscribe now.
Irritations cutanéomuqueuses, altération des conditions d’activité. Craquellement de la peau, yeux asséchés, narines et gorge aussi, floraison de maladies, etc. Le moins qu’on puisse dire, l’harmattan reste pour nombre de personnes, une période éprouvante. Au Bénin, nous y sommes de plain-pied. Des astuces pour la traverser au mieux, c’est à lire…
Vent sec et chaud par endroits, provenant du désert et soufflant vers le Sud notamment en Afrique de l’Ouest, chargé de poussière et de fines particules de sable, l’harmattan s’étend du mois de décembre à mars. Au Bénin, il est plus rude au Nord et au Centre qu’au Sud. Généralement, il peut s’avérer relativement dangereux en raison des risques qu’il représente pour la santé. Aux dires du Dr Sessi Elisée Kinkpé, Médecin chef de la Commune de Bantè, l’harmattan est, en effet, souvent chargé de particules poussiéreuses qui ne sont pas sans conséquences pour les populations. «Ce vent sec et chaud peut entraîner plusieurs désagréments notamment des maladies des voies respiratoires et autres lésions», souligne-t-il. «La poussière charrie des microbes notamment les virus responsables de la grippe et des maladies respiratoires», complète le Dr Senanmin Agossou, spécialiste Orl, Otho(Oreilles) ; Rhino (Nez et voies nasales), laryngologie (Larynx), Chef service Orl de l’hôpital de Zone de Calavi. «L’asthme se déclenche chez les sujets prédisposés. Ainsi, nous observons des conjonctivites, des rhinites, des pharyngites, des bronchites», explique le spécialiste. Cette circulation d’un vent sec et par endroits chaud altère, par ailleurs, renseigne-t-il, les conditions d’activité, entraîne des irritations cutanéomuqueuses. Lèvres gercées, peau sèche et rêche, les yeux secs larmoyants, rouges. Les narines bouchées et douloureuses avec des secrétions de couleurs variables claires ou purulentes. Des éternuements, la toux sèche ou grasses, des douleurs thoraciques, sont quelques-uns des désagréments qu’il occasionne. Au Mali, par exemple, pendant l’harmattan et d’après les statistiques, 80% des maladies Orl sont liées aux infections des voies aériennes supérieures. Ceci s’expliquerait par le fait qu’«une température inférieure à 18° et supérieure à 35° crée des conditions propices à l’éclosion des maladies respiratoires. Or, en cette période de l’harmattan, il se passe que le froid entraîne le disfonctionnement des barrières de défense du corps humain. Ces barrières sont constituées de beaucoup d’éléments. Mais ces éléments deviennent paresseux en cette période de froid».
Ce vent d’hiver ouest africain aurait donc tendance à faciliter la prolifération de certaines bactéries comme : le bacille de Koch (responsable de la tuberculose) et les méningocoques (responsable de la méningite), renchérit Dr Sessi Elisée Kinkpé. Sous un autre angle, de par son intensité et sa durée, l’harmattan peut, confie influencer la production agricole. Selon la relation de Brice Gérard Massessi, ingénieur en environnement telle que rapportée par le journal du service public, La Nation, il y a plusieurs types d’harmattan mais tous provoquant des nuisances à l’Homme. Ils sont définis par rapport à l’humidité. C’est alors qu’on peut distinguer par exemple, l’harmattan de type I dans lequel toutes les valeurs d’humidité relative sont inférieures à 50 % et parfois sur plusieurs jours ; l’harmattan de type Il où seules les valeurs d’humidité relative de la journée sont inférieures à 50% et l’harmattan du type III marqué par une grande variabilité de l’hygrométrie (c’est-à-dire la quantité d’ humidité contenue dans l’air), le seuil de 50 % n’étant dépassé que pendant quelques heures, à peine 5 heures d’horloge.
Les bons réflexes…
Pendant la période de l’harmattan, il est conseillé, à écouter Dr Senanmin Agossou, de se couvrir correctement, d’éviter les conditions qui pourraient aggraver la qualité de l’air comme l’utilisation des brasseurs et ventilateurs, protéger les muqueuses nasales et la peau par du beurre de karité ou des produits huileux dédiés pour lutter contre l’assèchement et s’il y a des symptômes qui s’aggravent consulter un médecin indiqué (Médecin généraliste, Orl, Pneumologue, ophtalmologue, dermatologue) selon l’endroit de l’organisme qui est atteint. Comme autres mesures, boire beaucoup d’eau, se mettre au chaud en portant des vêtements lourds ; porter des cache-nez (Masque) en vue de protéger les voies respiratoires et limiter au maximum l’exposition à la poussière. Pour tous, surtout les conducteurs, le port des lunettes permettra d’éviter la poussière dans les yeux. En conduisant, il vaudrait mieux aller lentement pour limiter ou éviter les accidents de circulation à cause de la faible visibilité due à la poussière et la présence de brume et de brouillard. Par ailleurs, il est recommandé de faire vacciner les enfants contre la méningite et la grippe, souligne Dr Sessi Elisée Kinkpé.
Cyrience KOUGNANDE
